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Gbagbo avait prédit en mars dernier : “On est à la fin du film”

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Laurent Gbagbo, il y a quelques mois avait annoncé la fin du film. Mais déjà, les présidents Wade, Compaoré et Sarkozy ainsi que Young Jin Choi, le représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu en Côte d’Ivoire, comme pris de panique, s’agitent un peu trop.

«N’oubliez pas que dans les films westerns, les grandes batailles ne s’engagent qu’à la fin du film. Quand les uns et les autres parlent, crient et se renvoient la balle, c’est qu’on est à la fin du film. On-est-à-la-fin-du-film», avait prédit Laurent Gbagbo. C’était le 23 mars dernier, à la pose de la première pierre de l’Hôtel international Onomo, à l’aéroport international d’Abidjan Port-Bouët.
Le chef de l’Etat ivoirien, commentait ainsi l’actualité politique du moment qui portait sur les questions du désarmement des Forces nouvelles, la réunification du pays et la Commission électorale indépendante. «Il ne faut pas vous émouvoir outre mesure. On va s’asseoir, se parler et régler les problèmes», avait-il promis ce jour-là.
Avec le nouveau développement de cette actualité politique, on est tenté de dire que le président Gbagbo avait vu juste. Les ennemis de la Côte d’Ivoire refont surface. On ne voit plus seulement le dos, mais on voit tout le corps. La France de Sarkozy, la représentation de l’Organisation des Nations unies en Côte d’Ivoire, le Burkina Faso de Blaise Compaoré et le Sénégal de Me Abdoulaye Wade sont inévitablement les parrains d’Alassane Dramane Ouattara, le vrai père de la rébellion. Tous, ils croient dur comme fer qu’ils tiennent tellement bien le bon bout qu’ils ne cachent même plus leur jeu. Wade et Compaoré viennent d’essuyer un échec cuisant à Abuja en cherchant à partager leur dessein lugubre et funeste aux 12 autres chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Seule Mme Helen Sirleaf Johnson du Libéria a répondu à leur appel en effectuant le voyage. Jonathan Goodlock n’était que le président hôte. Alors que le quorum était très loin d’être atteint, ils ont pu produire une résolution demandant la suspension de la Côte d’Ivoire de l’organisation sous-régionale et à Laurent Gbagbo de céder sans délai le fauteuil présidentiel à Alassane Dramane Ouattara. Sans coup férir. Mais voilà aussi Nicolas Sarkozy, pour des intérêts particuliers qui ne sont pas forcément ceux de la France, qui s’excite. Il veut entraîner tout le monde entier dans sa folle aventure qui consiste à faire d’Alassane Dramane Ouattara le président de la Côte d’Ivoire à tout prix. Il y a forcément un deal entre le père de la rébellion ivoirienne et le président français que le monde ne tardera pas à savoir très bientôt. Sinon pourquoi Nicolas Sarkozy inciterait-il les bailleurs de fonds à quitter la Côte d’Ivoire quand devant l’incapacité de la Commission électorale indépendante (Cei), le Conseil constitutionnel a proclamé les résultats définitifs du deuxième tour de l’élection présidentielle qui donnent Laurent Gbagbo vainqueur ? Pourquoi le président de la France menacerait-il d’envoyer son homologue ivoirien devant le Tribunal pénal international parce qu’il a été proclamé élu président de la Côte d’Ivoire ? Où est donc le problème de la France si M. Alassane Dramane Ouattara n’est pas le président de la République de Côte d’Ivoire ? Autant de questions auxquelles Sarkozy devra très bientôt répondre.
Youg Jin Choi, le représentant du Secrétaire général de l’Onu en Côte d’Ivoire a décidé de se mettre également au service des gens qui ont choisi la voie des armes et non des urnes pour arriver au pouvoir. Le revoilà qui parcourt monts et vaux pour expliquer à ceux qui veulent l’écouter pourquoi Laurent Gbagbo ne doit être le président des Ivoiriens. Mais heureusement, «nous sommes à la fin du film». On saura bientôt ce qui fait courir ce fonctionnaire des Nations unies qui déclare partout que les lois ivoiriennes n’ont aucune valeur juridique.
Et c’est donc pour tout cela que les Ivoiriens sont convaincus que le président français ne va pas longtemps entraîner son homologue américain dans cette aventure dont il ignore encore les tenants et les aboutissants. Barack Obama, le démocrate, ne tolérerait jamais que l’on piétine les lois d’un petit pays comme la Côte d’Ivoire parce qu’on s’appelle Nicolas Sarkozy et qu’on dirige la grande France. Et que le candidat qui a été proclamé élu président de la République de Côte d’Ivoire par le Conseil constitutionnel de ce pays, n’est pas celui que devait proclamer la Commission électorale indépendante dont les résultats n’ont jamais été rendus publics à ce jour de façon officielle.
Les résultats brandis et défendus par Wade, Compaoré, Youg Jin Choi, le représentant du Secrétaire général de l’Onu en Côte d’Ivoire et Sarkozy n’ont, en effet, jamais été proclamés, conformément à la loi électorale, au siège de la Commission électorale. Ils ne trouvent pas normal que l’Etat de Côte d’Ivoire ne se contente pas des résultats provisoires proclamés par Youssouf Bakayoko, arme à la tempe, au QG du candidat Alassane Ouattara, au Golf Hôtel, à Abidjan. Or, la loi de Côte d’Ivoire interdit cela.
Mais même si ces résultats avaient été dits au siège de la Commission électorale, ils seraient toujours des résultats bruts, acquis au plan provisoire parce que la Cei est une structure administrative. Les résultats définitifs sont proclamés par le Conseil constitutionnel, la plus haute juridiction de la Côte d’Ivoire. Il juge les résultats provisoires à partir des réclamations qui lui sont adressées par les différents candidats. Les résultats obtenus du Conseil constitutionnel sont sans appel parce qu’ils revêtent l’autorité de la chose jugée. Ce sont les résultats définitifs.
La Russie l’a compris. Bientôt, elle ne sera plus seule à défendre la position de la Côte d’Ivoire au Conseil de sécurité des Nations unis. Parce qu’elle est une position légitime et légale.

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