Le quotidien L’Observateur est à deux doigts d’affirmer qu’au Sénégal, à chaque mois son scandale. Et à juste titre, tellement les affaires qui secouent l’État foisonnent et les rapports liés s’enchaînent à un rythme si irrégulier qu’on pourrait l’assimiler à une recrudescence.
En effet, les rapports produits par les services compétents se superposent les uns aux autres sur la table de Macky Sall, sans que véritablement le chef de l’État ne prenne des décisions pour trancher ces affaires toujours pendantes.
Parmi les plus saillantes, il y a : le rejet de la candidature du Sénégal au Cio, l’escapade mauritanienne d’Oumar Sarr, le différend entre le ministre de l’Ecologie Aly Aïdar et les forestiers, les querelles intestines entre responsables de l’Alliance pour la république ( Apr, avec Cissé Lo / Mor Ngom ; Alioune Badara Cissé / Mahmoud Saleh ; sans compter les querelles des seconds couteaux ), mais ce sont les rapports produits par l’inspection générale d’État (Ige) qui battent tous les records de noms d’exploitation.
Il est certes vrai qu’il s’agit d’affaires généralement politico-judiciaires et qui, partant, requièrent beaucoup de délicatesse et de tact pour leur déclassement. Toutefois dans le cadre de la traque des biens mal acquis, certains parmi ces rapports auraient été soulevés puis comme mis en berne, car impliquant de grosses pontes dont certaines avaient fini par rejoindre son camp, l’Apr, ou se seraient tapies dans la coalition Bby.
Ainsi, lorsque le professeur Abdoulaye Sakho avait écrit son livre « Ma part de vérité » relatif aux primes de l’agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp), l’Ige avait demandé au chef de l’État de déclassifier le rapport de l’Artp pour que l’opinion soit édifiée.
Mais nos confrères de souligner que Macky Sall a préféré faire fait le sourd, malgré son credo de « gouvernance vertueuse » qu’il porte en bandoulière, jusque récemment à Ouagadougou.