Voilà un mois et demi qu’Ama-dou Bâ tient le gouvernail de l’appareil exécutif. Une consécration certainement pour cet inspecteur des Impôts et Domaines. Mais du côté des esseulés administrés sénégalais, le «Gouvernement de combat
»,qu’ilavaitannoncéle17 septembre de cette année, est encore en mode « lewto », comme on dit du balancement interminable des mains dans
l’arène. Ce qui n’est pas pour booster le « bilan » de son
mentor Macky, à 16 mois de la fin de son actuel mandat. Le « fast-track » que sa nomination et celle de son Gouvernement avait remis au goût du jour et fait germer dans les esprits des lendemains meilleurs et pas lointains, tarde encore. Car la lancinante problématique de la cherté de la vie se pose toujours et avec plus d’acuité. Pour preuve, sur la route des marchés avec la dépense quotidienne, les bonnes ménagères se plaignent jusqu’à l’augmentation des denrées de première nécessité et même des produits locaux. La presse en a fait ses choux gras. Et à côté de
cette flambée des prix, ce n’est pas encore l’augmentation des salaires,pour les rares privilégiés
à enpercevoir.Puisque le Sénégal est de plus en plus un pays de débrouillardise prédominé par le secteur dit informel. Alors comme d’antan, pour les chefs de
ménages autantque les sans emplois chaque aube augmente à l’angoisse existentielle.Les « trois repas quotidiens », sont devenus un luxe. L’explosion du taux de mendicité dans les artères et ruelles des villes en atteste. Dans la capitale du pays et bien d’autres de l’intérieur du pays, aussi, les résidents sont principalement des locataires. Et malgré les coûteuses « concertations »,la cherté de la location demeure toujours un casse-tête, qui contraint les démunis à converger vers labanlieue et les taudis. Ce qui rejaillit
négativement sur la sécurité des personnes et de leurs biens. Et sous ce registre,les forcesde l’or-
dre sont déployées plus pourdes raisons « politiciennes » que la protection des citoyens. 45 milliards pour des armes, combien pour la sécurité citoyenne ? Le mode « Lewto » du Premier ministre, onle relève encoredans la
continuité des mouvements d’humeur dans les secteurs de la Santé, de l’Education et des collectivités locales : la grève des employés municipaux, avec ses
multiples blocages, même pour les défunts, en atteste.
En ville, encore, certes l’hivernage s’est éloigné pour cette année, mais les inondations pourraient revenir avec les prochaines pluies. Or le Gouvernement Amadou Bâ en parle de moins en moins, depuis la des-
centedunouveauministrequi en la charge dans des zones où pataugent enfants et personnes âgées.Qu’est-ce qui donc marche dans ce pays, est-on contraint de
se demander ? Puisque le mode rural attend d’écouler ses productionsde cette année, en se demandant à quel prix. Les pêcheurs eux, malmenés par les Etats riverains et razziés par les chalutiers occidentaux et asiatiques, ont du mal ramener des produits halieutiques et assurer la satisfaction de leurs besoins.
Quant aux pasteurs, ils se demandent oùconduire leurs troupeaux sans se charcuter avec les paysans. En somme, comme avant sonarrivée,lespopulations attendent toujours du « Gouvernement de combat » d’Amadou Bâ qu’il passe du mode « lewto » à celui dit fast-track. Il y va de leur survie et du « bilan » de l’ac-
tuel locataire de la Primature, comme de son « patron » à 16 mois de la fin de son actuel mandat.
Gouvernement de combat : près deux mois après la nomination d’Amadou Ba ça tarde toujours.
Date:
Il faudra corriger la faute concernant le titre. Deux mois au lieu de d’eux mois.