Pendant 40 ans, Cheikh Anta Diop a incarné la figure d’un brillant savant et d’un grand homme politique. Ces deux facettes de l’homme, disparu en 1986, ont été revisitées, avant-hier, lors d’un « Carrefour d’actualité », des rencontres d’échanges initiées par le Cesti.
« Cheikh Anta Diop, le savant et le politique ». Ce thème résume bien la vie remplie de l’enfant de Thieytou, même si le parcours académique de l’homme a connu plus de rayonnement que sa carrière politique. Seulement, Cheikh Anta Diop aura marqué de son empreinte l’histoire du Sénégal, de l’Afrique, voire du monde. En effet, entre Cheikh Anta Diop et l’histoire, c’est une longue…histoire qui se conte à partir du milieu des années 1940 quand le jeune homme, plein de pugnacité et d’esprit critique, débarque dans une France d’après-guerre exsangue. Un pays où la thèse d’une Afrique anhistorique et atemporelle, où n’existe un seul fait de civilisation, s’est longtemps imposée dans les écrits et les consciences. Et l’Egypte était ainsi arbitrairement rattachée à l’Orient et au monde méditerranéen géographiquement, anthropologiquement et culturellement.
Mais Cheikh Anta Diop, grâce à une investigation scientifique, va faire tomber ces idées racistes, en restituant l’existence, l’antériorité et la richesse des civilisations négro-africaines. Dès lors, il remet en cause les fondements mêmes de la culture occidentale relatifs à la genèse de l’humanité et de la civilisation. Oser s’attaquer à cette citadelle faite de dogmes, couverte d’idées reçues et badigeonnée d’une dose de racisme, il fallait le faire. « Durant toute sa vie, ce fut son combat le plus important. Il s’est battu pour la reconnaissance de l’histoire de l’Afrique », a souligné le Pr. Aboubacry Moussa Lam, égyptologue et un des fils spirituels de Cheikh Anta Diop.
Pour mener à bien ce combat âpre contre les tenants de la thèse d’une Egypte ancienne blanche, le Pr. Lam a indiqué que l’auteur de « Nations nègres et cultures » a pris le soin de bien s’armer sur le plan scientifique. Cheikh Anta Diop va essayer de décrocher un diplôme de Doctorat d’Etat es Lettres afin de pouvoir face à « la lignée d’égyptologues de mauvaise foi armés d’une érudition féroce à accomplir le crime contre la science en se rendant coupable d’une falsification consciente de l’histoire de l’humanité ». Sa thèse qui s’intéresse aux origines des Egyptiens prédynastiques étant rejetée, il publie ses travaux en 1954 dans le livre « Nations nègres et cultures ». Ce fut un succès. Pugnace, Cheikh Anta revient avec deux autres sujets en 1956 et 1957. Cette fois-ci, sa thèse est acceptée. De retour au Sénégal au début des années 1960, il commence alors à consolider ses idées et à publier une série d’ouvrages, dont « Antériorité des civilisations nègres : mythe ou réalité ? », qui, tous, poursuivent le but de démontrer la primauté de la civilisation nègre sur toute autre civilisation du monde. « Il ne s’est pas contenté de réhabiliter l’Afrique, il a bouleversé l’écriture de l’histoire de l’humanité », a affirmé avec force Aboubacry Lam.
Le colloque du Caire de 1974 sur le peuplement de l’Egypte ancienne et le déchiffrement de l’écriture méroïtique marque un tournant décisif, un évènement fondamental. Parce que, selon M. Lam, « pour la première fois, Cheikh Anta va faire face à ses adversaires qui vont reconnaître que la langue de l’Egypte antique n’était pas d’origine sémitique et qu’il fallait désormais chercher dans la direction de l’Afrique noire ». Cette victoire transparaît aujourd’hui dans la collection de « Histoire générale de l’Afrique ». Mais, a regretté le Pr. d’Histoire, « les acquis de Cheikh Anta Diop ne sont pas suffisamment exploités ni assez enseignés au Sénégal ».
Si la trajectoire politique du fondateur du Rassemblement national démocratique (Rnd) n’a pas connu le même succès que son parcours académique, c’est parce que, d’après le Pr. Bouba Diop, il a opté plus pour la recherche et les publications que pour la politique. « Cheikh Anta a considéré que l’intellectuel africain qui se respecte doit se préoccuper d’abord de la formation et de l’éducation des populations avant toute autre chose. Il était plus à l’aise dans son bureau que dans les meetings », a-t-il avancé. Poursuivant, M. Diop a avancé que Cheikh Anta Diop est un exemple dans la réflexion, l’analyse et la formulation des idées. « C’est un homme plein d’éthique et de solidarité avec les peuples du monde », a-t-il renchéri.
Elhadji Ibrahima THIAM
lesoleil.sn
Article tres interessant meme s’il ya encore plus a dire sur ce grand esprit Africain. Une vie aussi riche et chargee sur le plan intellectuel et academique doit etre revisitee de fond en comble, et etre erigee en modele pour la jeunesse senegalaise, surtout en cette periode ci, ou lenseignement des sciences exactes souffrent de tous les maux au Senegal. En effet, une etude exhaustive de sa vie, de sa tendre enfance passee au Daara ou il a commence ses humanites, et passage crucial de sa vie de chercheur rigoureux-car y ayant appris les vertus cle de la rigueur, de la patience et de l’endurance- et son appropriation des sciences durant tout son cursus scolaire et universitaire, nous permettra d’apprecier a sa juste valeur la qualite de l’homme qu’etait Cheikh Anta Diop.
je ressent une forte emmosion quand je lis l »histoire et la parcour de cette grand t »homme qui a combattu et a dementir tous ses manchanges ecrite par l »homme blanc cela prouve et montre l »inteligence de l »homme noir depuis des decenies alort nous devons retourner au plus profond de l »histoire negro-africais