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« Gens de Ndengler », un voyage de Touré Mandémory

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XALIMANEWS- La spoliation des terres de Ndengler par le groupe SEDIMA est au coeur des débats de notre société. En grand réagir tous les amoureux des terroirs, le génial photographe Boubacar Touré Mandémory (béret marron photo à la Une) s’est rendu sur place à Ndengler, histoire de témoigner et de nous raconter la vie de ses braves paysans. 

SEDIMA a bien acquis 224 hectares de terres (au prix dérisoire de 10 francs CFA le m2) dans la commune de Sindia. C’est un fait ! Le problème vient donc de la délibération suivante portant sur 76 autres hectares se trouvant dans la Commune de Ndiaganiao. Une délibération d’ailleurs illégale selon l’avocat Bouncounta Diallo. À partir de là, on va assister à un bras de fer entre les populations de la dite commune et l’homme d’affaires Babacar Ngom.

La spoliation des terres de Ndengler par le groupe SEDIMA est au coeur des débats de notre société. En grand réagir tous les amoureux des terroirs, le génial photographe Boubacar Touré Mandémory (béret marron photo à la Une) s’est rendu sur place à Ndengler, histoire de témoigner et de nous raconter la vie de ses braves paysans. 

Jaraf Ablaye Dione, un Gwelewar des temps modernes ©:Boubacar Touré Mandémory

SEDIMA a bien acquis 224 hectares de terres (au prix dérisoire de 10 francs CFA le m2) dans la commune de Sindia. C’est un fait ! Le problème vient donc de la délibération suivante portant sur 76 autres hectares se trouvant dans la Commune de Ndiaganiao. Une délibération d’ailleurs illégale selon l’avocat Bouncounta Diallo. À partir de là, on va assister à un bras de fer entre les populations de la dite commune et l’homme d’affaires Babacar Ngom.

Enfants de Ndengler ©:Boubacar Touré Mandémory

Les paysans revendiquent ces terres ancestrales gardiennes de leurs traditions et de leurs coutumes. Cela, l’autorité qui signe des papiers légaux à la SEDIMA, l’ignore, ou pire, néglige cet aspect oh combien central ! Que dire de tous ces baobabs qui risquent de disparaitre…l’historien et archiviste Professeur Mbaye Thiam a  récemment démontré de façon pertinente, à propos de Ndengler, le lien entre terroir, patrimoine et culture. Monsieur Thiam a insisté sur le fait que les populations sont ce qu’ils sont, uniquement parce qu’ils ont ces terres.

Quant à Babacar Ngom et ses sbires, ils rappellent ces milliardaires d’Amérique Latine qui se barricadent et qui se protègent de ces sans-dents- trop avides et trop menaçant. Contrairement au Brésil et en Argentine où les gueux fatigués, s’en prennent aux riches en organisant des kidnapping, car jacking, les gens de Ndengler sont des amours: des gens paisibles, sans histoires et qui ne se sont point jaloux de ce Babacar Ngom dont la démarche est très loin d’un Djily Mbaye, Ndiouga Kébé ou Aliou Sow. Les gens qui ont vécu à leur époque ont côtoyé de véritables entrepreneurs et de grands philanthropes. Rien à voir avec Babacar Ngom !

Le Jaraf Ablaye Dione est une montagne de dignité et de douceur. Les images de Touré Mandémory parlent d’elles-mêmes. Les propos de Ndoffene Dione ndenglerois d’une quarantaine d’années marié trois enfants qui fait partie des habitants qui se sont opposés à la destruction de leurs champs par les engins de la SEDIMA, encore plus.

« Je ne pouvais pas m’imaginer aller en prison dans ma vie . Mais allez en prison à cause des poussins m’a trop fait mal. Danio merra merra merr , ba mouna tuñu Wallay , wallahi ! Dites aux gens de là-bas que dans cette contrée, la vie d’un poussin vaut plus que celle d’un humain » raconte t-il à Touré Mandémory après son séjour en prison avec tous les autres résistants.

En attendant, le photographe propose aux 16 millions de Sénégalais de récupérer ces terres du Sandock par une participation solidaire en cotisant 10 CFA/citoyen. Cette collecte permettra de rembourser à la SEDIMA le montant de l’achat de ces 300 ha de terre bradée en sa faveur .

Femme de Ndengler pour la sauvegarde du Baobab ©:Boubacar Touré Mandémory

Dans son formidable élan de sensibilisation, le célèbre photographe-militant a adressé, le 11 juillet, cette lettre au Chef de l’Etat Macky Sall

Monsieur le Président de la République,

Ces 300 hectares de terre du Sandock appartiennent à la communauté Sandock .
Elles ne peuvent être bradées à 30 000 000 de CFA á une seule personne qui en ferait une propriété familiale par des procédures administratives injustes .
Nous vous demandons pour une fois de rentrer dans l’histoire en faisant annuler cette procédure pendant qu’il est encore temps. Nous vous savons capable d’une telle fermeté face à l’injustice . Cette démarche rendrait à cette communauté toute sa dignité perdue par la spoliation de leur seule zone de pâturage .
Merci Monsieur le Président de bien vouloir prêter une attention toute particulière à notre demande .

Source : Kirinapost

Crédit Photos : Boubacar Touré Mandémory

2 Commentaires

  1. C’est triste de voir en 2020 des paysans chercher de quoi vivre comme au Moyen âge ! Mais c’est encore pire de les voir refuser l’implantation sur leurs terres d’unités agro-industrielles modernes !! Et encore plus pire de voir des soi-disant journalistes, intellectuels, activistes les défendre pour les maintenir dans cette vie précaire ! Qui disait que les africains refusent le développement….

  2. L’implantation d’unités industrielles n’est pas le problème. Le problème c’est de vendre ces terres 10 FCFA/M… 300 hectares en titre foncier. Aujourd’hui avec ce titre foncier même toi la banque te donne des milliards. Pourquoi l’Etat n’aide pas directement les populations locales. Le problème c’est de vouloir faire le bonheur des gens sans les écouter.  » Non, non vous êtes pauvres, je viens vous aider » mon oeil… Le développement on sait comment y arriver: Aidons les populations locales à avoir des unités agricoles modernes. L’exemple du Maroc est là: des centaines de milliers de petites unités familiales agricoles dans le royaume et une chaine des valeurs modernes jusqu’à la distribution, font que du consomme du nana et des épices de Maroc si t’es à Dakar. C’est cela le vrai développement: L’agro-business de grandes dimensions n’a jusqu’ici profiter qu’aux géants de l’industrie pas aux populations.

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