Le président de la transition en Guinée, le général Sékouba Konaté, a déclaré hier à la presse à Conakry être prêt à être le ministre de la Défense du futur président élu, si on le lui demandait.
CONAKRY – « Volontiers, si on me le demande, j’accepterai d’être le ministre de la Défense du futur président » élu civil le 7 novembre, a répondu le général Konaté à la question d’un journaliste. L’ancien général putschiste occupe depuis janvier les fonctions conjointes de président du régime de transition et de ministre de la Défense. Il avait été, auparavant, le ministre de la Défense de la junte dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara qui avait pris le pouvoir fin 2008, à la mort du général-président Lansana Conté (1984-2008).
Les résultats provisoires du second tour de la présidentielle, proclamés lundi, ont donné la victoire à l’opposant historique Alpha Condé (52,5% des voix), face à l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo (47,5%). M. Diallo a contesté la victoire de son adversaire et a déposé des recours devant la Cour suprême pour « fraudes ».
26 ans de régime militaire
Les résultats définitifs doivent être proclamés au plus tard le 2 décembre. Le général Konaté, qui a jusqu’à présent tenu son engagement de tout faire pour rendre le pouvoir aux civils, après 26 ans de régime militaire, a appelé MM. Condé et Diallo à « travailler ensemble, main dans la main ».
« Que les deux leaders acceptent de travailler ensemble parce qu’aucun d’eux ne peut aller sans l’autre, qu’ils acceptent de mettre en application tous les accords qu’ils ont signés », a-t-il dit. « C’est maintenant qu’il faut les mettre en application », a-t-il insisté. En septembre à Ouagadougou, MM. Condé et Diallo avaient signé un accord dans lequel ils s’engageaient notamment à se conformer « scrupuleusement » au verdict des urnes. L’annonce des résultats provisoires avaient été suivies de violences qui avaient fait au moins 7 morts selon un bilan de l’AFP, 10 à 12 morts selon des organisations indépendantes. Aucun bilan officiel n’avait été donné.
Dès lundi, les partisans de M. Diallo avaient manifesté, parfois violemment, dans certains de ses fiefs électoraux, dans une commune de Conakry (Ratoma) et plusieurs villes du Foutah (Moyenne-Guinée, nord), à majorité peulhe. A Conakry, ils avaient dressé des barricades et affronté les forces de l’ordre, ensuite accusées par de nombreux témoins et des organisations de défense des droits de l’homme d’avoir fait un « usage disproportionné de la force ». En dépit d’appels au calme lancés par MM. Condé et Diallo, les violences s’étaient poursuivies jusqu’à mercredi. L’état d’urgence, décrété alors par le général Konaté, a été suivi d’un retour au calme.
Afp via lesoleil.sn