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Il y a 78 ans, des anciens combattants étaient massacrés par des militaires français au camp de Thiaroye

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Il y a 78 ans, plusieurs anciens combattants africains, de retour d’Europe après avoir participé à la Deuxième guerre mondiale, avaient été massacrés par des militaires français au camp de Thiaroye, dans la banlieue dakaroise, pour avoir réclamé leurs arriérés de solde et prime de démobilisation.

Dans un tweet, le chef de l’Etat sénégalais a déclaré : ‘’Nous n’oublierons jamais Thiaroye 44 !’’.

‘’Ce 1ere décembre marque le 78e anniversaire de l’événement douloureux du massacre de Tirailleurs sénégalais au camp de Thiaroye. Je salue leur mémoire et rends hommage à leur contribution décisive à la Libération des peuples contre le nazisme. Nous n’oublierons jamais Thiaroye 44 !’’, a twitté Macky Sall, jeudi.

Plusieurs anciens combattants africains, avaient été massacrés le 1er décembre 1944, par des militaires français au camp de Thiaroye. Ils réclamaient leurs arriérés de solde et prime de démobilisation, après avoir participé à la libération de la France sous l’occupation nazie.

Communément appelés “tirailleurs sénégalais”, ces soldats venaient des colonies françaises d’Afrique, du Sénégal, du Bénin, du Mali, de la Côte d’Ivoire, du Tchad, de la Centrafrique, du Niger, du Gabon et du Togo.

Les événements ayant conduit au massacre d’anciens tirailleurs sénégalais à Thiaroye (banlieue dakaroise), en décembre 1944, ont été « tout simplement épouvantables, insupportables », avait estimé le président français François Hollande en 2014 à Dakar.

« Les événements qui ont eu lieu ici en décembre 1944 sont tout simplement épouvantables, insupportables. (…) Alors, je voulais venir ici à Thiaroye, j’en avais fait la promesse lors de ma première venue ici à Dakar au président de la République (Macky Sall) », avait-t-il indiqué

Le chef de l’Etat français procédait à la remise symbolique, à son homologue sénégalais Macky Sall, des Archives de « Thiaroye 44 », au cimetière des Tirailleurs sénégalais de Thiaroye, à l’issue des travaux du 15ème Sommet de la Francophonie.

De nombreux militaires, des anciens combattants et des officiels sénégalais ainsi que des diplomates des deux pays et autorités locales, avaient pris part à la cérémonie empreinte d’émotion.

« Je voulais réparer une injustice et saluer la mémoire d’hommes qui portaient l’uniforme français et sur lesquels, les Français avaient retourné leurs fusils, car c’est ce qui s’est produit’’, avait souligné le président Hollande.

‘’Ce fut la répression sanglante de Thiaroye’’, avait commenté le chef de l’Etat français, longuement revenu sur cette histoire des martyrs de Thiaroye 44.

Le président sénégalais, Macky Sall, avait pour sa part, salué la présence de son homologue français sur ces lieux en hommage aux tirailleurs. Selon lui, cela « traduit en acte sa parole tenu le 12 octobre 2012 à Dakar, à l’occasion de sa première visite en Afrique après son élection à la tête de la France ».

                      La Journée du Tirailleur sénégalais

« La cérémonie qui nous réunit sur ce site mémoire, témoin vous l’avez rappelé d’un événement douloureux de notre histoire commune, illustre en même temps nos valeurs partagées au sein de la Francophonie, valeurs de paix, de liberté et d’égale dignité des peuples’’, avait déclaré le chef de l’Etat sénégalais.

Il avait ajouté : « (…) Nous sommes ici pour commémorer une vérité historique, si dure qu’elle ait été. C’est cela aussi le devoir de mémoire ».  »(…) Nous sommes reconnaissants, martyrs de Thiaroye 44, je salue votre mémoire. Reposez en paix pour l’éternité », avait conclu Macky Sall.

Ce 1er décembre consacré ‘’Journée du Tirailleur’’, le ministre des Forces armées s’est rendu à Thiaroye pour, dit-il, ‘’sacrifier à un devoir de mémoire, consacré par le calendrier républicain, à l’endroit de nos Tirailleurs sénégalais’’.

‘’Cette perpétuation de la célébration de la Journée du Tirailleur sénégalais traduit la volonté du président Macky Sall, de magnifier l’œuvre de ces hommes exceptionnels, qui ont marqué de manière indélébile notre mémoire collective’’, a déclaré Me Sidiki Kaba.

Il a rappelé que ‘’cette appellation de Tirailleurs sénégalais, devenue générique à partir du mois de mai 1900, désignait les soldats issus des colonies françaises d’Afrique noire’’.

    ‘’Participation à l’effort de guerre »


‘’Aussi, devant ce Mémorial de Thiaroye 44, symbole d’une génération de feu plus récente, nous sommes heureux d’évoquer de nouveau cette mémoire combattante, en particulier celle de la génération de feu de 14-18’’, a-t-il dit.


Cette année, les commémorations portent sur le thème : ‘’L’appel à l’Afrique de la France : le sang versé et l’effort de guerre des populations noires des colonies françaises’’.

Pour le ministre, ‘’ce thème a l’avantage de prendre en charge les exploits des tirailleurs jalonnés de faits d’armes glorieux, mais également la participation à l’effort de guerre des populations noires des colonies françaises d’Afrique’’.

Selon lui, ‘’en tout état de cause, ces colonies ont payé un lourd tribut durant ce premier conflit mondial’’.

Il a rappelé que ‘’l’enfer du front n’était pas seulement dû à la puissance de feu des belligérants, mais également à l’inexpérience des tirailleurs sénégalais pour les guerres modernes européennes’’.

Pour Me Kaba, ‘’le sacrifice et la contribution substantielle de nos populations à l’effort de guerre pendant la Première Guerre mondiale n’ont pas encore été suffisamment appréhendés à leur juste valeur’’.

C’est pourquoi, il estime qu’il ‘’est un devoir pour les générations actuelles de s’approprier les nobles valeurs de courage, de bravoure, d’abnégation, d’honneur, plusieurs fois séculaires et profondément ancrées dans notre continent’’.

Selon lui, ‘’ce sont ces valeurs dont sont héritières nos Forces armées que nous avons conceptualisées dans les notions de Diom, de Ngor et de Fit’’.

‘’Nous ne devons ménager aucun effort pour vivifier le devoir de mémoire et assurer sa transmission aux générations futures’’, a dit le ministre.

Il a souligné que ‘’les jeunesses africaines doivent se montrer dignes et fières de ces devanciers et, avec les jeunesses du monde entier, retenir comme leçon de vie que +Si la guerre divise les peuples pour un temps, l’Histoire doit pouvoir les rapprocher pour toujours+’’.

‘’Et nos tirailleurs pourront alors reposer en paix parce que la postérité reconnaîtra la valeur de leur contribution à l’avènement d’un Monde Libre et apaisé dans lequel, ensemble, nous pourrons faire face aux problèmes de développement économique plus urgents’’, a-t-il dit, concluant par la devise de l’Armée : ‘’On nous tue, on ne nous déshonore pas’’.

aps.sn

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