Opposé aux Etats-Unis en huitièmes de finale de la Coupe du monde, samedi soir (20h30), le Ghana concentre les derniers espoirs du continent africain.
L’Afrique retient son souffle. Samedi soir, sur les coups de 20h30, tous ses regards se tourneront vers son dernier représentant : le Ghana. Des six formations africaines engagées au coup d’envoi, les Black Stars sont les seuls à être sortis indemnes de la phase de poules. Ils devront se défaire d’autres survivants, les Etats-Unis, s’ils veulent rejoindre le Cameroun et le Sénégal dans le cercle très fermé des formations africaines à avoir atteint les quarts de finale d’un Mondial. L’enjeu en vaut la chandelle. Un succès sur la pelouse du Royal Bafokeng Stadium dessinera au gagnant une voie royale vers le dernier carré. Plutôt que de se mesurer aux poids lourds de l’épreuve, le vainqueur de ce huitième se frottera à celui de Paraguay-Corée du Sud pour une place en demie. Autrement plus abordable sur le papier qu’un hypothétique quart contre le Brésil, l’Angleterre ou l’Allemagne, vous l’admettrez …
Gyan Asamoah, «Monsieur 50%»
«J’aimerais moi aussi qu’on marque de vrais buts.» Milovan Rajevac, sélectionneur du Ghana
On l’a dit, tous les espoirs d’un continent reposent sur le Ghana. Sur un joueur particulièrement : Gyan Asamoah, « Monsieur 50% »*. Depuis le début de l’épreuve, l’attaquant de Rennes est aux Black Stars ce que Landon Donovan est aux Etats-Unis : l’homme providentiel. Ses deux buts -sur penalty- contre la Serbie (1-0), puis l’Australie (1-1) se sont révélés cruciaux. Ils n’ont pas suffi à masquer les lacunes de son équipe. Si tout le monde s’accorde à louer la solide organisation et le répondant physique des Ghanéens, leur maladresse chronique devant le but continue de gâcher tout le travail réalisé au préalable. «C’est difficile à expliquer. Pourtant, on se crée beaucoup d’occasions…, a regretté vendredi le sélectionneur serbe du Ghana, Milovan Rajevac. J’aimerais moi aussi qu’on marque de vrais buts». N’y voyez pas (encore) un clin d’oeil du destin, mais en 2006, lors d’un Etats-Unis-Ghana, un penalty avait déjà permis aux Black Stars de faire basculer l’issue de la rencontre. Un penalty controversé…
Le Ghana «à la maison»
«De ce match, il reste peut-être six joueurs de chaque côté. Ça fait quatre ans…», a évacué le sélectionneur américain, Bob Bradley. La seule préoccupation des USA concerne le présent, «pas le passé». Depuis leur qualification acquise au bout du temps additionnel contre l’Algérie (1-0), les finalistes de la dernière Coupe des Confédérations se sentent confortés dans l’idée qu’un nouvel exploit est dans leurs cordes. Bradley encore : «A ce stade de l’épreuve, il faut passer outre la fatigue physique et psychologique. Les joueurs savent jusqu’où ils peuvent aller». La première étape les mène à Rustenburg dans une ambiance qui s’annonce clairement hostile, sans que le faible attrait des Américains pour le Soccer -en pleine évolution, par ailleurs- n’y soit pour quelque chose. Avant le début du Mondial, l’Afrique du Sud avait placé la compétition sous le signe d’un continent plutôt que d’une seule nation. Elle a tenu ses promesses. A chacune de ses sorties, le Ghana a pu compter sur le soutien inconditionnel des Bafana Bafana. Samedi, «il jouera encore à la maison», espère Rajevac. C’est sûr… – Emery TAISNE, à Johannesburg (Afrique du Sud)
*Gyan Asamoah a inscrit 50% des buts ghanéens en Coupe du monde : trois sur six.
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