Le gouvernement américain par un communiqué émis ce jeudi à travers son ambassade à Dakar, vient de soumettre le Président Bissau guinéen à une rude épreuve. Dans la note, Washington exige la nomination dans le plus bref délai, d’un nouveau chef de l’armée – qui doit être prochainement fait par le président Malam Bacai Sanha. Les américains sont allés plus loin en exigeant que ce dernier ne soit pas « impliquée dans les évènements du 1er avril », évoquant ainsi implicitement le général Antonio Indjai. N’est ce pas, une manière de créer des problèmes au Président Malam Bacai Sanha, dont le pouvoir n’est retenu que par une très mince ficelle. Car dans ce pays c’est l’armée qui détient le réel pouvoir. Les américains ne le savent peut-être pas, mais le président Bacai le sait. » Les chiens se détestent, mais s’unissent dès qu’ils voient un loup ». ce vieux dicton traduit bien la réalité dans les casernes.
Le gouvernement américain ne s’arrête pas à cela. Les Etats-Unis se disent prêt à travailler avec le gouvernement bissau-guinéen pour « déloger » les personnalités qui « se servent de leur pouvoir » pour faciliter le trafic de drogue dans ce pays ouest-africain. « Invite le diable dans ta maison, il te mènera en enfer » dit un vieux proverbe africain, no comment.
Les Etats-Unis se sont dits « inquiets devant les indications selon
lesquelles de hauts membres des forces armées et du gouvernement civil sont impliqués dans le trafic de stupéfiants » en Guinée-Bissau.
Début mai, le département américain au Trésor avait décidé de geler les avoirs à l’extérieur de l’ancien chef d’état-major de la Marine
bissau-guinéenne, José Américo Bubo Na Tchuto, et le chef d’état-major de l’armée de l’Air, Braima Papa Camara, pour leur rôle significatif dans le trafic international de stupéfiants.
La Guinée-Bissau est considérée comme un point de transit de la cocaïne sud-américaine destinée à l’Europe. La faiblesse de ses institutions, sa grande pauvreté et son ouverture sur l’Atlantique sont autant de facteurs qui facilitent l’accès de navires ou d’avions des trafiquants.
« Il est impossible pour les Etats-Unis de contribuer au processus de
réforme de la sécurité et de la défense si ces personnes ou d’autres
impliquées dans le trafic de stupéfiants sont nommées ou maintenues à des postes de responsabilité au sein des forces armées », indique le communiqué. Les vieux soldats risquent de se frotter les mains. Eux qui ne veulent ôter le treillis que dans la tombe. Le chef des armées, l’amiral José Zamora Induta avait été renversé le 1er avril par son adjoint, le général Antonio Indjai. Ce même jour, le Premier ministre Carlos Gomes Junior avait lui aussi été arrêté et séquestré pendant plusieurs heures par des militaires proches d’Indjai.
Le gouvernement américain exprime sa préoccupation face au maintien en détention « illégale » de José Zamora Induta et d’autres officiers et soldats.
Et les Etats-Unis avertissent qu’ils ne pourront pas soutenir le « processus de réforme du secteur de la sécurité tant qu’il n’apparaîtra pas clairement que les forces armées (bissau-guinéennes) respectent le principe de l’autorité civile sur les forces armées, de l’état de droit et de la démocratie ». « Laver la tête d’un singe, c’est gaspiller du savon » dit un proverbe bissau-guinéen.