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Hong Kong: Les manifestants continuent de paralyser l’aéroport

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Les manifestants prodémocratie poursuivent leur mouvement, mardi, et bloquent les passagers en partance de l’aéroport de Hong Kong. Les autorités ont suspendu les procédures d’enregistrement au départ de la mégapole.

Des centaines de manifestants prodémocratie ont commencé à bloquer à nouveau, mardi 13 août, les passagers en partance de l’aéroport de Hong Kong, au lendemain de l’annulation de centaines de vols à la suite d’un sit-in rassemblant 5 000 personnes.

Les contestataires ont obstrué les allées menant aux zones d’embarquement des deux terminaux, mais des dizaines de passagers sont néanmoins parvenus à passer. En fin d’après-midi, les autorités aéroportuaires ont suspendu toutes les procédures d’enregistrement des passagers au départ de l’aéroport international.

Si ces enregistrements avaient recommencé mardi à l’aube après la réouverture de l’aéroport, l’activité était encore loin d’être revenue à la normale et de nombreux vols restaient annulés, dont environ 200 pour la seule compagnie honkongaise Cathay Pacific, qui a demandé à ses voyageurs de reporter tout déplacement non essentiel.

Des perturbations sur les vols

Les perturbations de la veille ont eu pour conséquence de pénaliser des dizaines de milliers de passagers qui espéraient pouvoir embarquer mardi. Pour autant, la plupart des voyageurs affectés faisaient preuve de compréhension.

« Cela effectivement a eu un impact pour moi », reconnaît Mag Mak, une publicitaire de 27 ans dont le vol est parti de Dubaï avec cinq heures de retard, avant d’ajouter, au sujet des manifestants : « Mais je sais pourquoi ils font ça et je les soutiens. »

De même, Pete Knox, 65 ans, assure : « Ces manifestants sont les personnes les plus adorables du monde. » Le voyageur est censé s’envoler pour Ho Chi Minh mais n’est pas sûr que son avion, a priori maintenu, décollera à l’heure. « Je comprends le fond de leur mobilisation qui concerne la liberté et la démocratie, deux choses capitales », souligne-t-il auprès de l’AFP.

« Hong Kong n’est pas sûr »

Quelque 5 000 manifestants, selon la police, ont poursuivi lundi un quatrième jour de sit-in pacifique afin de sensibiliser les voyageurs à leur cause. Certains brandissaient des pancartes où se lisait « Hong Kong n’est pas sûr » ou « Honte à la police ». Ils accusent les policiers d’avoir recours à une violence disproportionnée dans le but de réprimer les rassemblements.

Les manifestants sont peu à peu repartis dans le courant de la nuit sans intervention de la police. Seule une poignée d’entre eux étaient encore présents mardi matin dans l’aérogare, nettoyée de toutes les banderoles et pancartes mais pas encore des graffitis sur les murs.

« Un chemin sans retour »

La fermeture du huitième aéroport international le plus fréquenté au monde (74 millions de passagers en 2018), une mesure rarissime, avait été décidée lundi au moment où le gouvernement central chinois disait voir « des signes de terrorisme » dans la contestation qui agite sa région semi-autonome.

Les violences perpétrées lors des manifestations vont pousser la ville vers « un chemin sans retour », a mis en garde, mardi, la cheffe de l’exécutif hongkongais pro-Pékin, Carrie Lam. « La violence, que ce soit son utilisation ou son apologie, poussera Hong Kong sur un chemin sans retour et plongera la société hongkongaise vers une situation très inquiétante et dangereuse », a estimé Carrie Lam lors d’une conférence de presse.

« Je demande à nouveau à tout le monde de se calmer »

« La situation au cours de la semaine écoulée m’a fait craindre que nous ayons atteint cette situation dangereuse », a-t-elle ajouté. La cheffe de l’exécutif n’a cessé de défendre l’action de sa police, en expliquant que celle-ci était confrontée à « des circonstances extrêmement difficiles » mais tenue par « des règles strictes en matière d’utilisation de la force ».

Elle a esquivé la question d’un journaliste qui lui demandait si elle comptait enterrer définitivement son projet de loi sur les extraditions vers la Chine, une demande clé des manifestants. L’examen du texte n’est actuellement que suspendu. « Je demande à nouveau à tout le monde de mettre leurs différences de côté et de se calmer », a-t-elle dit.

Avec AFP

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