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Hymenoplastie : 200 mille Cfa pour une nouvelle virginité

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Reconstruction de l’hymen ? Si on réveillait nos grands-parents pour leur dire cela, ils ne nous croiraient pas. Pourtant, c’est une réalité. A travers l’hymenoplastie, une pratique qui consiste à reconstruire l’hymen chez une femme qui a déjà perdu sa virginité, plusieurs filles font recours à cette chirurgie pour retrouver une seconde jeunesse. Interdite au Sénégal, elle est aussi coûteuse et sa garantie ne dépasse pas 3 mois.

La virginité ? Le site sante-medecine.journaldesfemmes.com la définit de cette manière : Le terme «virginité» désigne l’état d’un homme ou d’une femme qui n’a pas connu de relations sexuelles. Néan­moins, il faut distinguer deux approches concernant ce terme : Dans le langage courant donc, l’expression «perte de virginité» qualifie le résultat d’un premier rapport sexuel avec pénétration. Dans le langage médical, la «perte de virginité» est définie uniquement par un hymen rompu, quelle qu’en soit la cause : un rapport sexuel, certaines activités sportives ou certaines pratiques masturbatoires pouvant rompre l’hymen. L’hymen est une membrane qui obstrue plus ou moins l’entrée du vagin chez une jeune fille. Elle n’a aucune utilité physiologique : il s’agit du vestige embryonnaire de la membrane qui sépare les deux parties du vagin d’origine embryonnaire différente. La plupart du temps, il se rompt lors du premier rapport sexuel, un tampon ou un spéculum mal adapté peut aussi en être la cause.
Au cours des cinquante dernières années, l’âge moyen de la perte de la virginité a nettement baissé chez les jeunes filles et se rapproche désormais de celui des garçons pour se situer autour de 17 ans. En Afrique de l’Ouest, particulièrement au Sénégal, la virginité est sacrée. A une certaine époque, les noces de la nuit nuptiale étaient épiées par les familles des conjoints qui voulaient être sûres que la fille est restée vierge jusqu’au mariage. Même si cette pratique se démode en même temps que la société se modernise, certaines tiennent encore à garder ce trésor ou à le reconstruire de manière scientifique après l’avoir perdu.
Aujourd’hui, il existe une manière de redevenir vierge en utilisant la chirurgie. C’est qu’on appelle l’hymenoplastie. Ndèye Marie Ndiaye, âgée d’une vingtaine d’années, a du mal à assimiler cette pratique. Elle dit : «Je préfère ne pas mentir pour l’éternité. Je préfère dire la vérité quel que soit alpha. Le futur mari n’a pas à chercher si tu es vierge ou pas s’il t’aime vraiment.» Elle ajoute : «C’est inadmissible d’aller voir un chirurgien pour refaire l’hymen, à l’insu de ton futur mari et de tes propres parents. Là c’est mentir aux gens. Je préfère dire la vérité et avoir la conscience tranquille.» Bien sûr, elle est prête à courir ce risque pour soulager sa conscience. En écho, Aïda Fall, teint clair, vêtue d’un uniforme, se confie : «J’avais une copine dont j’étais sûre et certaine qu’elle n’était pas vierge, car on se disait tout. A ma grande surprise, le lendemain de sa nuit nuptiale, elle a organisé un ‘’laabaan’’. Je savais qu’elle n’était pas vierge. Donc j’en ai déduit qu’elle a fait l’hymenoplastie.» Pourquoi recourir à la chirurgie ? «Il y a celles qui le font pour plaire aux parents, soutient Abdoulaye Ly. D’autres parce qu’ils ont pris cette décision depuis toujours. En grandissant, ils ont dit à leurs parents que celle avec qui ils vont se marier doit être vierge. Donc ils peuvent l’aimer, mais ils savent que leur fiancée n’est pas vierge et pour leur honneur et l’honneur de leur famille ils recommandent à la fille de le faire.» Arame Diop, jeune étudiante, avance : «Il y avait une copine qui m’avait récemment appelée pour me demander si je connaissais quelqu’un qui faisait ça, parce qu’il y avait une de ses copines qui devait se marier et avait besoin de refaire son hymen.» Elle n’arrive pas à cacher sa colère : «J’étais choquée quand ma copine m’a appelée pour me le demander parce que j’en avais entendu parler, mais vraiment je ne savais pas que cela existait réellement au Sénégal. Je croyais que c’était seulement des rumeurs.»
Le prêcheur Iran Ndao, joint par téléphone, est catégorique : Il prédit des châtiments divins aux filles qui ont recours à cette pratique et aux médecins qui pratiquent cette chirurgie. «C’est une trahison envers le futur mari. Donc la fille et le médecin auront le même jugement. Parce que la fille qui joue durant toute son adolescence, en couchant avec tous les hommes qui passent, qui un jour trouve un homme qui veut la marier, dans le but de tromper son futur mari va demander qu’on lui refasse l’hymen.» Il renchérit : «De nos jours, c’est à cause de cette reconstruction de l’hymen que beaucoup d’hommes n’ont plus confiance aux filles. Même celles qui sont vierges font douter. Même si certains hommes trouvent chez leur femme la virginité, ils penseront que c’est du refait (Sic). La fille a trahi son mari, également le médecin a trahi son métier. Et Dieu a dit ‘’je vais punir tous ceux qui vont trahir’’. Il y a des postes, quand on les occupe, il faut être des conseillers.» Le prédicateur parle d’une banalisation de certaines pratiques. Il dit : «Il y a beaucoup de filles qui font du planning sans même avoir un mari, juste pour faire le Pf. Le médecin avait juré qu’il va exercer son métier dans l’éthique et la déontologie.» Quid de la fille qui est née sans hymen ? Iran Ndao relative : «Celle qui est née sans, elle est allée voir un médecin. Parce que si une fois elle se marie, imaginez qu’elle dise à son mari qu’elle est née sans hymen, il doutera sûrement d’elle vu le comportement des jeunes d’aujourd’hui. Donc celle-là on le lui permet, il n’y a aucun problème.»

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