Le ministre bissau-guinéen de la Communication, Fernando Vaz, a été entendu à Bissau par des magistrats sur ses déclarations concernant la mort présumée du député Roberto Fereira
Cacheu, disparu depuis près de huit mois. Quelques jours auparavant, le Ministre avait fait des déclarations publiques annonçant la mort du député et le ministère public l’a convoqué pour en savoir plus.
Roberto Fereira Cacheu, député de l’ex-parti au pouvoir, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap Vert (PAIGC), a été accusé d’avoir été associé à une tentative de coup d’Etat le 26 décembre 2011 et a disparu depuis. Selon ses proches, il se serait caché dans un premier temps chez des missionnaires le jour du coup d’Etat, d’où il a été enlevé de force par des militaires, et depuis, il n’a plus fait signe de vie.
De nombreuses rumeurs, confirmées par le ministre de la Communication, ont circulé à Bissau selon lesquelles M. Fereira Cacheu avait été « assassiné » , brûlé vif et enterré dans un endroit tenu secret.
Début août, Fernando Vaz à la tête d’une délégation comprenant des diplomates, des chefs religieux, les membres de la commission d’enquêtes se sont rendus dans la région de Tombali( sud du pays) où, selon le ministre un agent des renseignement lui dit connaitre la localité où le député aurait été inhumé en catimini. Les fouilles n’ont rien donné. Ni M. Vaz ni ceux qui lui ont donné l’information n’ont plus fourni de précisions sur ses circonstances de l’assassinat présumé de Roberto Cacheu. Aucun membre de la commission d’enquête non plus n’a fait de déclarations publiques
sur cette affaire encore à l’instruction. Toutefois, plusieurs officiers, dont un ex-directeur général du service des renseignements généraux, ont été incarcérés, soupçonnés d’avoir joué un rôle
dans la disparition de M. Fereira Cacheu, selon des sources judiciaires.
« Le gouvernement veut que cette affaire soit tirée au clair le plus vite possible », a affirmé Fernando Vaz embarrassé par les questions des journalistes, à sa sortie d’audience.
Plusieurs assassinats politiques restent non élucidés en Guinée-Bissau, en particulier celui du président Joao Bernardo Vieira en mars 2009. Ces meurtres constituent une grosse épine qui risque d’empêcher le pays d’avancer convenablement.