IDY ET SON MUTISME Une stratégie payante

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Par Babacar diONe Son mutisme avait suscité toutes sortes de commentaires. Comment l’ancien Premier ministre, sorti deuxième de la présidentielle de 2019, peut-il se terrer dans un tel silence ? Était-il déçu par son résultat (20,50 %) ? A t-il fini par éprouver un dégoût vis-à-vis de la politique après trois présidentielles(2007, 2012 et 2019) sans succès ?

Une frustration d’autant plus compréhensible pour certains, que son tombeur est Macky Sall. Un responsable politique qu’il a couvé au Parti démocratique sénégalais, avant de le propulser ministre de l’Intérieur dans le gouvernement qu’il dirigeait. Est-ce pour cela, d’ailleurs, que la victoire du candidat de l’Alliance Pour la République (Apr) avait, semble-t-il, un goût amer pour Idrissa Seck ? A tel point que certains avaient épilogué, entre les deux tours,sur un éventuel soutien d’Idy au candidat sortant, Abdoulaye Wade.

Tout compte fait, le candidat de l’Apr Yakaar fut élu. Idrissa Seck restera dans la coalition de la majorité, et enverra deux ministres dans le gouvernement. Pape Diouf et Oumar Gueye finirent par lui tourner le dos. Peut-être ne lui ont-ils pas pardonné la nouvelle posture d’opposant. En effet, Idy n’avait pas perdu du temps pour pilonner le gouvernement dans lequel ils étaient membres.

Ce qui faisait dire à beaucoup de Sénégalais qu’Idrissa Seck avait du mal à digérer l’élection de Macky Sall, lui qui s’était fixé comme destin d’être le quatrième Président de la République du Sénégal. Après Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade. «Idy 4 Président» n’était pas fortuit.

Idrissa Seck ne se lassait de rappeler à ceux qui en doutaient, qu’il entretenait désormais de bonnes relations avec Macky Sall. En attestent ces propos tenus dans un entretien avec Jeune Afrique, à la veille de la Présidentielle de 2012 : «j’ai déjà dit que j’avais pardonné à Macky Sall le rôle qu’il avait joué dans le complot d’État qui a été organisé contre moi, alors qu’il était Premier ministre. À l’époque, il a pu penser qu’il en serait le bénéficiaire, mais il s’est trompé et a été victime du même complot.

Il a fini par comprendre que Wade ne travaillait que pour une seule personne:son fils».

Sept ans plus tard, et un deuxième mandat pour Macky Sall, Idy est moins en verve. Du moins dans ses propos. Le silence est sa nouvelle stratégie. Il a réussi à s’y conformer pendant une année.

Sa seule grande sortie a été réservée à … Macky Sall. Il est allé répondre à l’appel de ce dernier au palais de la république. Au nom de l’union sacrée contre la Covid 19. Depuis, plus rien. Ceux qui ne l’ont jamais connu dans cette posture annoncent la prochaine entrée dans le gouvernement d’union nationale que Macky Sall Serait en train de concocter. D’autres, par contre, pensent qu’Idy ayant déjà fait les frais de ses anciennes méthodes, a finalement décidé d’être moins radical dans ses prises de position. Il ne veut surtout pas donner l’impression de n’avoir jamais accepté l’accession de Macky Sall à la magistrature suprême et, par conséquent, de contester la volonté divine. Au Sénégal, a-t-on l’habitude de dire, le pouvoir est une attribution de Dieu.

Aujourd’hui, l’admiration s’est substituée à l’incompréhension. Face à la confusion et au manque de perspectives politiques de la part de la majorité, Seck se positionne comme une solution. Certains responsables de l’Apr pensent de plus en plus à la carte Idy. Sa posture conciliante avec le pouvoir y est pour quelque chose.

Rien n’est hasard chez Idrissa Seck. Il a bien mûri sa stratégie qui commence à porter ses fruits. Reste maintenant à savoir comment il compte s’y prendre pour lestrois années qui nous séparent de la date fatidique de 2024.

Babacar Dione

Liquotidien

5 Commentaires

  1. Franchement ce Babacar Dione vit dans quelle planete!N’importe quoi! Qui avez-vous sonde pour dire des absurdites pareilles?Idy est entrain d’etre oublie par les senegalais qui ont acheve de comprendre que ce politicien est un populiste qui n’a aucun respect pour le peuple.Il ne sort qu’en periode electorale pour bobarder.Pendant qu’il s’est passe enormement de choses qui concernent directement le peuple on ne l’entend pas.Il sortira pour dire quoi a qui?Sa coalition s’est emoussee,car beaucoup ont drcouvert son jeu.Son parti devenu rabougri n’est qu’un machin.Personne ne parle de lui sauf vous Mr Dione.
    Desormais il est HAS BEEN.

  2. Article complaisant Journaliste sans consistance Il suffit de le suivre sur2STVpour se rendre compte de sa vacuité Tout analyste qui n’a jusqu’ici compris que les Idy et 99% de la classe politique des années 99/2000 sont des has been meritent pas l’attention des lecteurs Ce DIONE n’est pas bien armé pour commenter valablement l’actualité. N’avait il pas péremptoirement nié le sérieux de la COVID 19 ? Prêter ne serait ce une once de crédibilité à Idrissa SECK relève d’une cécité politco journalistique

  3. Idy ressemble à quelqu’un qui sort d’un profond coma, et depuis lors beaucoup d’eau a coulé sous le pont, et on ne l’a vu ni entendu. Ou est-ce qu’il était, quand le peuple subissait et continue encore à subir les hausses du prix de l’électricité et des des denrées de première nécessité. Le combat pour l’acquisition du pouvoir est un combat de tous les jours et de longue haleine. L’opposition doit être un lanceur d’alerte, mais aussi se mettre au devant de la scène, occuper l’espace publique et médiatique, mener les combats citoyens avec le peuple. Les leaders devront être mieux lotis, et trouver des formules adéquates pour faire adhérer les foules à leurs combats politiques en prenant en main leurs revendications légitimes.
    L’opposition de « salon » et celle qui se lance dans des complots, compromis et autres combinaisons dilatoires, nous n’en voulons plus, parce qu’elle a souvent lésé, trahi les populations. Nous souhaitons vivement une opposition conquérante, prête à faire face au pouvoir en vue de créer un rapport de force favorable, apte à le contraindre à reculer sur certaines décisions impopulaires. Pour ce faire, cette opposition devra à coup sur restaurer sa confiance avec le peuple et certaines forces vives de la nation. C’est à ce prix seulement qu’elle gagnera des batailles qui la propulseront au sommet de l’état. Parce que le peuple souverain très assoiffé de changement, sera en ce moment là de connivence avec elle.

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