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Hivernage : promesse de belles récoltes à DJILOR et TOUBACOUTA

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Parcourir les champs de Djilor et de Toubacouta, en ce pluvieux mois d’août, est un agréable exercice. Les cultures se portent bien et promettent. On garde en mémoire de belles images. De véritables cartes postales.

La belle aventure commence juste après Foundiougne. La route sinueuse et étroite que nous avons prise est entrecoupée de rivières et de flaques d’eau. Un paysage vert défile devant nous. De part et d’autre de la piste, des champs exhibent leur splendeur. Ici, d’immenses étendues de champs de mil.

Là, des cultures d’arachide en pleine floraison. Ailleurs, sorgho et maïs se tutoient et vacillent au gré du vent. De belles images. Sur ces nombreux hectares emblavés, des paysans enthousiastes. Ils s’activent. Certains font montre d’ardeur et d’empressement. D’autres, courbés, enlèvent de têtues herbes encore visibles sur les périmètres.

Tout cela est beau à voir. Et donne une bouffée de bien être. Sarakh Diop, le photographe de l’équipe de reportage, est subjugué.  Il se laisse fasciner. Et de temps en temps, profitant du ralenti de la voiture occasionné par les flaques d’eau, arme son objectif pour immortaliser ces instants magiques. « Nous avons ici le Sénégal utile », lance Diop. Seydou Prosper Sadio, l’autre journaliste de l’équipe, renchérit : « Ces beaux champs me rappellent ma région d’origine, la Casamance naturelle ». La voiture roule. Lentement. Chaque virage est un lot de surprise. De vastes champs se succèdent.  Toujours plus beaux que jamais. On y aperçoit des visages radieux qui expriment l’espoir. L’espoir d’un rendement meilleur. Voici Mbar. Dans ce village, les habitants ont juré de ne laisser aucun espace vide. Tout est exploité. Un constat : le règne presque sans partage d’une culture : le maïs.

Elle  ceinture toutes les concessions. « Incontestablement, le maïs domine ici », remarque Madior Fall, chargé de Com de l’Usaid/Wula nafaa. Le chauffeur accélère. Une luxuriante végétation se révèle. Un contingent de singes aussi. Soudain, un troupeau de vaches et de moutons. De charmants hérons rodent à côté. Sur le chemin, on croise aussi beaucoup d’ânes et de chevaux qui tirent des charrettes. Celles-ci jouent ici le même rôle que « Dakar Dem Dick » à Dakar. Parfois plus en assurant la fonction d’ambulance. La forêt vient de céder la place à un plateau. Encore des champs. Un village surgit. Gagué Mody. Tout se passe vite. Gagué Bocar, Gagué Cherif et Keur Waly défilent.  Partout dans ces villages, les cultures de mil, de maïs, de sorgho et d’arachide se portent bien.

 

“J’ai cultivé 1 ha et récolté 900 kg”

 

Nous voici maintenant à Nour Ndour. Un village qui figure en bonne place dans l’agenda de l’équipe. Sur place, l’accueil est sympathique. Intimité amicale, rigolades et échanges. Le cousinage à plaisanterie est en marche. « Bienvenu à tout le monde sauf aux Peuls », lance, en riant Sadiouly Sarr. Ce plaisant Sérère ne remerciera jamais assez Usaid/Wula Nafa. Grâce à ce programme américain, Sadiouly Sarr s’est familiarisé avec de nouvelles pratiques culturales.

La  formation qu’il a bénéficiée lui permet aujourd’hui de doubler son rendement.  Mais c’est Léopold Mboundou Sarr, un autre bénéficiaire, qui conduit la visite guidée. Son champ de sorgho, situé à quelques mètres du village, illustre de fort belle manière la révolution. La petite superficie qu’il a emblavée promet. « Il y a deux ans, j’ai cultivé 1 ha, j’ai récolté 900 kg.

L’année dernière, j’ai fait la même superficie mais en respectant à la lettre, les conseils des techniciens de Wula Naffa. J’ai obtenu 2, 8 tonnes. Cette année, c’est sûr que je dépasserai largement les 3 tonnes », témoigne Léopold. Ils ne sont pas les seuls à utiliser la technique du Conservation farming (CF).  « Chaque année, le nombre de personnes qui utilise cette technique s’agrandit », souligne Sadiouly. Mais c’est quoi le Conservation faming ? « C’est une expérience nouvelle qui permet de conserver durablement les sols mais qui a surtout l’avantage de doubler voire tripler les rendements de l’agriculteur », répond Laurent Gomis, expert de l’Usaid/Wula naffa, spécialiste en production agricole.

Cette technique simple  se fait en deux versions ( une version attelée avec les chevaux ou les ânes et une version manuelle) et implique un changement du calendrier cultural.

Avec elle, l’agriculteur démarre la saison en Janvier ou février. Il est appelé à faire des sillons ou des trous qu’il enrichit par du fumier ou du compost. Il doit attendre que la pluie utile tombe pour semer. « Avec cette méthode, on utilise aussi moins d’engrais et de superficie », avance l’expert Gomis.

Il relève également que la technique du CF est une réponse aux pauses pluviométriques qui surviennent souvent pendant l’hivernage. Et en cas de ruissellement, dit-il, l’eau ne quitte pas totalement la parcelle.  L’Usaid/Wula Naffa expérimente cette expérience CF dans quatre régions : Fatick, Kaolack, Tamba et Kédougou.

Au total, 4805 producteurs réunis en groupements et réseaux ont été formés à cette nouvelle technique. Justement, le réseau « le plus dynamique » de la Zone de Fatick, Djilor, nous attend. Embarquement. La voiture reprend le chemin. Direction Djilor.

Ici, Sadakh Senghor, président du réseau CF, a parlé au nom des 19 groupements de 21 villages de la communauté rurale. Et c’est pour dire  que le Conservation Faming est une chance pour les agriculteurs. « Nous allons continuer à utiliser cette technique même après le départ de Wula Naffa en 2013 », a promis Senghor qui a vu sa production de maïs passée de 700 Kg à 3 tonnes.

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