Ibrahima Souleymane Ndiaye, le directeur de la Télévision nationale. « Sous Abdou Diouf, on travaillait de la même manière que sous Wade »

« Nous essuyons toujours des critiques. Mais sachez que sous Abdou Diouf on a travaillé de la même manière et on a essuyé les mêmes critiques. Sous Abdoulaye Wade, on travaille de la même manière et on essuie les mêmes critiques. La vérité est que comme tous les organes, nous avons notre ligne éditoriale. Est-ce qu’on va reprocher à la Rts de suivre sa ligne éditoriale définie par l’Etat dans le cadre de sa mission de service public ? », a-t-il déclaré devant des journalistes de « L’Observateur », du « Populaire » et de « Walf Grand-Place ».

« Ce n’est pas aux agents de la Rts de régler cette question. Est-ce que les politiciens qui dénoncent la ligne éditoriale de la Rts se sont regroupés pour essayer de trouver une solution à ce problème ? Non, ils ne l’ont pas fait. Ils posent, plutôt, des pièges aux journalistes de la Rts de manière à davantage les dénoncer dans les médias privés. Sur notre manière de travailler, il y a un syndicat qui veille. Quant au problème de la ligne éditoriale, ce n’est pas de la compétence de la Rts. En tout cas, moi, si je suis lié à un employeur, je m’astreins aux règles qu’il m’impose », ajoute-t-il.

Il consent, toutefois, à reconnaître qu’il y a une insuffisance du débat politique.

« Nous assumons notre part de responsabilité. Mais c’est dû en partie aux partis politiques qui ne jouaient pas le jeu. Mais nous allons relancer le débat politique avec des rendez-vous chaque mercredi. Les émissions comme « Débat politique », animée par Mansour Sow et « Pluriel » que j’anime vont été reprises. Deux autres vont être animés par Maïmouna Ndir et Mamadou Thior », annonce-t-il.

Abordant l’affaire du journaliste de la Rts, Cheikh Mbacké Amar, licencié après avoir été mêlé à une affaire d’usage de chanvre, le directeur de la Rts estime qu’il s’est posé un problème de confiance dès lors que le reporter a été mêlé à une histoire de drogue. « On a mis fin à notre collaboration car il se posait un problème de confiance. Quatre jours avant son arrestation, il a été désigné pour faire un reportage très important et il l’a loupé. Trois jours après, cette affaire est intervenue. Nous nous sommes séparés de lui pour envoyer un signal fort à l’opinion et aux travailleurs qui seraient amenés à faire cela. Seulement les Sénégalais sont très émotifs. L’opinion publique qui nous critique pour cette prise de décision, c’est cette même opinion publique qui nous reprocherait de garder en notre sein un agent impliqué dans une histoire de drogue. Cela fait du lot des responsables de prendre des décisions et de les assumer. C’est un incident regrettable, car le garçon était en apparence sans problème », martèle-t-il.