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Grogne dans le secteur des bâtiments et travaux publics (BTP) Les entrepreneurs sénégalais dénoncent l’invasion étrangère

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Rien ne va plus entre l’Etat du Sénégal et les professionnels du Btp. Les entrepreneurs, dans un communiqué ayant sanctionné leur Assemblée générale, sont sortis de leur mutisme pour dénoncer « l’invasion étrangère » dans presque toutes les infrastructures en construction dans le pays au détriment de l’expertise locale.

Les grands travaux d’infrastructures engagés par l’Etat du Sénégal suscitent des interrogations sérieuses dans les BTP, de par leur impact quasi inexistant sur les bureaux d’études sénégalais et les entreprises locales. Les règles de procédures n’agréent pas tout le monde. Ainsi, après la « rébellion » de Bara Tall, qui s’est orienté vers la sous région pour avoir été privé de marché, les autres professionnels de ce secteur grincent des dents. Ces derniers qui n’ont pas cette possibilité de « s’exiler » sont décidés à combattre l’arbitraire afin de prendre leur destin en main. Lors d’une journée de réflexion tenue à Dakar par les acteurs du génie civil sanctionnée par des conclusions fort intéressantes, il est ressorti des débat que le secteur des travaux publics va mal. Pour éviter « l’éradication de l’expertise locale de ce corps de métiers », plaident-ils, le fameux Code des Marchés doit être révisé. Cela va permettre aux compétences locales d’œuvrer à chance égale avec les structures venant d’autres horizons. « Dans leur application, les textes en vigueur tendent, de manière discriminatoire et progressive à éliminer les bureaux de contrôle et opérateurs sénégalais sur tous les appels d’offre au profit des structures étrangères ». Qui plus est, se désolent les patrons des bureaux Gic, Beteg, Polyconsult, Ica, Hydroconsult, Eer…, « les références des travaux similaires demandées ne peuvent être produites que par les entreprises étrangères hors de portée de contrôle, sachant que l’administration sénégalaise ne dispose d’aucun moyen de vérification des documents fournis ». A ce jeu-là, déplorent-ils, les structures nationales sont défavorisées, car toutes leur activités peuvent être passées au peigne fin à tout moment.

Le code, se désolent-ils, présenté comme un gage de bonne gouvernance, n’est rien d’autre qu’une mesure discriminatoire supplémentaire, visant à octroyer des marchés aux entreprises étrangères au détriment de celles sénégalaises. Selon les experts, même un simple bureau créé au Mali ou au Burkina peut se barder de références fictives, injustifiées, lui donnant toutes les chances de gagner un ou plusieurs appels d’offre au Sénégal. Dénonçant une concurrence déloyale parfaitement orchestrée, les entrepreneurs sénégalais exigent que l’administration sénégalaise se dote des moyens adéquats pour être en mesure de vérifier l’authenticité des documents fournis par les entreprises ou bureaux étrangers. Dans le cas contraire, elle doit impérativement modifier et réadapter ses textes. Enfin, pour les acteurs du Btp, l’émergence du Sénégal ne pourra jamais se faire « en écartant ou en détruisant notre tissu économique local, si faible soit-il ». Après avoir amorcé la réflexion, les entreprises et bureaux d’études sénégalais s’apprêtent à poursuivre les travaux pour continuer leur combat.

Synthèse Papa Samba SENE

lasquotidien.info

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