Les partisans de Yankhoba Diattara, dans le cadre du combat qui l’oppose à certains conseillers municipaux, ont violemment réagi hier, suite à l’audience accordée aux détracteurs du premier adjoint au Maire par le Ministre Aliou Sow. Une occasion pour les conseillers de l’opposition de ramer à contre-courant des adversaires de Diattara et de préconiser la tenue d’une session spéciale du conseil municipal pour évacuer définitivement la question.
Las des accusations et contre-accusations par presse interposée entre adversaires et partisans de Yankhoba Diattara, le conseil municipal a rencontré hier la presse pour donner son avis sur la question. Il y avait la présence d’adjoints au maire de ville, de conseillers du défunt Rewmi et de l’opposition, mais aussi de responsables de la famille politique d’Idrissa Seck. A cette occasion, les conseillers de l’opposition ont ramé à contre-courant des adversaires de Yankhoba Diattara.
Pour Tidiane Sow du Parti de l’Indépendance et du Travail (Pit), la vocation d’un conseiller municipal, est de faire en sorte que les préoccupations des populations qui l’ont élu soient prises en charge par le conseil et non de poser des actes allant dans le sens de l’installation d’une délégation spéciale. « Nous ne sommes pas des avocats de Diattara, mais nous sommes obligés de dire que nous courons derrière les preuves dont parlent ceux qui brandissent aujourd’hui l’idée de mauvaise gestion depuis un an, mais en vain », clarifie-t-il. Il poursuit que si les adversaires de Diattara avaient donné les preuves de leurs accusations, le conseil municipal aurait réglé la question depuis longtemps.
Fusillant les détracteurs de Diattara, il trouve « mauvais, d’accepter d’être une marionnette ». Selon Tidiane Sow, il est maintenant temps de régler définitivement cette question à travers la tenue d’un conseil spécial. Ce sera l’occasion pour la ville de prendre ses responsabilités en choisissant une commission chargée de rencontrer les contestataires et prouver ce qu’ils dénoncent. Et s’ils ne viennent pas, dit-il, ce serait une forfaiture et le conseil municipal en tirera toutes les conséquences. Il déclare aussi qu’aucune décision n’a jamais été exécutée à la mairie sans être débattue en conseil municipal.
Embouchant la même trompette, Mahécor Faye de l’AFP affirme que si les accusations étaient vraies, c’est l’opposition qui l’aurait dit et qui aurait porté le combat jusqu’au bout. Parlant de l’attribution des parcelles, Adama Faye, vice-président de la commission domaniale a laissé entendre que l’équipe actuelle n’a initié aucun lotissement. Il s’est agi pour elle de mettre en œuvre des projets qui étaient là depuis 2006 ; et dans ce cadre, personne n’a jamais entendu les contestations des populations.
Forts de ces arguments, les conseillers ont affirmé qu’Aliou Sow aurait dû renvoyer les contestataires au conseil municipal. Selon Lamine Diallo, le fait qu’un Ministre de la République reçoive cette minorité de conseillers est un précédent dangereux et Me Abdoulaye Wade est interpellé pour que cela ne se reproduise plus. En tout état de cause, conclut-il, « le conseil municipal de Thiès ne saurait accepter une énième forfaiture dont le seul fondement est une volonté de fragilisation d’un adversaire politique devenu encombrant. »
Mbaye SAMB
lasquotidien.com