La gestion des institutions sociales financièrement bien assises aiguise beaucoup les appétits chez les tenants du pouvoir. Après avoir réussi à obtenir le contrôle de la Caisse de sécurité sociale, les autorités s’emploient à lancer une Opa sur l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres). Sachant son fauteuil sérieusement menacé, le Dg Alassane Robert Diallo est en train d’effectuer un véritable lobbying auprès du personnel de la boîte, afin de sauver sa tête.
La direction générale de la Caisse de sécurité sociale désormais dans leur besace, les autorités libérales ont maintenant dans leur viseur l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres). Leur souhait est de parachuter à la tête de la boîte un pur produit du Pds en remplacement de Alassane Robert Diallo, l’actuel Directeur général. Les velléités des autorités étatiques d’évincer ce dernier au profit d’un profil politique sont devenues, d’ailleurs, un secret de polichinelle du côté de l’avenue Léopold Sédar Senghor. « Tout le monde en parle dans la boîte ; même le Directeur général, en personne, en discute avec certains travailleurs. Il sait qu’il est sur siège éjectable, il tente de rallier certains agents à sa cause », confie une source très au fait de ce qui trame dans les couloirs de la boîte des retraités.
Sur l’attitude du personnel qui fait l’objet d’une cour assidue de la part du Directeur général pour lui servir de bouclier, on apprend que celui-ci est divisé. « L’écrasante majorité voudrait qu’il parte, et ce depuis longtemps. Beaucoup de travailleurs sont restés de marbre face à ce qui lui arrive. Que quelqu’un du Pds vienne ou non laisse indifférente une bonne partie du personnel. A son arrivée, Robert était fortement soutenu, mais on s’est rendu compte qu’il était juste un pion entre les mains de certains administrateurs qui le manipulent à leur guise. Il ne fait pas l’affaire », se désole une source autorisée. Du côté du Conseil d’administration également, le Dg ne pourra pas compter sur le soutien des administrateurs membres de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes) et de l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas), pour conserver son fauteuil. Selon nos informations, Fayçal Charara et Mademba Sock, représentant respectivement la Cnes et l’Unsas, n’ont jamais caché leur désaccord sur la confirmation de Alassane Robert Diallo comme Dg à la fin de son intérim. « Ce n’est plus la même chose avec la Cnts qui le soutenait au début », commente notre interlocuteur qui craint pour la boîte des retraités, avec la nomination d’un politique à sa tête.
Hawa BOUSSO
lasquotidien.info