La plateforme Avenir Senegaal Bi Ñu Bëgg de Me Mame Adama Guèye a fustigé, hier, au cours d’une conférence de presse, la polémique au sujet du pétrole et du gaz. Elle a plutôt préconisé la construction d’un consensus national fort sur le pétrole et le gaz et devant être initié par le chef de l’Etat.
Hier, 10 Novembre, la plateforme Avenir Senegaal Bi Ñu Bëgg de Me Mame Adama Guèye a interpellé le gouvernement sur la gestion actuelle du pétrole et du gaz. Elle a fustigé les polémiques entre le parti au pouvoir et l’opposition autour de cette affaire.
Tout en invitant le Président Macky Sall de s’adresser au peuple pour lui expliquer et l’impliquer dans ce dossier: «La construction d’un consensus national fort sur le pétrole et le gaz, qui transcende toutes les fractures politiques, économiques et sociales est l’une des tâches les plus urgentes auxquelles le peuple tout entier doit se consacrer», a déclaré Ndeye Fatou Ndiaye, porte-parole de l’Avenir Sénégal.
Toutefois, dit-elle, «l’initiative doit venir du président de la République qui se doit d’assumer la posture attendue d’un leader en de pareilles circonstances pour parler au peuple sénégalais». Et de poursuivre : «son silence n’est pas une option et la stratégie consistant à laisser les autres parler n’est ni républicaine ni politiquement responsable. Seule une parole présidentielle forte, soustraite de toute contingence politicienne peut dissiper les malentendus, les frustrations, et les peurs » a-t-elle fait entendre
Concernant la gestion du pétrole et du gaz, la plateforme Avenir Senegaal Bi Ñu Bëgg a précisé que «La gestion du pétrole et du gaz est une réalité trop complexe et trop sensible pour le Sénégal pour être laissée exclusivement entre les mains du gouvernement et de quelques experts, tous du même bord politique ». déclare Ndeye Fatou.
Et de mentionner : «Le Comité d’orientation stratégique du pétrole et du gaz (COSPETROGAZ) proposé par le Président est une bonne initiative, mais est insuffisant dans sa configuration de conseil interministériel présidé par le président de la République, qui en fait une structure monolithique autour d’un groupe fermé». Toutefois, la plateforme propose : «l’ouverture du COSPETROGAZ aux représentants du secteur privé, de la société civile et de l’opposition représentée par le chef de l’opposition ou le président du groupe majoritaire de l’opposition à l’Assemblée nationale » a-t-elle fait savoir.
Former dans les métiers du pétrole et du Gaz
Dans sa conférence de presse, la plateforme a incité l’Etat d’ouvrir des écoles et de former les jeunes dans les métiers du pétrole et du Gaz : «Au-delà de l’exploitation et de la vente du pétrole et du gaz, plusieurs dizaines, voire centaines, de métiers spécifiques et de compétences seront nécessaires pour couvrir les besoins en ressources humaines qui seront exprimés par le secteur», c’est pourquoi «la plateforme invite le gouvernement à prendre les mesures idoines pour créer, dans les meilleurs délais, des institutions et filières de formation dans les différents métiers liés directement ou indirectement au pétrole et au gaz, aussi bien au niveau de l’enseignement supérieur qu’au niveau intermédiaire et à celui de la formation professionnelle». Pour la Plateforme Avenir, «Cette démarche doit s’appuyer sur la mobilisation de toute l’expertise sénégalaise disponible à l’intérieur du pays comme dans la diaspora pour que la main d’œuvre sénégalaise profite prioritairement des opportunités de travail offertes par l’exploitation du pétrole et du gaz».
Carte biométrique et refonte du fichier électoral
Par ailleurs, la plateforme Avenir Senegaal Bi Ñu Bëgg a dénoncé la mauvaise politique autour de la carte biométrique Cedeao et la refonte partielle des listes électorales. «Le management actuel du processus ne manque pas de susciter des inquiétudes légitimes quant à la volonté réelle des autorités de créer les conditions permettant à tous les citoyens concernés d’obtenir leurs cartes avant les élections législatives de 2017 ». Et d’ajouter : « il ne fait aucun doute que le dispositif qui est actuellement mis en place n’est pas calibré pour garantir ce résultat », a déclaré la porte-parole de l’Avenir Sénégal.
Ndeye Fatou de renchérir : « La situation aux parcelles assainies illustre parfaitement la situation. Une seule commission y a été mise au niveau de la sous-préfecture, qui popularise en plus de la commune des parcelles assainies, celle de Cambérène, Patte d’oie et Grand Yoff, pour un total de peu plus de 220000 électeurs inscrits ». Elle soutient que «l’urgence volontairement organisé a abouti à l’octroi, sans appel d’offres, à la société IRIS du marché de confection des cartes pour la somme colossale de 50 milliards de franc CFA (75millions d’euros), après que la même société eut été adjudicataire du marché des passeports pour le faramineux montant de plus de 118 milliards de FCFA (180 millions d’euros) ».
Et de faire remarquer «que le pouvoir en place cherche à exclure du processus électoral les citoyens qui ne lui seraient pas éventuellement favorables, en s’assurant de l’inscription, sinon exclusive, du moins majoritaire, de ses militants, partisans et clients et en faisant payer, au détour, 10.000 francs la double carte d’identité et d’électeur, alors que, comme chacun le sait, le droit, de vote est un droit fondamental et inaliénable ».
Sud Quotidien