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Handball-Championnat Élite Hommes : Mamadou Senghor coach ASFA championne du Sénégal 2024, « Je considère ma réussite non pas comme le fruit de ma compétence, mais comme une volonté divine »

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XALIMANEWS-Après avoir été détrônée par l’ISEG Sport lors de l’exercice précédent, l’ASFA a retrouvé le titre de champion après une année blanche. Sous la direction du Sergent Mamadou Senghor, qui a remplacé l’emblématique coach le Sergent Chef Moustapha Cissé appelé à d’autres fonctions dans l’armée sénégalaise, la formation militaire a réussi à reconquérir le titre. Le desk Sport de Xalima s’ est entretenu avec l’entraîneur champion 2024, qui avait auparavant remporté 13 titres avec le club militaire en tant que joueur, dont 7 championnats et 4 Coupes du Sénégal,

Au cours de cet entretien, « Zengh » comme on l’appelle familièrement, a abordé divers sujets : le titre de champion, la gestion du groupe, son expérience en tant que coach, son prédécesseur, son staff, ses joueurs, ainsi que le soutien du commandement militaire.

Xalima : Comment vous sentez-vous après avoir conduit l’ASFA à renouer avec le succès, suite à une année blanche marquée par un titre de vice-champion du Sénégal et une place de finaliste en Coupe nationale ?

Mamadou Senghor : Rendre grâce à Dieu. Après avoir perdu le titre l’année dernière, l’ASFA a retrouvé sa couronne cette saison. Le sport est souvent fait de cycles, et nous en avons pleinement conscience. Après plusieurs années de domination, nous avons été détrônés, mais nous avons accepté cette situation avec philosophie. L’ASFA a souvent remporté des victoires au détriment des autres équipes, donc quand une année s’est soldée sans titre, il nous a fallu accepter notre sort. Cette année, nous nous sommes mobilisés, et nous avons réussi à renouer avec ce que nous savons faire de mieux : remporter des titres et reprendre nos habitudes de gagnants.

Xalima : Comment avez-vous réussi à sécuriser le titre alors qu’il reste encore deux journées à disputer ?

Mamadou Senghor : C’est le fruit d’un travail acharné et d’une collaboration étroite avec une équipe avec laquelle je m’entends parfaitement. Nous prenons toujours nos décisions après une concertation approfondie. Aux côtés de mon adjoint Assane Ndiaye, notre Directeur technique, le passionné, chevronné et méthodique Père Ndiaga Dièye Fall, notre chef de section Abdoulaye Camara, notre préparateur physique Pape Talla Sow, et notre administratif Babacar Senghor, nous discutons régulièrement des aspects technico-tactiques à améliorer. Sans oublier notre gardien Ibou Ciss, dont l’apport a été précieux tant sur le terrain qu’en dehors. Il est un grand sportif qui mérite toute notre reconnaissance. Tout cela a été déterminant dans notre réussite. Le championnat, qui s’étend sur une longue période, exige réflexion et finesse dans nos approches.

Xalima : Un mot sur votre prédécesseur, le coach Moustapha Cissé, qui a remporté de nombreux titres, a été votre mentor, et celui qui vous a désigné capitaine de l’ASFA ?

Mamadou Senghor : C’est avec fierté et satisfaction que je réponds à cette question. En tant que joueur, j’ai eu l’honneur d’être dirigé par lui, qui m’a élevé au rang de capitaine de l’ASFA, un rôle qui a contribué à faire de moi ce que je suis aujourd’hui. Je le félicite et lui exprime ma gratitude, car ce retour au sommet n’est que la continuité de son œuvre. Avec mon staff, nous avons l’intention de perpétuer l’héritage qu’il nous a laissé.

Xalima : Pourquoi l’ASFA parvient-elle systématiquement à remporter des trophées, même face à des équipes redoutables comme la JA, l’ISEG, le DUC ou l’USC Rail ? Quel est le secret de ce succès ?

Mamadou Senghor : Quelle question pertinente ! Le sport exige une vision claire et des projections solides pour l’avenir. Le travail acharné finit toujours par payer. Il est essentiel de se fixer des objectifs précis et de créer les conditions optimales pour les atteindre. À l’ASFA, nous prenons la préparation d’avant-saison très au sérieux, là où d’autres équipes tombent parfois dans le laxisme. Une préparation rigoureuse en début de saison peut souvent faire la différence en fin de saison. Nous sommes des professionnels, animés par la rigueur et la discipline. Nos joueurs sont attentifs aux conseils et suivent scrupuleusement les consignes. C’est là le secret de nos succès.

Xalima : A la fin de la phase aller, l’ASFA et le DUC était au coude à coude et la formation étudiante était dans une bonne dynamique. Avez vous un instant douté pour le titre ?

Mamadou Senghor : C’est vrai, à mi-parcours du championnat, nous étions au coude-à-coude avec le DUC, les deux équipes se suivaient de très près. Cependant, nous avons su rester solides et ne rien lâcher. Comme je l’ai mentionné précédemment, nous étions convaincus que le travail effectué en début de saison porterait ses fruits à la fin. Nous savions que le DUC finirait par trébucher et ne pourrait pas maintenir le rythme. L’équipe n’a jamais douté, et nous étions persuadés que la fin de saison nous donnerait raison.

Xalima : Revenons à votre élimination en quarts de finale de Coupe du Sénégal par l’Olympique de Diourbel. Ce revers vous est il resté a travers de la gorge ?

Mamadou Senghor : Dans le sport en général, personne, ni aucune équipe, ne veut perdre. Cependant, l’Olympique de Diourbel, notre bourreau en Coupe, reste une équipe extrêmement constante depuis ces dix dernières années, avec à son palmarès une Coupe nationale et un titre de vice-champion lors d’une saison où le titre s’est joué lors de la dernière journée, face à nous, à Diourbel même. Nous avons perdu, non par excès de confiance ou autre, mais simplement parce que c’était un jour sans pour nous, alors que tout réussissait à notre adversaire. Nous avons accepté notre sort et en avons tiré les leçons nécessaires.

Xalima : Peut-on dire que cette défaite vous a secoué et poussé à sortir de votre zone de confort ?

Mamadou Senghor : Comme on dit, on apprend toujours de ses erreurs. Après une désillusion en sport, il faut rapidement se relever. À la fin du match contre l’Olympique de Diourbel, l’amertume était palpable sur les visages des joueurs, qui se sentaient responsables de cet échec. Cependant, nous nous sommes rassemblés pour en discuter en vrais sportifs. Nous avons repris le travail, redoublé d’efforts, et cela nous a conduits à la reconquête du titre.

Xalima : En tant qu’entraîneur d’une équipe où la majorité des joueurs étaient vos coéquipiers lors de la domination de l’ASFA ces dernières années, qu’est-ce que cela vous inspire ?

Mamadou Senghor : Ce n’est ni facile ni aisé d’être le coach d’un groupe dont j’ai été le capitaine pour la plupart. Cependant, un avantage est que je connais bien leurs humeurs et je sais gérer leurs états d’âme. Néanmoins, cela demande un certain tact. Pour être sincère, durant toute la saison, aucun de mes joueurs ne m’a causé de problème. Ils ont tous été réceptifs, disciplinés et respectueux envers moi. Je les en remercie. Je considère ma réussite non pas comme le fruit de ma compétence, mais comme une volonté divine.

Xalima : En tant qu’entraîneur et joueur, il arrive parfois que vous deviez entrer en jeu pour apporter votre soutien. Cela doit être une expérience très excitante, n’est-ce pas ?

Mamadou Senghor : Je vis une expérience extraordinaire. En jouant, je suis au cœur de l’action. Lorsque je suis sur le terrain et que je réalise correctement les tâches offensives et défensives, cela motive les joueurs en leur montrant que si l’entraîneur peut le faire, pourquoi pas eux ? Cela a un impact positif sur l’ensemble du groupe. Cette proximité avec les joueurs sur le terrain, en tant que coach, est véritablement exceptionnelle.

Xalima : Votre mot de la fin ?

Mamadou Senghor : Je tiens à exprimer ma profonde gratitude au commandement militaire pour la confiance qu’il m’a accordée. Je souhaite remercier tout particulièrement le chef de corps le Commandant Pape Arona Gueye, ainsi que son commandant d’unité, le lieutenant Mandika. Grâce à leur soutien, ils ont fait preuve d’un dévouement sans faille pour assurer la réussite de notre équipe de handball en nous mettant dans des conditions optimales de succès. Encore une fois, je remercie chaleureusement le Commandant Pape Arona Gueye pour sa confiance et sa précieuse aide. Je n’oublie pas non plus les autres entraîneurs des autres disciplines de l’ASFA, qui, depuis le début de la saison, m’ont encouragé et offert de précieux conseils.

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