spot_img

Gaston Mbengue répond à Faustin Diatta :«Une fédération de lutte ne profiterait qu’aux magouilleurs

Date:

Gaston Mbengue n’est pas du même avis que le nouveau ministre des Sports, Faustin Diatta, qui a proposé une Fédération à la place d’un Cng de lutte. Selon le «promoteur du peuple», la mise sur pied d’une telle structure ne profiterait qu’aux «magouilleurs». Pis, Gaston Mbengue menace de jeter son «Nguimb» si l’Etat passait à l’action. Recueillis par Amadou MBODJI

ImageQuelle appréciations faites-vous de l’annonce du nouveau ministre des Sports, Faustin Diatta, de muer le Cng de lutte en Fédération??
Je pense que c’est une incongruité de vouloir remplacer le Cng de lutte par une Fédération. Les gens oublient que la lutte avec frappe est exclusivement pratiquée au Séné­gal. C’est pourquoi je ne vois pas l’utilité de la mise en place d’une Fé­dération. On peut mettre sur pied une Fédération de lutte sans frappe ou de lutte simple. La lutte avec frappe ne peut être gérée que par un Comité.?Parce que la lutte avec frappe c’est du business. C’est le promoteur qui y injecte son argent. L’Etat du Sénégal ne peut pas gérer la lutte avec frappe. La preuve, depuis l’Alternance on nous promet une arène nationale et l’Etat est  toujours incapable de la sortir de terre.
Vos appréhensions se situent exactement à quel niveau??
C’est d’abord une question de confiance et de crédibilité. Je donne à garder mon argent (reliquat des lutteurs) à des personnes à qui j’ai entièrement confiance. Je ne donnerai pas mes sous à une structure dont les membres se sont auto-élus. Je ne cherche pas à influencer qui que ce soit. L’Etat a le droit de faire ce qui lui convient. Mais ce que je peux dire?: une Fédération de lutte ne profiterait qu’aux magouilleurs. Les gens pensent que c’est l’Etat qui va débourser son argent comme il a l’habitude de le faire avec le football. L’Etat ne va pas débourser 100 millions ou 50 millions F Cfa pour financer un combat pour deux ou trois lutteurs. On a beau changer les choses, mais ce sont les promoteurs qui font marcher la lutte. C’est eux qui mettent leur argent. Avec une Fédération on ferait revenir les bons à payer, avec des arriérés de reliquats qu’on va devoir aux lutteurs. En tout cas, si une Fédération est mise en place, je démissionne?!
Est-ce à dire que le ministre, Faustin Diatta, s’est lourdement trompé?en faisant une telle proposition ?
Je pense qu’en annonçant l’idée d’une Fédération, le ministre n’a pas pris le soin d’avoir toutes les informations relatives à la question. Il devait au préalable prendre l’avis de tous les acteurs gravitant autour de la lutte, avant de se prononcer. Il paraît qu’il a fait cette proposition avec des réserves. Je n’étais pas à la cérémonie de passation de services. Mais il faut savoir que tous ses prédécesseurs prenaient le soin d’appeler individuellement tous les acteurs de la lutte pour leur demander leur avis sur telle ou telle question. La lutte est la discipline qui marche le plus au Sénégal. C’est un facteur de développement. Lors de la cérémonie de passation de services, le Cng de lutte n’a pas été invité. J’étais avec le Docteur Alioune Sarr au moment de la passation de services. Je n’étais même pas au courant. Je trouve anormal que la lutte qui marche le mieux au Sénégal ne soit pas convié à la cérémonie de passation de services. On a distribué des voitures sans en donner au Cng de lutte. On nous doit du respect?!
Qu’est-ce que vous comptez faire pour convaincre les autorités de ne pas mettre en place une Fédération?de lutte ?
Je ne mettrai aucune stratégie pour contrecarrer  la mise en place d’une Fédération. Je dis ce que je pense. Je ne suis pas sûr de partager la même position avec les autres promoteurs. Ca n’engage que moi. Mais ce qui est sûr : je ne vais ja­mais travailler avec une Fédé­ration. Ce n’est pas la première fois que je brandisse cette idée. C’est une position de principes. J’adhère pour le maintien du Cng à la tête duquel se trouve le Docteur Alioune Sarr. Et pour parler de cette structure, j’en appelle à plus de communication de sa part. Il faut que le Cng accepte de revenir à ses traditionnelles journées de réflexions précédant l’ouverture de la saison à laquelle participent tous les acteurs de la discipline. C’est ce que faisait la structure les années passées en  communiquant avec les promoteurs. Mais le constat est que depuis trois ans, les promoteurs ne se sont pas assis autour d’une table avec le Cng.
Etes-vous prêt à rencontrer le ministre pour lui faire part de vos appréhensions??
S’il demande à nous recevoir, il n’y pas de problème. C’est une autorité de l’Etat. S’il manifeste son désir de nous rencontrer, on répondra a­vec le président des amateurs. Mais ce qu’il faut éviter c’est de se fier aux idées des proches ou des ma­gouil­leurs. La lutte n’est même pas subventionnée. Si on installe une Fé­dé­ration, ce sera la mort de la lutte. Elle va connaître la même si­tuation que celle vécue aujourd’hui avec la Senelec qui est incapable de fournir de l’électricité aux populations.
lequotidien.sn

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_img

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE