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Galvanisé par les poètes, écrivains et essayistes africains : Wade retourne au royaume d’enfance

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Le Président Abdoulaye Wade a présidé hier, la cérémonie officielle de lancement de l’Assemblée générale constitutive du réseau de Pen Afrique. Occasion pour le chef de l’Etat de partager avec son auditoire, ses souvenirs de jeunesse et ses prises de position par rapport à Léopold Sédar Senghor. Ce fut une grande messe, à la liturgie «wadienne». Hier, à la cérémonie d’ouverture de l’Assemblée générale constitutive du réseau des Pen Afrique, une chanson a ému le chef de l’Etat. Niani Bagn na, c’est le titre de cette chanson qui a rappelé beaucoup de souvenirs à Me Abdoulaye Wade. En effet, après avoir écouté religieusement cette chanson, le chef de l’Etat s’est vu replonger dans les souvenirs de ses années passées à l’Ecole normale William Ponty. «Je jouais à l’époque de la guitare et du violon comme tous les pensionnaires de cet établissement», a confié Me wade à son auditoire. Non sans omettre d’ajouter que la chanson Niani Bagn na lui a rappelé  cette belle époque, parce que le directeur passant dans  le couloir l’avait un jour surpris en train de jouer ce titre. Et pour montrer toute sa joie de réécouter ce chant, le chef de l’Etat de le réentonner, sous  les applaudissements nourris de ses nombreux militants qui ont pris d’assaut la salle du Méridien-Président. Selon Me Wade, cette chanson, Niani Bagn na, «valse sénégalaise» est une musique de cour, à la dimension de la valse des civilisations occidentales.

En présence des nombreux écrivains africains venus à Dakar participer à cette As­semblée générale, Me Wade est par ailleurs longuement revenu sur ses relations avec son prédécesseur, le Président-poète. Il a avoué n’avoir pas été toujours tendre avec Léopold Sédar Senghor. Un jour de l’année 1951, alors que Senghor était venu les saluer, il se rappelle l’avoir entre autre interpellé sur la question des bourses.  «Je ne comprenais pas que le paiement des bourses accuse du retard. Et j’ai interpellé Senghor à ce sujet», a affirmé Me Wade, qui s’est réjoui des préparatifs pour la célébration en décembre prochain, du dixième anniversaire du décès de Senghor. Toutefois, le chef de l’Etat trouve absurde que la communauté artistique puisse se réunir pour défendre comme thème de la commémoration, la célèbre formule senghorienne  : L’émotion est nègre et la raison hellène. De son avis, ce thème n’est pas pertinent. «J’ai déjà démontré que cette thèse ne tient pas. La raison n’est pas exclusivement hellène», a-t-il dit, donnant l’exemple des nombreux Noirs qui ont démontré qu’ils étaient doués de raison.

«Il faut de l’émotion pour faire de la poésie. C’est l’émotion qui déclenche l’inspiration», a insisté Abdoulaye Wade d’après qui, le Pré­sident Senghor a changé de position, après avoir vu des gens comme lui doués en mathématiques. «Senghor lui-même a récusé cette déclaration devant moi» assure-t-il, avant de dire dans la foulée qu’il ne partage également pas certaines réflexions de Césaire qu’il a toutefois lu, récité et chanté.

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