Le fonctionnement de la justice sera paralysé ou du moins perturbé, sur l’étendue du territoire national demain, jeudi 04 juillet. Pour cause, les greffiers et personnels administratifs regroupés au sein du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) ont décidé de déterrer la hache de guerre et, incidemment, de croiser les bras dans tous les cours, tribunaux et autres juridictions du Sénégal, pour 24 heures. Histoire de contraindre les pouvoirs publics, et surtout le Garde des Sceaux Aminata Touré, à accorder une attention plus soutenue à une plateforme revendicative dont le principal point de cristallisation a trait au rejet du projet de modification visant le nantissement, ce prélèvement qui permet de financer les fonds communs des travailleurs de la Justice à hauteur de 01%.
Jeudi noir au Temple de Thémis. Les greffiers et personnels administratifs regroupés au sein du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) ont décidé de bloquer le fonctionnement des cours, tribunaux et autre juridictions sur l’étendue du territoire national pour 24 heures, en réaction contre la non satisfaction de leur plateforme revendicative et l’échec de leurs concertations avec les pouvoirs publics. Conséquence du mouvement d’humeur du Sytjust : les justiciables qui auront besoin des services de la justice demain devront prendre leur mal en patience pour au moins toute une journée.
Après avoir ainsi arboré des brassards rouges pour protester contre le non respect de leur plateforme, vendredi dernier, les greffiers et personnels administratifs, en somme le poumon du système judiciaire au Sénégal, ont opté pour un durcissement de leur dynamique revendicative. Après les brassards rouges et le boycott général des journées portes ouvertes organisées par le département ministériel de tutelle, les 3, 4 et 5 juillet au tribunal de Dakar et à la Cour d’appel de Kaolack, la grève totale vient sanctionner un mouvement qui risque de faire beaucoup de dégâts dans le ministère dirigé par Aminata Touré, la Garde des sceaux.
Principal point de cristallisation de la dynamique revendicative de ces travailleurs de la justice : le projet de modification visant le nantissement qui permet de financer les fonds communs des agents à hauteur de 01%. Un projet de décret adopté dernièrement en Conseil des ministres et portant modification du décret 2009- 14 86 modifié par le décret 2007-810 fixant les droits de délivrance des actes en matière civile et commerciale de 24600 à 100 Fcfa.
Or, pour le secrétaire général du Sytjust Me Me Ousmane Diagne et cie, « la mesure prise par le gouvernement est intolérable et arbitraire dans la mesure où c’est une remise en cause de tous leurs acquis et cela impacte négativement sur les conditions de vie des travailleurs de la justice ». En décidant, sous prétexte de favoriser les investissements, de ramener à une somme forfaitaire le nantissement (prélèvement de 01% opéré sur les transactions commerciales, financières et domaniales) au bénéfice des Fonds communs des greffiers et personnels administratifs, le gouvernement rogne drastiquement ces mêmes fonds et précarise davantage les agents en question qui se disent, dès lors, engagés dans un mouvement irréductible.
En attendant, la grève de 24 h de ce jeudi ne serait qu’une sorte d’avertissement et de coup de semonce aux pouvoirs publics. « Nous voulons juste donner un avertissement au gouvernement pour qu’il revienne sur les deux projets de décrets qui remettent en cause nos acquis et impactent négativement sur les conditions de vie et de travail des travailleurs de la justice », mettait déjà en garde Me Ousmane Diagne, lundi passé.
sudonline.sn