Le Sénégal est un des rares pays en Afrique à avoir une politique destinée aux personnes âgées. Mais faudrait –il encore trouver des moyens de réussite de cette politique. Telle a été la teneur du message du Professeur Alain Franco, gériatre de l’Université de Nice en France délivré hier à l’occasion de la cérémonie du lancement à la Fac de médecine de l’Université Cheikh Anta Diop des programmes d’enseignement en gériatrie et gérontologie qui n’existaient presque pas dans notre pays.
Les personnes âgées malades reçoivent-elles une meilleure prise en charge médicale ? Avec seulement quatre gériatres dans le pays pour une prise en charge de cette frange de la population dite fragile, le Sénégal fait face à un véritable déficit de spécialistes à traiter les personnes âgées. Et hier, à l’occasion de la cérémonie de lancement de cette nouvelle filière à l’Ucad, les spécialistes ont insisté sur la nécessité de former des gériatres surtout avec la réelle poussée des personnes âgées.
Le Sénégal qui a déjà instauré cette politique de gratuité de prise en charge des personnes âgées avec le plan Sésame a déjà franchi un grand pas. Et selon les spécialistes, c’est surtout l’accompagnement de cette politique qui pose problème. C’est tous le sens du discours tenu hier, à l’Ucad, par l’universitaire français Alain Franco qui exhorte à la recherche de moyens pour accompagner cette volonté politique initiée par le Chef de l’Etat lors de son discours du 3 avril 2006 en décidant d’accorder les médicaments gratuits aux personnes âgées.
Aujourd’hui, au vu des difficultés dont souffre le plan sésame, le Professeur de l’Université de Nice qui a accompagné à travers la coopération les Sénégalais dans l’élaboration des programmes d’enseignement en gériatrie et en gérontologie à la faculté de médecine a insisté sur la nécessité de former et d’installer les professionnels à travers le pays et mieux financer le plan sésame. Les propos du Professeur Franco seront appuyés par le Professeur Moreira Diop, chef du département de médecine interne à l’Ucad qui soutient qu’il fallait intervenir à temps surtout dans la sous région et le Sénégal dont 31% de la population est devenu âgée.
Quant au doyen de la faculté de médecine, le Professeur Abderrahmane Dia, même s’il a reconnu que la demande de gériatres et de gérontologie existe, il a bel et bien a jugé que cet enseignement est venu à son heure et doit être en droite ligne avec la politique Sénégalaise de prise en charge des personnes âgées. 14 étudiants se sont déjà inscrits pour suivre cette nouvelle filière à l’Ucad et 4 infirmiers se formeront également en licence professionnelle en gérontologie, renseignent les responsables du temple de savoir.
SUDONLINE.SN