L’ambiance est morose au sein de « Benno Siggil Senegal ». La question d’une candidature unique de la principale coalition de l’opposition à la présidentielle de 2012 divise. Macky Sall a déjà annoncé la couleur alors que les candidatures de Moustapha Niasse et de Ousmane Tanor Dieng sont devenues un secret de polichinelle. Sans oublier les autres… Le débat a pris une nouvelle tournure depuis le coup de sang des camarades de Talla Sylla, lors du dernier séminaire de la coalition organisé la semaine dernière à l’hôtel « Ngor Diarama » de Dakar. Quelle est la priorité ? La nature des institutions à mettre en place en cas de victoire en 2012 ou le profil du candidat unique à mettre face au Sopi ?
Le journaliste-écrivain Abdou Latif Coulibaly avait mis les pieds dans le plat jeudi 10 juin sur les ondes de la Rfm. « Talla a eu raison. Bennoo doit dire la vérité aux sénégalais sur la question de sa candidature à la présidentielle de 2012 ». A l’instar du leader de l’alliance Jef-Jel, le directeur de l’Issic souligne que « les Assises Nationales ont réglé le problème des institutions. » Ce que n’apprécie guère Ibrahima Sène. Chaud devant….
« Autant j’admire Latif pour la haute facture de ses investigations au plan économique, autant ses analyses politiques frisent la naïveté », estime Ibrahima Sène, le numéro 2 du Pit qui a réagi à l’article paru mis en ligne sur nettali.net et relatif à la candidature unique de la principale coalition de l’opposition à la présidentielle de 2012.
« En effet dire que Wade ne peut pas gagner les élections si, elles se passent normalement, et ignorer qu’il a habitué les Sénégalais à des élections « non normales », c’est juste parler sans rien dire. C’est effectivement parce que tout le monde, y compris Latif, sait que Wade a une stratégie de fraude électorale, qu’il faut réunir les forces le plus largement pas possible pour le contrer », juge t-il.
C’est pourquoi, rappelle t-il, des forces politiques, décidées à en finir avec son régime, appellent à une candidature unique dans Bennoo. Cet appel repose sur l’expérience politique des luttes électorales victorieuses depuis 2000. A cet égard , si le Pôle de Gauche n’avait pas décidé d’aller ensemble autour d’un Candidat unique, il n y aurait pas eu la CA 2000 avec Wade comme Candidat. « De la même manière, nous pensons que si Bennoo ne décide pas d’aller ensemble pour une candidature unique, qui peut être choisi en son sein ou en dehors, comme cela fut le cas avec le Pôle de gauche, les forces iraient aux élections en rangs dispersés, comme cela fut le cas avec la CPA en 2007 avec les résultats que l’on connaît », prévient Ibrahima Sène.
Depuis l’installation de Magatte Thiam à la tête du Pit, en remplacement d’Amath Dansokho, l’agro-économiste est sur tous les fronts. Cette question de la candidature pollue l’atmosphère au sein de « Benno » ; d’ailleurs, le Jêf-Jël vient d’en claquer la porte….
« « Si Bennoo n’avait pas décidé d’aller ensemble aux élections locales, il n’y aurait pas eu de listes communes de large rassemblement pour battre les listes du pouvoir dans toutes les localités où, la liste unique a prévalu sur les divisions entre membres de Bennoo », poursuit Ibrahima Sène. En conclusion, il juge que « Latif ne peut pas ignorer ces faits, et ne doit pas les éluder dans ses analyses politiques. Que des partis de Bennoo ne veulent pas de cette candidature unique, n’invalide nullement le fait, que si l’on veut réellement créer les « conditions d’élections normales » et battre Wade, l’on ne peut pas faire l’économie de cette voie, qui s’est montrée, depuis 2000, la seule capable de barrer, sur le terrain, les manœuvres frauduleuses de Wade. » »
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