Nos routes tuent et n’ont jamais cessé de semer peines et douleurs au sein de familles éplorées. Des voyous tuent et détruisent impunément des vies sans que des sanctions appropriées à la mesure de leurs crimes ne leur soient appliquées. Ils tuent avec désinvolture et un sentiment de « je m’en foutisme ».
Ces auteurs d’homicides s’en sortent gaillardement toujours avec des peines d’une déconcertante légèreté. Ces gangs de la route, protégés par des syndicalistes qui ont réussi depuis plus de trente ans à imposer leurs diktats à tous les pouvoirs, sévissent sans état d’âme. Les mêmes personnes trônent à la tête de ces associations où elles font parler leurs biceps plutôt que leur intellect qui les a désertées depuis longtemps pour le profit. Convoqués dans le cadre de la préparation des états généraux du secteur des transports, certains de ces messieurs restent réfractaires à toutes sanctions qui toucheraient leurs portefeuilles. Ils ont ainsi réussi à tordre les bras à tous les pouvoirs qui se sont succédé à la tête de ce pays depuis 1960. Bien entendu, quand ce pays était dirigé par des Blancs, ils n’osaient pas avoir ces comportements que nous dénonçons.
Tous les rencontres et séminaires initiés pour réduire les homicides sur les routes n’ont pu arrêter l’hécatombe. C’est d’ailleurs symptomatique que tous les accidents portent la signature de camionneurs et au- tres conducteurs de carcasses qui auraient dû être à la casse depuis longtemps et qui continuent de rouler. Au mépris du code de la route. Qu’ils aient sommeil ou qu’ils aient consommé de l’alcool ou des drogues, rien ne peut empêcher ces chauffards de, prendre le volant. Nos routes sont certes étroites à l’intérieur du pays en plus d’être mal éclairées. Ce qui devrait inciter les chauffeurs à faire preuve de prudence. Mais c’est sur ces routes qu’ils mettent le pied sur l’accélérateur, se fichant de la vie de gens qu’ils transportent. Ça, c’est le côté macabre qui porte la signature de conducteurs. A l’arrière-plan, se cachent les propriétaires de ces véhicules qui se révèlent être de véritables gangsters. Des véhicules dévolus à la casse sont ainsi remis dans la circulation après que les propriétaires ont encaissé la prime de casse. C’est ce qui explique tous ces véhicules qui circulent et qui ne devraient rouler sur aucune route du monde. A de tels individus, le seul langage qu’il faudrait leur parler c’est celui de la fermeté. Encore faudrait-il que les gouvernements successifs osent affronter les maffias qui sont derrière ces gangs du secteur des transports terrestres. L’actuel ministre des Transports ne devrait point fléchir. Il lui faudra être ferme dans l’application des mesures qui sortiront du conclave de ce secteur — un conclave prévu le mois prochain — et les appliquer sans état d’âme. Rigueur implacable. Le seul langage qui mettrait fin aux massacres.
Kaccoor Bi – Le Témoin