Après l’exposition il y a quelques jours du différend qui oppose les responsables mâles du Pds en France, c’est au tour des femmes libérales d’étaler leur linge sale sur la voie publique. Contenue pendant longtemps, en interne, une grave crise sévit dans les rangs du Pds et les «sécessionnistes» demandent aux autorités du parti de choisir entre Athia Aw et elles… Enquête au cœur du Pds dans l’Hexagone.
À l’origine du conflit, il y a d’abord eu le fait que les militantes les plus actives du Parti démocratique sénégalais ne veulent plus que Mme Athia Aw, la vice-consul, continue d’être considérée comme la présidente des femmes libérales de France. Selon Mmes Ngoné Gomis, Sira Gnamé Touré, Kiné Thiam et Aïssata Dème, celle qui occupe les fonctions de responsable des femmes n’a jamais été élue par ses pairs, ne peut prétendre parler à leur nom puisqu’elle n’a jamais appelé au moindre rassemblement. En plus de cette «imposture», elles reprochent à Mme Aw d’être la source de toutes leurs frustrations et l’accusent d’être «une récupératrice qui n’a de respect pour personne et qui ne fait rien pour rassembler les gens dont les agissements minent la cohésion au sein des femmes et sapent le moral des militants». Elles menacent de quitter le Pds «si une solution n’est pas trouvée dans un court terme avec une refonte des instances féminines du parti.» Si elles en sont arrivées à cette radicalisation, c’est que, pour ces femmes – qui affirment avoir tout sacrifié pour la politique -, leur effort n’a jamais été récompensé. Elles affirment être mises à l’écart par la vice-consul du Sénégal, qui, en plus de diviser les militants, use de ses relations personnelles au palais pour leur nuire. Avant d’en arriver à cette rébellion, Mmes Gomis et Aïssata Dème – qui a validé 6 secteurs à Mantes-la-Jolie – étaient les «amazones» du député Amadou Ciré Sall. Et ce dernier était opposé à Athia Aw qui «avait des visées sur la fédération.»
Elles poireautent sous la neige dans l’espoir de croiser Wade…
Aujourd’hui que les deux adversaires se sont retrouvés – à cause de la menace des renouvellements – les amazones ont perdu leur protecteur et sont retrouvées à la merci de celle qu’elles avaient combattue, même si elles s’en défendent. Dans son projet d’épuration, la vice-consul n’exclurait rien. «Quand le président est là, accuse Ngoné Gomis, c’est elle qui va la voir. Elle ne nous consulte jamais, et à chaque sortie d’audience avec Wade elle nous dit : «le président ne peut pas vous recevoir et il dit qu’il n’a pas d’argent pour nous». Embouchant la même trompette, Mme Guèye Kiné Thiam accuse à son tour : «que ce soit sous la neige ou sous le soleil, nous passons des heures, voire des jours, pour voir le chef de l’Etat en vain. Mais dès qu’Athia et sa famille viennent, elles le voient vite fait et nous laissent poireauter dehors. Cela ne peut plus perdurer». Depuis qu’elles militent au Pds, elles jurent n’avoir jamais eu le moindre centime des autorités. «C’est nous qui cotisons de notre poche pour acheter le carburant et aller vers les militants, organisons nos rencontres et nous ne voulons plus travailler pour qu’Athia récolte les fruits de notre labeur», fulmine Aïssata Dème. Leur animosité est si forte que samedi dernier, la délégation conduite par Mme Aw a failli par en venir aux mains avec les militants de Mantes, lors de l’installation de la validation du secteur de Moustapha Gassama. À en croire Mme Dème, l’époux d’Athia l’aurait appelé au téléphone pour proférer des menaces. La responsable du secteur est mal barrée. En plus de la vice-consul, elle est aussi opposée à Mme Aby Diop, la sœur d’un certain…Alioune Diop de la présidence.
Méchanceté gratuite…..
Comme si cela ne suffisait pas, Mme Gomis affirme qu’elle avait été sélectionnée pour faire partie du voyage des «applaudisseurs du monument de Wade». Mais, après avoir fait ses bagages, elle a appris que son nom a été rayé de la liste des passagers qui devaient, à bord de l’avion spécial, rejoindre Dakar. Et pour elle, il n’y a aucun doute que c’est Athia qui est derrière ça. Interpellé sur cette question, Meïssa Touré qui avait, avec Athia Aw, procédé à la confection de la liste des passagers avait assuré que «l’opération s’était faite par tirage au sort, dans le bureau d’Athia.» Et il avait promis de nous rencontrer pour faire des révélations et dire «comment des noms ont été rayés de la liste.» Mais, malgré nos appels incessants pour un rendez-vous qu’il avait lui-même accepté, le commissaire politique du Pds ne répond plus au téléphone. Comme elles, des dizaines de caciques du parti, laissés en rade à Paris, sont frustrés et ont coupé les ponts avec la vice-consul. Leur dégoût a été plus grand lorsqu’ils ont appris que, pendant qu’ils ont été empêchés d’embarquer, de nombreux sièges étaient restés vacants au point que l’époux de Mme Aw – qui n’est pourtant pas un militant – a pu prendre place dans l’avion. Interpellée par nos soins, la mise en cause a tout simplement déclaré : «Ecrivez ce que vous voulez.»
«Entente diabolique pour détruire une compatriote»
En juin 2009, recevant une délégation de militants à Paris, le chef de l’Etat avait, avec émotion, écouté le récit poignant de la vie de Mme Ngoné Gomis. Répudiée «à cause de son trop grand engagement politique», elle a ensuite été, en 2007, «licenciée pour faute grave». Employée dans un centre de santé, la militante passait plus de temps sur les routes, en compagnie du député Amadou Ciré Sall, pour convaincre les gens de voter pour Wade en 2007, qu’à soigner ses malades. Face à ses absences répétées et intolérables, l’administration l’a mise à la porte, sans droits et en «salissant» son dossier afin qu’elle ne puisse plus jamais trouver d’emploi dans un milieu socio-sanitaire. Et bien qu’elle ait trois enfants en charge, elle n’a eu droit à aucune source de revenus. Sensible à sa situation, Abdoulaye Wade avait, par décret, nommé la dame à un poste consulaire et instruit la ministre Awa Ndiaye afin qu’elle fasse le nécessaire pour que la dame commence son travail. Dans le même bâtiment où Mme Aw – ancienne caissière des magasins Auchan – occupe un bureau. «Devant de nombreux témoins, certifie une source consulaire, le chef de l’Etat avait martelé que ce n’est pas normal qu’une compatriote qui a fait autant de sacrifices soit ainsi abandonnée par son pays.» Mais depuis cette rencontre, aucun changement n’est intervenu. À Paris comme à Dakar, des sources au fait du dossier affirment qu’«il ne reste que la budgétisation du poste pour que la dame puisse occuper ses fonctions.» Mais, d’autres jurent qu’il y a un blocage volontaire. À les en croire, «Mme Gomis dérange des intérêts et ses adversaires font tout pour la tenir loin du consulat.» Simple coïncidence ou preuve de ces affirmations, Mme Awa Ndiaye, chargée de ce dossier, est une amie de la vice-consul. Et sa chargée de mission, Rokhaya Niang, qui travaille à la présidence du Sénégal, est la sœur d’Athia. Elles sont, avec feu Ndèye Ami Niang, les filles d’Alioune Badara Niang, oncle d’un certain… Idrissa Seck.
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Ce genre d’injustices dans le PDS qui causent nombre de frustration parmi les militants et qui causeront beaucoup de dommages pour les élections à venir. Que Wade y prenne garde plusieurs militants oubliés risquent de s’abstenir pour les législatives et présidentielles de 2012
ALIOUNE BADARA NIANG EST LE COUSIN DE IDRISSA ET PAS SON ONCLE. FAUT VERIFIER VOS INFOS L’OBS