Ce couple et leurs deux enfants sont installés provisoirement à Boulazac
Ce lundi, s’est achevée la prise en charge de l’hébergement par l’Association de soutien à la Dordogne (ASD) de Yacine et Amadou, un couple de Sénégalais et de leurs deux enfants, installés provisoirement à Boulazac. Une rallonge de 10 jours leur avait été accordée la semaine passée. Les voilà donc revenus dans la même situation que celle devendredi 2 août, quand ils risquaient de se retrouver à la rue, faute d’hébergement.
Pour éviter que cela ne survienne, le Réseau éducation sans frontière (RESF), qui épaule le couple, a décidé de payer deux nuits d’hôtel supplémentaires, le temps de trouver une solution d’hébergement.
La situation du couple sénégalais est complexe. Ils ne sont pas demandeurs d’asile. Ils sont donc en situation irrégulière en France, mais pas en Italie. Des démarches pour trouver un emploi ont été lancées, mais cela reste compliqué étant donné qu’ils n’ont pas d’adresse fixe. RESF et La Ligue des droits de l’Homme se mobilisent pour faire évoluer cette situation où un bébé de presque deux mois est impliqué.
Un sursis pour une famille sénégalaise
Une famille sénégalaise avec un bébé risquait d’être à la rue faute d’hébergement. Une aide de dix jours leur a été accordée.
Est-ce le rassemblement de solidarité d’hier matin, à Boulazac, ou la menace de planter une tente devant la mairie de Périgueux à l’occasion de la venue du président de la République qui a fait basculer la situation ? En tout état de cause, hier, le quotidien d’une famille sénégalaise dans la précarité a changé en quelques heures.
Hier, cette maman d’un nourrisson de six semaines et d’une petite fille de 5 ans ainsi que son mari se trouvaient dans une situation d’urgence, puisqu’ils ne pouvaient plus être hébergés par l’Association de Soutien de la Dordogne (ASD) au titre de l’hébergement d’urgence. Prise en charge par l’ASD depuis le 25 mai, la famille était arrivée au bout de cette possibilité et sans ressources ni possibilités de logement, elle risquait de se retrouver à la rue puisqu’aucune solution n’avait été trouvée. Elle devait être expulsée de sa chambre d’hôtel hier, à midi.
C’est pour éviter cela que l’Union départementale de solidarité avec les travailleurs immigrés (UDASTI), le Réseau éducation sans frontières (RESF) mais aussi la Ligue des droits de l’Homme ont organisé un rassemblement devant l’hôtel F1 de Boulazac pour protester contre cette mesure et apporter leur soutien à Yacine et Amadou qui sont « dans une situation administrative complexe ». Le couple, marié au Sénégal, était auparavant en Italie. Là-bas, le mari a perdu son emploi de mécanicien tout comme la maman. Ils vivaient dans un logement précaire et leur fille de 5 ans, née en Italie, a eu des problèmes de santé à cause de cela.
Yacine a décidé de quitter l’Italie et est arrivée à Périgueux, fin mai, sur le point d’accoucher. Son petit garçon est d’ailleurs né le 10 juin dernier à l’hôpital de Périgueux. C’est alors que son mari est venu la rejoindre en Dordogne. Aidée par l’UDASTI, la famille a entrepris diverses démarches qui n’ont pas abouti.
Pas demandeurs d’asileLe problème, c’est qu’Amadou et Yacine ne sont pas « demandeurs d’asiles » étant donné qu’ils sont en situation régulière en Italie. Mais dans quelques jours, ils seront en situation irrégulière sur le territoire français et risquent une expulsion vers l’Italie où ils ne veulent pas retourner avec leur nourrisson.
Capacités d’accueil saturéesAlors que les associations étaient mobilisées pour aider le couple et avaient décidé de payer la chambre temporairement, avant d’agir en référé au titre de l’urgence sociale, la préfecture de la Dordogne a fait savoir, hier après-midi, à la famille, que sa prise en charge par l’ASD était prolongée jusqu’au 12 août et qu’elle n’avait plus à quitter les lieux avec son bébé.
« Ce délai nous laisse le temps de monter un vrai dossier et de voir venir les choses », temporise Yves Bordes pour RESF. Cependant, l’avenir d’Amadou et Yacine n’en reste pas moins fragile et les capacités d’accueil de l’ASD sont actuellement saturées.