Les imams peuls ont refusé de diriger la prière de la fête de l’Aïd El Adha ou « Tabaski », arguant que « c’est le tour des peuls » d’être à la magistrature suprême, ainsi que le soutient une source basée dans la capitale guinéenne. Depuis 1958 en effet, date de l’accession à l’indépendance du pays, ladite ethnie n’a jamais pris les rênes du pouvoir, un pouvoir depuis toujours géré par des malinkés et soussous, exception faite de la brève parenthèse du pouvoir exercé par un forestier, l’ex-chef de la junte d’alors, Moussa Dadis Camara,
A en croire la même source, « certains ont pu prier grâce à des imams de fortune, mais plusieurs autres ont dû se rabattre sur des mosquées où les prières étaient dirigées par des personnes appartenant à des ethnies autres que peulh ».
Et selon certaines personnes, habitant dans des quartiers de la haute banlieue de Conakry, le rejet des malinkés par les peulhs s’est accru de façon exponentielle depuis la proclamation des premiers résultats partiels, favorables à Alpha Condé.
Et hormis le refus de diriger la prière de l’Aïd El Adha, les peulhs, même en cas de baptêmes ou de décès de malinkés et autres, refusent à ceux qui n’ont pas de robinets, d’aller puiser de l’eau potable dans leurs concessions. « Les peuls refusent qu’on vienne puiser de l’eau potable dans leurs concessions » informe une dame interpellée par notre source.
Toutefois, pour certains, des exactions ont débuté depuis lundi soir car plusieurs témoins affirment que des militants et sympathisants de l’ancien Premier ministre ont pourchassé des malinkés à Pita et Labé, ville natale de Cellou Dalein Diallo, en moyenne-Guinée, emportant des biens et brûlant des maisons abandonnées par leurs propriétaires.
Ainsi, la fête de l’Aîd El Adha qui devait être un moment de bonheur, de communion de pardon et de réconciliation, est en train de se transformer en moments de clivage dans la capitale guinéenne et dans tout le territoire du pays.
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