(APS) – Le ministre français de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi Christine Lagarde estime qu’il appartient aux pays de la zone franc CFA (Communauté financière africaine) de prendre leurs responsabilités pour renoncer à la garantie de leur monnaie par le Trésor français.
‘’Ce n’est pas à la France de déterminer si le système actuel est approprié ou non. S’il faut en sortir ou pas. Cette époque est révolue. C’est aux États concernés de prendre leurs responsabilités’’, a affirmé Mme Lagarde dans une interview publiée par le site Internet de l’hebdomadaire Jeune Afrique.
‘’Ce n’est pas une déclaration d’hostilité du président du Sénégal, mais il a déjà dit des choses semblables par le passé. Je comprends qu’elle prenne plus de volume et de relief dans le cadre de la célébration de l’indépendance du pays’’, a-t-elle dit.
Christine Lagarde réagit ainsi aux critiques du chef de l’Etat sénégalais Abdoulaye Wade envers la gestion, par le Trésor français, des avoirs en devises étrangères (devises) des pays de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) et de la Banque centrale des Comores (BCC).
‘’Pourquoi la BCEAO continue de placer ses réserves estimées à 4.700 milliards de francs CFA dans les places boursières internationales, alors que les pays membres peinent à trouver des financements ?’’, s’était demandé M. Wade lors d’une table ronde consacrée au financement de l’agriculture sénégalaise.
De nombreux intellectuels africains, des économistes surtout, critiquent très souvent la dépendance de la France, au plan monétaire, de ces trois zones monétaires. Ils réclament le décrochage du franc CFA de l’euro et l’indépendance de sa gestion par les autorités monétaires de cette zone.
‘’D’abord la question du franc CFA doit être décidée entre les pays concernés’’, a souligné Christine Lagarde pour qui le rôle joué par la France dans la gestion des réserves de change de la BCEAO, de la BEAC et des Comores est avantageuse pour les pays concernés.
‘’Ce que j’observe, a-t-elle argué, c’est qu’en termes d’inflation, de croissance économique, de stabilité, cela n’a pas été nuisible aux pays de la zone franc d’être dans un système accroché à l’euro. Pendant la crise, l’euro a démontré sa solidité’’.
‘’Historiquement, l’obligation était de 65%. Elle est de 50% pour les deux zones économiques (BCEAO et BEAC) depuis 2005. Ce n’est pas juste pour le plaisir d’avoir des réserves que l’on nous demande de conserver et de gérer en France’’, a-t-elle poursuivi.
‘’En contrepartie, a-t-elle rappelé, il y a une garantie de convertibilité que l’on accepte d’honorer. Elle a joué entre 2000 et 2001, et elle a coûté 300 millions d’euros à la France’’.
‘’La Banque des États de l’Afrique centrale place par exemple près de 90% de ses avoirs auprès du Trésor français. Si les dirigeants de la Banque centrale le font, c’est qu’ils y ont un intérêt et que l’affaire n’est pas si mauvaise’’, a encore fait valoir Mme Lagarde.
La BCEAO, la BEAC et la BCC, a-t-elle ajouté, ‘’ne sont pas mécontentes du placement’’ de leurs avoirs monétaires en France.
Les devises des pays de la BCEAO et de la BEAC sont à parité fixe avec l’euro. Leur valeur est garantie par le Trésor public français.
Il faut parler le language de la verite.Nous ne pouvons pas concevoir apres 50 ans de soit disant independance les Etats africans continuent a se faire guarantir par la france.Degaulle lui meme ne disait t-‘il « Les Etats n’ont pas d’amis ils n’ont que des interets »