L’Ong « Jamra » a écrit au président de la République en date du 2 octobre pour attirer son attention sur la « situation des étudiantes haïtiennes hébergées au Sénégal» qui seraient victimes «de harcèlements indécents». Une affirmation qui a plutôt vexé les concernées vivant à la Cité Claudel.
Cité Claudel, après la prière du crépuscule, plus précisément au pavillon où logent les Haïtiennes. C’est un bâtiment mixte où vivent aussi des Sénégalaises. Avant d’accéder dans le couloir du pavillon, une jeune fille attire l’attention. C’est une étudiante qui habite dans le même appartement que les Haïtiennes. Elle refuse de décliner son identité.  Interpellé sur la lettre de Mame Mactar Guèye, elle se dit étonnée. «Moi, je n’ai jamais assisté à ces scènes.
Je témoigne que ces Haïtiennes ne se préoccupent que de leurs études. C’est ça que je peux témoigner», confirme notre interlocutrice. Une Haïtienne esquive la question, avant d’aller aviser ses compatriotes de l’objet du reportage. Elles vont tout bonnement fermer leurs chambres à clés. D’autres, croisées sur le couloir, refusent de répondre.  Deux voisins sénégalais, Cheikh Diouf et Aliou, nous apprennent que les Haïtiennes se sentent vraiment atteintes dans leur honneur.
«Après l’éclatement de cette affaire, elles sont venues vers nous pour se lamenter. Cette lettre est en train d’écorner leur image. Elles veulent tenir une conférence de presse pour éclairer la lanterne des Sénégalais. Si nous avions assisté à des scènes de va-et-vient incessants, nous vous aurions informés», indiquent-t-ils.  Cheikh Diouf soutient que les propos de Mame Mactar Guèye sont destinés aux politiques.  Selon le courrier signé par le secrétaire exécutif, Imam Massamba Diop et, qui résulterait de six semaines d’investigations par l’Ong « Jamra » : « ces braves étudiantes haïtiennes sont, depuis quelques mois, devenues des cibles favorites de harcèlements indécents, à l’actif de certains individus nantis, faisant carrément dans le racolage à rebours, au niveau de la Cité Claudel et du bâtiment annexe du Point E ».