Le Ramadan est un mois où les habitudes alimentaires d’un grand nombre de nos concitoyens changent complètement. En effet, quand d’aucuns se lèvent avant l’aube pour le « sahur » ou « kheud » (repas précédant l’aube) avec au menu du lait, du couscous, du pain ou du riz, d’autres font ripaille à l’heure de la rupture (Ftour).
Les jeûneurs ont tendance à prendre une profusion d’aliments allant des dattes, au « café Touba », du pain ou de la bouillie, du thé, beurre, fromage, etc. Ces changements alimentaires aussi bien quantitatifs que qualitatifs varient d’une personne à l’autre et selon la bourse.
Nombreux sont les Sénégalais qui prennent le « kheud » (repas précédant l’aube). Pour ce repas, les produits alimentaires consommés varient selon les goûts et les bourses des jeûneurs.
La majeure partie préfère, comme pour remplacer le petit-déjeuner, prendre juste du pain au beurre ou au chocolat, des brioches, le tout avalé avec du lait, du café ou encore du thé.
Par contre, chez d’autres fidèles musulmans, il est hors de question de se contenter de si peu.
Estimant que ce n’est pas consistant, ils préfèrent plutôt consommer du riz ou du couscous accompagné de lait caillé.
La dame Sophie Ndiaye, qui habite le quartier Dieuppeul, fait savoir qu’elle ne consomme pour le repas de l’aube que du pain, du café au lait et un verre d’eau fraîche.
« J’ai toujours considéré ce repas de l’aube comme mon petit-déjeuner, donc je prends ce que je prenais au petit-déjeuner. Je n’ai pas besoin de me bourrer le vendre », confie-elle.
Cet avis est aussi partagé par le boutiquier, Mamadou Bâ, qui indique aussi qu’il ne prend que du pain-beurre et du café au lait pour le « kheud ».
Astou Faye, commerçante au marché Castors, va dans le même sens. « Il me suffit juste de prendre une moitié de miche de pain plus du beurre et du chocolat, avec du café au lait. Je n’ai jamais voulu prendre une alimentation lourde pour le « kheud », car j’ai une fois essayé de prendre du couscous et du lait caillé. Mais durant toute la journée j’avais l’estomac lourd et j’avais très soif », indique-t-elle.
Quant à Moustapha Dieng, marchant ambulant, il préfère ne même pas prendre le repas de l’aube. « Je ne consomme qu’une datte et un verre d’eau tel que recommandé par le prophète (Psl).
Par contre, pour d’autres, il faut un plat consistant pour pouvoir tenir la journée. C’est le cas de Fari Mbaye, habitante de Sicap Liberté qui dit prendre soit un sandwich à base de steak de viande ou de poulet, soit un bol bien rempli de couscous avec du lait caillé. « Je fais le « kheud », mais pas avec n’importe quoi. Je mange bien. Le tout arrosé d’un verre de jus de gingembre », informe-t-elle.
Même son de cloche chez Lamine Thiaw. « Je consomme du gari (farine à base de manioc) mélangé avec du bon lait caillé », dit-il. Et de poursuivre : « je travaille dur, donc j’ai besoin d’une alimentation très consistante pour tenir la journée ».
Mamadou Tine et Serigne Sarr, tous les deux charretiers et transporteurs de marchandises, prennent aussi un repas consistant. D’ailleurs, en bon sérère, Serigne Sarr prend un bol de couscous ou un plat de riz pour commencer sa journée.
Pour ce qui est de la rupture, la majeure partie des Sénégalais commence par les dattes, du café au lait ou du « café Touba », du pain et du jus de bissap (oseille rouge), de gingembre, etc.
Comme l’indique Lamine Thiaw, l’alimentation pour la rupture dépend de moyens dont dispose chaque Sénégalais. « Presque dans leur totalité, les Sénégalais consomment la même chose pour la rupture. C’est du café au lait, du pain ou de la bouillie. En plus du jus pour ceux qui en ont les moyens. D’autres se contentent juste de boire de l’eau fraîche », précise-t-il avec un ton sérieux.
Maguette GUEYE DIEDHIOU
