Hommages à Georges Floyd : Il y a un temps pour la politique et il y a un temps pour la cohésion nationale. (Par Fatou Sow Sarr)

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La mort de Georges Floyd n’est pas un simple assassinat comme il en existe tous les jours. Cette mort nous rappelle notre responsabilité dans le combat politique contre un système fondé sur la domination de race. Et il me vient à l’esprit ces paroles du haïtien Jean Price-Mars, qui disait dans l’un de ses poèmes:
« Nos ancêtres ? Mais en quoi puis-je être humilié de savoir d’où ils vinrent, si je porte en moi la marque de la noblesse humaine comme une étoile radieuse au front ? Nos ancêtres, ce sont tous ceux qui souffrirent, qui aimèrent et qui aspirèrent à la pleine dignité d’être des hommes, malgré la brutale insolence des impérialismes de tous les ordres…. »
Etre reconnu dans sa dignité d’homme, c’est aussi le droit de Georges Floyd.
Toutes les femmes noires ont du ressentir, du fond de leurs entrailles, une immense douleur en regardant cette vidéo de mise à mort de leur enfant, dont le dernier appel était pour sa mère. Georges est notre fils à nous toutes, femmes de la mère patrie, l’Afrique.
Nous devons aussi rappeler que la lutte pour les droits des femmes en Amérique est intimement liée à la lutte contre l’esclavage. Ce n’est pas un hasard si l’Etat du Wyoming a été le premier à accorder le droit de vote aux femmes le 8 décembre 1869, quatre ans après la fin de la guerre de sécession en décembre 1865. Les femmes qui avaient pris part à la lutte contre l’esclavage ont compris que leur condition de femme était également la résultante d’un rapport de domination.
En 1889-1890, le congrès des États-Unis tenta sans succès de conditionner l’entrée du Wyoming au rang d’État américain, au retrait du droit de vote aux femmes. Il sera le premier État à être gouverné par une femme : Nellie Tayloe Ross, de 1925 à 1927.
Rappeler cette histoire, c’est dire que le cas Georges Floyd n’est qu’une étape dans le processus de domination des noirs par la race blanche au fil de l’histoire et sous différentes formes ; qu’elles soient brutales ou subtiles. Et nous autres africains, devons assumer notre part de responsabilité dans ce combat. La mort de Floyd nous rappelle à notre devoir de conscience historique.
Pour finir, en cette période de COVID-19, voir la nation mobilisée dans un élan unitaire pour une cause noble, nous semblait important. C’est pourquoi j’avais demandé à Alioune Tine de mobiliser les politiques et la société civile pour parler d’une même voix. Son leadership fédérateur en faisait la personne la mieux indiquée pour coordonner ce mouvement.
Toutes les composantes de la société sénégalaise étaient présentes : Grand Serigne de Dakar, religieux, Cadre Unitaire pour l’Islam, syndicats, partis politiques, secteur privé, centrales syndicales, syndicats d’enseignants, écrivain, éditeurs, artistes, comédiens de Sorano, médias nationaux et internationaux, etc.
Cela a été un moment fort de communion sur cette place symbolique du Mémorial de Gorée et aussi à l’Ambassade des Etats-Unis. Il est aussi regrettable de voir quelques politiciens contactés par Alioune Tine et qui avaient donné leur accord décider faire bande à part.
Il y a un temps pour la politique et il y a un temps pour la cohésion nationale.

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