Décédée dans des circonstances troubles lors d’une soirée de gosses de riches, Hiba Thiam est dépeinte dans certains médias comme une fêtarde. Ses ex-collègues tiennent à corriger le tableau, rétablir la vérité. Témoignages.
Hiba Thiam repose au cimetière de Yoff. La jeune dame décédée dans des circonstances troubles la nuit du vendredi au samedi, au cours d’une soirée de gosses de riches, a été inhumée hier, mercredi 8 avril. Elle laisse derrière elle une famille, des amis et des ex-collègues sous le choc d’une affaire qui n’est pas près de livrer tous ses secrets.
Les sept mis en cause de cette tragédie ont fait face au juge du 8 e cabinet ce jeudi. Á l’exception d’Amadou Niane, poursuivi pour recel de malfaiteur, ils répondaient tous de quatre chefs d’accusation : association de malfaiteurs, usage de drogue, non-assistance à personne en danger et violation de la loi sur le couvre-feu.
Niane ainsi que Louty Ba ont été inculpés et placés sous contrôle judiciaire. C’est-à-dire qu’ils attendront en liberté d’être fixés sur leur sort par la justice. Le reste du groupe, Dame Amar, Nekh, Poupette, Diadia Tall, Alya et le policier Lamine Diédhiou (accusé de corruption active et complicité de violation de la loi sur le couvre-feu), a été placé sous mandat de dépôt et envoyé en prison.
La victime de cette affaire n’assistera donc pas à son dénouement. Non plus, elle ne pourra pas corriger la caricature publique qui tente de la confiner sous les traits réducteurs d’une bonne vivante. Mais, elle peut reposer tranquille : plusieurs de ses ex-collègues et camarades de promo se chargent de corriger le tableau déformant. Ils se sont confiés à Seneweb sous anonymat, « pour éviter l’exposition inutile ».
Certes, nous dit-on, Hiba Thiam aimait croquer la vie à pleines dents. La trentenaire à la jolie frimousse était une jeune dame de son époque : indépendante, ouverte d’esprit, solaire et audacieuse. Pour évacuer la fatigue et le stress des dures journées de travail, elle n’hésitait pas à défier la nuit, ses démons et ses pièges.
Mais « Hiba », pour les intimes, incarnait plus que ce personnage sulfureux qui fait la Une de certains médias. En effet, derrière cette Hiba Thiam-là se tient une autre Hiba Thiam. La moins exposée en ce moment. Celle qui a fait de « hautes études supérieures » avant de faire valoir ses « grandes qualités professionnelles et humaines » dans un prestigieux cabinet de conseils de la place où, en trois ans, elle gravit les échelons, d’auditrice à directrice administrative et financière.
Après un bac scientifique empoché en 2009 au Cours Sainte Marie de Hann, elle intègre Bordeaux Management School (Bem) pour y obtenir une licence en administration des affaires. En 2012, elle rejoint l’Institut supérieur de management (Ism) pour un master dans le même domaine, avant de quitter le Sénégal en 2016 pour Lyon, en France.
Également diplômée de la Kedge Business School de Bordeaux, où elle décroche une licence en administration des affaires, Hiba Thiam avait, selon une de ses collègues, « une vaste expérience en ingénierie financière ».
Ses passages dans certaines multinationales font foi : Vinci Construction en France, Orange Sénégal et Philip Morris (quatre ans au département des Finances).
Au sein du géant de l’industrie du tabac, elle a occupé des fonctions telles qu’analyste du budget et des rapports, analyste des coûts et analyste en crédit et tarification. « Elle maîtrisait parfaitement divers outils et programmes de gestion financière, processus financiers et relation client/banque », s’enflamme un cadre de Philip Morris.
Au moment de son décès, elle terminait une maîtrise en sciences (Msc) option Finance à l’école de commerce française EMLyon. Elle préparait parallèlement son GMAT (Graduate management admission test, un test standardisé en langue anglaise), un visa pour entrer dans les grandes universités américaines. « Elle était intelligente, passionnée et travailleuse », regrette un proche, la voix étreinte par un tremolo.
Née d’un Sénégalais et d’une Marocaine, Hiba Thiam parlait le wolof, le français, l’anglais, l’arabe et avait des rudiments en espagnol. Ses ex-camarades de classes retiennent d’elle une fille « aimable et pleine d’humanisme ».
Hiba Thiam aimait beaucoup la musique, « un de ses passe-temps », précise une amie. Elle adorait les concerts et enregistrements en studio, mais aussi les acrobaties musicales. Elle aimait aussi le tourisme : « Elle a fait sept pays d’Europe (Espagne, France, Belgique…), les États-Unis et beaucoup de contrées paradisiaques au Sénégal », glisse un ex-collègue. Qui ajoute : « Elle s’amusait beaucoup, comme toute personne de sa génération, mais travaillait dur aussi. »
Ses ex-collègues en sont persuadés : « Hiba était tout simplement au mauvais endroit au mauvais moment, ce qui pourrait arriver à n’importe quelle personne, même bien élevée. »
SENEWEB
De toute façon une fois sous terre on saura que DIEU existe.sangara yamba drogue rékke.pas compassion on ne recolte que ce qu’on a semé.