En France, le médecin rwandais, Sosthène Munyemana, sera peut-être bientôt traduit devant la Cour d’assises de Paris pour « génocide » et « crimes contre l’Humanité » des Tutsi, au Rwanda, en 1994. Ce médecin est réfugié en France, depuis septembre 1994. Il a été inculpé, le 14 décembre 2011 et depuis, il est sous contrôle judiciaire.
Début des années 90, Sosthène Munyemana exerce comme médecin gynécologue à Butare, dans le sud du Rwanda. Le 17 avril 1994, il est nommé responsable de la sécurité de certaines rues de la localité de Tumba. La justice française l’accuse d’avoir soutenu le gouvernement à l’origine du génocide des tutsis, à travers, notamment, son engagement au sein du comité de sécurité de Tumba qui aurait organisé une traque contre des civils Tutsis.
Au sein de ce comité de crise, le Dr Munyemana aurait adopté « la rhétorique en cours de l’insécurité, contribuant à mettre en œuvre les instruments du génocide que sont les barrières et les rondes », indique le juge Alexandre Baillon, dans son ordonnance de renvoi du 3 décembre dernier.
Ce médecin aurait ensuite « pris la responsabilité de détenir la clé du bureau du secteur, principal bâtiment administratif local, pour y enfermer les Tutsis qui disparaîtront après leur transfert vers la brigade de gendarmerie de Butare », poursuit le juge.
Sosthène Munyemana est poursuivi pour « génocide », « crimes contre l’Humanité » et « complicité de génocide ».
Placé sous contrôle judiciaire depuis décembre 2011, il exerce comme médecin urgentiste dans un hôpital du sud-ouest de la France.
Ses avocats entendent faire appel de la décision du juge.
Rfi