XALIMANEWS: Dans un entreti accordé à Rewmi Quotidien, Idrissa Diop a interpellé Youssou Ndour: » C’est l’exploitation de l’homme par l’homme. Je me suis rendu compte ici au Sénégal, même les vendeurs à la sauvette sont exploités par d’autres gens. Les maçons, les menuisiers, les musiciens, tous les gens sont exploités par rapport à beaucoup de choses. Et aujourd’hui « Golo Bay », c’est l’exploitation de l’homme par l’homme. C’est un cri de cœur. Je constate que les gens qui sont en haut ne pensent pas aux gens qui sont en bas. Et ça c’est un déséquilibre énorme pour notre pays qu’on appelle « pays de la Téranga ». Il faut que l’équilibre se fasse ! Aujourd’hui, dans le corps où je suis, les musiciens souffrent énormément. Et je lance un cri de cœur au nom de tous les acteurs et actrices culturels de ce pays. Il y a quelque chose qui ne va pas. Comment l’homme peut exploiter son semblable? Dieu a fait en sorte que nous soyons les meilleurs de sa création : « Yalla nit leu geuneu beug thi lep loumou sak ». Pourquoi l’homme exploite-t- il l’homme ? C’est la question que je me pose dans « Golo Bay ». Les artistes sont là en train de se battre pour une culture. Alors que moi, à l’époque, je protégeais Youssou Ndour qui avait juste 14 ans et Mbaye Dièye faye était sous mon aile. Ils étaient tout le temps chez moi. Et aujourd’hui ce dont j’ai envie, que Youssou Ndour fasse en sorte que l’art ou la culture ne souffre pas, car Dieu lui a tout donné, le Sénégal lui a tout donné, les Sénégalais lui ont tout donné ».
Aujourd’hui il est temps qu’il (Youssou Ndour) se retourne un tout petit peu la tête et dire simplement : « je rends aux artistes sénégalais ce qu’ils m’ont donné. » Parce que moi, à l’époque, quand je l’aidais, je n’attendais rien de lui. Ses premières chansons, je les ai écrites et je les lui ai offertes gratuitement. C’est cet esprit que j’aimerai que Youssou Ndour ait envers les artistes qui souffrent. Encore une fois il faudrait que ceux qui sont en haut pensent à ceux qui sont en bas, car les gens du bas sont plus nombreux. Avec « Gola Bay », je veux qu’il n’y ait plus d’exploitation, plus de gens qui souffrent. Pendant ce temps-là, les autres sont dans leurs fauteuils moelleux où dans leurs appartements, leurs belles maisons. Les artistes souffrent beaucoup au Sénégal et ils me demandent simplement de leur donner ce message-là à tous les gens qui veulent l’entendre. A bon entendeur, salut ! »
Rewmi Quotidien