Jusque là titulaire indiscutable, Thierry Henry va-t-il se retrouver sur le banc chez les Bleus ? Remplaçant mercredi face au Costa Rica, il pourrait l’être à nouveau en Tunisie, dimanche. En concurrence avec Nicolas Anelka, le dernier rescapé de 1998 risque d’être le grand perdant du 4-3-3.
Thierry Henry sera-t-il remplaçant le 11 juin face à l’Uruguay ? S’il est encore trop tôt pour condamner le meilleur buteur de l’histoire des Bleus, tous les signes incitent à le croire. Sur le banc mercredi face au Costa Rica (2-1), il n’était toujours pas titulaire dans le 4-3-3 reconduit vendredi lors du premier entraînement de l’équipe de France à Sousse. Avant d’annoncer sa liste des 23, Raymond Domenech avait pourtant prévenu : » ceux qui resteront doivent accepter d’être parmi les 12 remplaçants et pas parmi les 11 titulaires. Tout peut se passer en fonction des saisons des uns et des autres. Rien n’est assuré ». « Il n’y a pas de titulaire indiscutable », avait-il répété à la veille du premier match de préparation en évoquant le cas de Titi. En d’autres termes, personne n’est intouchable. Tel le message adressé par le sélectionneur. Ce dernier a décidé de n’accorder aucun passe-droit. L’équipe de France a besoin d’aligner ses joueurs les plus en forme. Quitte à se priver de ses joueurs les plus emblématiques. Même un monument comme Thierry Henry.
Impensable il y a quelques mois, ce choix est-il pour autant illogique ? A 32 ans, le joueur du Barça a traversé une saison noire, entre temps de jeu réduit en club où il n’est plus titulaire dans l’esprit de Pep Guardiola, main contre l’Eire et polémique mondiale le 18 novembre, puis match amical catastrophique contre l’Espagne en amical le 3 mars (défaite 2-0). Autre geste fort, mercredi à Lens, c’est Patrice Evra qui portait le brassard de capitaine et l’avait gardé tout le match, y compris quand Henry était entré en seconde période à la place d’Anelka. « Pat (Evra) a les qualités pour faire un bon capitaine, moi j’agis, vous, vous en tirez les conséquences« , avait sobrement commenté Domenech, expliquant que le joueur de Manchester avait conservé le capitanat car il est « toujours difficile d’enlever le brassard à quelqu’un qui reste sur le terrain« .
Dernier rescapé de 98
Relégué en tribunes à Barcelone, Thierry Henry a un manque évident de rythme et de compétition au plus haut niveau. Ce dont il a besoin, c’est de jouer. Alors pourquoi lui offrir seulement 45 minutes face au Costa Rica ? Nicolas Anelka, titulaire, aura passé davantage de temps aux côtés de Ribéry, Gourcuff et Malouda au sein d’un 4-3-3 toujours en rodage. Autant de signes qui laissent penser que Thierry Henry n’est plus un titulaire en puissance aux yeux de Domenech. Le patron des Bleus ne jure désormais que par la forme du moment. A ce titre, il a fait une entorse à ce principe en l’incorporant dans la liste des 23. Un cadeau eu égard à ses état de services. « J’ai un profond respect pour les grands joueurs, Thierry l’a été, l’est, il ne joue pas mais il est à Barcelone, il joue avec une grosse concurrence, c’est un passage difficile », le défendait-il pourtant au plus fort des critiques. Rien qui lui assure visiblement une place dans le onze de départ.
Aujourd’hui, Henry apparaît comme la principale victime du passage au 4-3-3. « Je suis malheureusement habitué à ça à Barcelone, préfère sourire le dernier rescapé de 1998. Mais peu importe qui joue. Personne n’est au-dessus de l’équipe. Moi, je me suis senti bien. On a vraiment fait une préparation très dure. Je n’ai jamais connu cela en club. On monte en puissance ». En équipe de France, où il n’a pris place que 13 fois sur le banc en carrière, cela marque néanmoins la fin d’une époque. Alors que ses qualités semblaient correspondre davantage à ce nouveau système, c’est Nicolas Anelka qui a pris une petite longueur d’avance grâce à la belle saison réussie avec Chelsea (doublé Championnat-Cup). Il a surtout pour lui ce qui fait particulièrement défaut à Henry: du rythme et des jambes. Pourtant, le joueur des Blues n’est pas franchement convaincant dans un schéma à une seule pointe où il ne parvient pas à servir de point d’appui. André-Pierre Gignac, voire Djibril Cissé, pourraient donc eux aussi venir bousculer la hiérarchie. Mais Henry a encore deux semaines et deux matches amicaux pour convaincre et aborder sa quatrième Coupe du monde dans le fauteuil de titulaire.
L’EQUIPE PROBABLE :
Lloris – Sagna, Gallas, Abidal, Evra – Gourcuff, Toualalan, Malouda – Govou, Anelka, Ribéry.
TF1.fr