Lorsque l’éthique et la morale sont rangées dans les placards de la soif insatiable de pouvoir.
Lorsque la parole donnée ne vaut plus une once d’amour propre.
Plus rien alors ne peut arrêter la dérive totalitaire du pouvoir que le pouvoir absolu, à mains nues, du Conseil constitutionnel, un autre coup d’État que le Président -putschiste subodore ou la furie dévastatrice d’un peuple qui reprend ses droits, tous ses droits, quoique cela peut lui coûter.
Entre l’irruption des forces de défense et de sécurité dans l’espace politique qui n’est pas le leur et la révolution populaire, toutes deux violentes aux conséquences humaines, matérielles et psychologiques incommensurables, il y a la décision platonique, irrévocable du Conseil constitutionnel que doivent prendre, en leur âme et conscience, les sept juges, aujourd’hui, unique policier au carrefour de l’Histoire, devant aiguillonner le pays vers l’orthodoxie républicaine ou bien vers la voie des turpitudes burlesques et sanguinaires des dictatures bananières.
Le Conseil constitutionnel est en selle, au sommet du trône héroïque des hommes, des femmes et des institutions qui doivent faire l’Histoire, qui vont relever le défi du courage et de la sagesse face à un Président-putchiste et au vote d’une loi assassine des principes d’intangibilité de notre Constitution.
Seul le Conseil constitutionnel est le garant, en dernière instance, de l’intangibilité de la succession des mandats et de la durée de chaque mandat du Président de la République lorsque la cupidité du pouvoir tente de les fracasser.
Si cette « dérogation » passe, ce sera l’esprit et la lettre de notre Constitution qui seront exécutés à jamais et le Conseil constitutionnel sera alors un des actionneurs de la guillotine constitutionnelle.
Les sept sages ont l’immense et exaltante charge de dire le droit, avec gloire, dans toute l’austérité héroïque de leur charge, en totale communion avec Dieu, loin des peurs, des menaces et des réverbérations des richesses factices de notre monde.
Ils auront à décider pour la postérité.
Ils doivent décider aussi pour ce que l’histoire témoignera, pour l’honneur de leurs enfants, de leurs familles, de leurs amis et de leurs pairs.
Sans nul doute, les sept sages auront à choisir entre être les héros d’un peuple assoiffé de morale et d’éthique ou bien d’être les complices d’un Président-putchiste dont le pouvoir tire inéluctablement, irrémédiablement à sa fin.
Buur du mbokk, disait Kocc Barma !
To be or not to be.
Il n’y a pas d’autre alternative que le choix des grands hommes et des grandes dames de notre histoire.
On nous tue mais on ne nous déshonore pas !
Je vous souhaite une excellente journée sous la protection divine.
NB: Buur du Bokk, le roi ne peut-être un parent .
Dakar, jeudi 15 février 2024
Prof Mary Teuw Niane