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Ibrahima Diouf directeur des Petites et moyennes entreprises « Au Sénégal 65% des Pme meurent à la première année »

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La situation des Petites et moyennes entreprises (Pme) sénégalaises est plus qu’inquiétante. Plus de la moitié de celles qui sont légalement constituées disparaissent avant même de fêter leur première anniversaire. A l’origine, l’absence d’assistance, la frilosité des banques, l’indisponibilité des facteurs essentiels de production comme l’électricité…

La volonté de faire des Petites et moyennes entreprises qui représentent 90% du tissu industriel un lever de développement économique, semble se limiter à des déclarations. La situation délétère des Pme mise à nu lors de la matinée de formation sur la Lettre de politique sectorielle des Pme que le Collectif des journalistes économiques du Sénégal (Cojes) a organisé le samedi 18 décembre à la Fondation Friedrich Ebert Stiftung (Fes), a permis de s’en rendre compte.

Le directeur des Pme, M. Ibrahima Diouf qui était l’invité du Cojes, a fait savoir qu’au Sénégal, 90% des entreprises sont des Pme. Malgré cette présence quantitative, les Pme peinent à se développer. Selon Ibrahima Diouf, « au Sénégal, 65% des Pme meurent à la première année alors que ce taux de mortalité est à 18% en Afrique du Sud ». En plus de cela, il n’y a que 5% des Pme sénégalaises qui exportent ; l’écrasante majorité est orientée sur le marché domestique. Cet état de fait est relevé au moment où, confie M. Diouf, près de 42 % de l’emploi salarié au Sénégal est assuré par les Pme.

Beaucoup d’observateurs justifient cette situation inconfortable par la non disponibilité des mesures d’accompagnement comme la disponibilité de l’électricité, la portion congrue qui leur est réservée dans la commande publique mais aussi l’absence de ressources financières mises à la disposition des Pme. Une situation jugée paradoxale du moment que plus personne ne doute de la surliquidité des banques.

Le directeur des Pme juge cette situation « compréhensible » du moment que le paysage bancaire sénégalais est en grande partie constitué de banques commerciales qui ne poursuivent qu’une logique de rentabilité. D’après lui, elles sont à 90% des filiales de banques étrangères. Ce qui, à son avis, explique le fait que la part des crédits octroyés au secteur privé ne représente que 18% du Pib alors qu’elle est de 80% au Maroc et 75% en Afrique du Sud. En plus de leur frilosité, les banques ont pris tout bonnement le choix de ne pas mettre dans leur portefeuille, des secteurs clés de l’économie qui sont entre autres, la pêche, le transport et l’agriculture. A en croire, M. Diouf les raisons généralement évoquées tournent autour du niveau de risque élevé qui caractérise ces secteurs. Avant d’ajouter : « il est très rare de voir une banque financer le démarrage d’une Pme ».

Sur cette lancée, le directeur des Pme a informé que le gap de financement des petites entreprises est de l’ordre de 495 à 500 milliards de F Cfa. A son avis, cette situation montre que l’option prise par les autorités de transformer le Fond de promotion économique (Fpe) en banque des Pme est pertinente. Par contre, le fait que l’Etat détienne 51% du capital de la banque des Pme pose problème, aux yeux de la Commission bancaire et de la Bceao qui fixe la part des Etats dans ces projets à 25%.

En attendant l’opérationnalisation de cette institution de financement, le programme croissance Pme, évalué à 62,9 milliards de F Cfa, a été mis en branle. Le directeur des Pme informe qu’en attendant la table ronde des bailleurs prévue dans le courant du mois de janvier 2011, il y a 4 milliards déjà mobilisés dans le cadre d’un programme d’appui aux Pme.

sudonline.sn

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