Ibrahima Ndiaye, gérant des comptes des sociétés, est licencié et risque 8 mois ferme
Ibrahima Ndiaye, back-office à la Société générale de banque du Sénégal (Sgbs) depuis 2003, est au chômage depuis le mois d’août dernier. Chargé de gérer les comptes des sociétés et maitrisant parfaitement bien les codes secrets des cartes de salaire, il avait fait de la banque sa vache laitière, y effectuant différents retraits dans les guichets automatiques. Des retraits frauduleux dont le montant dépasse un million de francs. Des magouilles mises à nu grâce à la vigilance d’une personne morale qui a constaté un passif de 90.000 francs sur son compte et qui est venue faire une réclamation. C’est ainsi que le directeur de la banque a ordonné une enquête au sein de sa structure. L’enquête a fait état de passifs dans différents comptes de sociétés de la place, dont le montant est évalué à plus d’un million. Dans la foulée, le responsable est démasqué et déféré à la police C’était le 3 novembre dernier. Cependant, « l’enquête suit son cours », affirme le conseil de la Sgbs « et il se peut que le montant signalé soit revu à la hausse ». C’est pourquoi l’avocat a demandé 10 millions de dommages et intérêts.
La femme du prévenu, qui porte un nouveau-né dans les bras, n’avait que ses yeux pour pleurer
La totalité de l’argent a été remboursée, n’empêche le parquet a requis deux ans dont 8 mois ferme. En fait, il estime que les faits sont graves et les excuses simplistes. Pour le représentât de la société, le prévenu a usé de sa position dans la structure et de la confiance de ses supérieurs hiérarchiques pour procéder à des actes frauduleux. Poursuivant, il révèle que le prévenu a bien mûri son plan. « Il a choisi les comptes des sociétés et non ceux des personnes pour mieux dissimuler ses retraits », indique le procureur. Toutefois, la peine requise par le procureur a plongé la famille du prévenu venue assister à l’audience dans le désarroi. La femme du prévenu qui porte un nouveau-né dans les bras, n’avait que ses yeux pour pleurer. La défense est surprise par la réquisition du procureur, arguant que l’argent a été remboursé. L’avocat a rappelé le licenciement de son client par la banque et qu’une peine ferme ne ferait qu’empirer les choses. Il a demandé la clémence du Tribunal par une application bienveillante de la loi. Délibéré le 12 prochain.
Moussa CISS (Stagiaire)
lasquotidien.info