Le contre-amiral José Américo Bubo Na Tchuto, ex-chef d’état-major de la marine de Guinée-Bissau, a été capturé par des agents américains et envoyé aux Etats-Unis via le Cap-Vert. L’information a été confirmée par une source gouvernementale américaine à RFI. Il était considéré, il y a peu de temps encore, comme le personnage clé du trafic de drogue en Guinée-Bissau.
Toujours de source américaine, lorsque l’interpellation a eu lieu, José Américo Bubo Na Tchuto et quatre autres personnes se trouvaient à bord d’une embarcation naviguant dans les eaux internationales au large de l’Afrique de l’Ouest. D’abord conduits au Cap-Vert, les suspects ont été rapidement transférés aux Etats-Unis.
Liste noire
Le contre-amiral Bubo Na Tchuto a été capturé dans les eaux internationales proches du Cap-Vert.
Annonce de la télévision publique cap-verdienne RTC
C’est à New York, ce vendredi 5 avril après leur arrivée, que leur mise en accusation formelle doit être prononcée. Le parquet fédéral devrait requérir le placement en détention des suspects.
Un communiqué officiel du département américain de la Justice doit être rendu public.
Ce document rappelle que les Etats-Unis avaient placé l’ancien chef de la marine bissau-guinéenne avec le patron de l’armée de l’air, le général Ibrahima Papa Camara, sur leur liste noire des trafiquants de drogue, et ce dès 2010. Ses avoirs étaient gelés aux Etats-Unis.
Les Américains présentent José Américo Bubo Na Tchuto comme l’un des barons de la drogue en provenance d’Amérique du Sud. Et nul n’est au-dessus de la loi, devrait enfin affirmer le communiqué du département de la Justice.
Où José Américo Bubo Na Tchuto a-t-il vraiment été capturé?
De source américaine, on prétend que José Américo Bubo Na Tchuto a été intercepté alors qu’il se trouvait dans une embarcation navigant dans les eaux internationales au large de l’Afrique de l’Ouest. Une version quelque peu différente circule à Bissau, où l’information, annoncée dans la soirée à la radio nationale, a fait sensation.
Le contre-amiral bissau-guinéen a contacté le directeur de la radio d’Etat jeudi 4 avril dans la matinée, pour lui annoncer qu’il avait été enlevé par des agents américains. Mais il n’a pas donné de précisions sur les circonstances de son enlèvement.
De sources concordantes, contactées dans la capitale, des agents américains étaient à Bissau depuis quelques semaines. La famille du contre-amiral, apparemment prise de cours par la nouvelle, a déclaré que José Américo Bubo Na Tchuto était sorti de sa résidence, mercredi, pour des courses. Depuis, pas de nouvelles de lui. Des témoins contactés à Cacheu, une localité située à 120 kilomètres au nord de Bissau, ont affirmé l’avoir vu mercredi matin au bord de la mer.
Traînée de poudre
A Bissau, la nouvelle s’est très vite répandue comme une traînée de poudre. Mais ni les autorités de transition, ni l’armée n’ont fait la moindre déclaration officielle sur la situation.
Ancien chef d’état-major de la marine, le contre-amiral avait tenté un coup de force en décembre 2011. Ce dernier avait avorté, et lui avait valu huit mois d’emprisonnement. Depuis sa remise en liberté, le contre-amiral n’occupait plus aucune fonction officielle au sein de l’armée.
Rfi.fr