Selon les responsables de l’UEMOA, les autorités sénégalaises ont finalement suspendu leur décision d’interdire l’importation de l’huile de palme ivoirienne. Mais du côté sénégalais, aucune réaction d’autant plus que la direction du commerce intérieur interpellée hier par La Sentinelle a estime que notre pays maintient toujours ses exigences notamment en matière de normes imposées à l’huile de chez Houphouët Boigny .Pour le Sénégal, pas question de laisser circuler toute huile qui contient plus de 30% d’acides gras saturés. Autant dire que la guerre des huiles a repris de plus belle.
Décidément entre la Suneor qui commercialise l’huile d’arachide au Sénégal et les importateurs d’huile de palme d’origine ivoirienne, on ne se fait pas de cadeaux .Pourtant aux dernières nouvelles, l’UEMOA avait assuré que les autorités sénégalaises étaient revenues à de meilleurs sentiments en laissant circuler sur le territoire national l’huile de palme ivoirienne.
Que non, la direction du commerce extérieur recommande aux importateurs de poursuivre les négociations avec les plus hautes autorités de l’Etat avant de voir la mesure d’interdiction rapportée. Et, jusqu’a hier, quelques 50 containers d’huile de palme appartenant à la société Aziz Sylla et frères étaient encore bloqués au Port autonome de Dakar(PAD).Il semble que les autorités en charge du commerce dans notre pays optent pour des mesures de protection du marché local de l’huile jusque là contrôlé par la SUNEOR.
Si on laisse le marché ouvert à la concurrence, on est mort révèle sous le sceau de la confidence une source au ministère du commerce. Question : Que fait donc le Sénégal des textes en vigueur au sein de l’espace UEMOA notamment en matière de libre circulation des biens et des personnes ? Les importateurs sont en tout cas pénalisés par l’absence de normes communautaires claires sur les huiles.
La polémique vient du fait que les autorités sénégalaises s’insurgent contre le fait que ces opérateurs économiques importent la marchandise sous forme d’intrants au lieu de la transformer sur place. Les importateurs d’huile de palme d’origine ivoirienne n’ont pourtant jamais baissé les bras. Au contraire, ils ont toujours brandi leurs arguments notamment le fait qu’ils font travailler des centaines de chefs de famille sénégalais et que l’huile ivoirienne, extraite des meilleures plantations de Côte d’Ivoire est très compétitive et donc très concurrentielle à l’échelle internationale.
Le ministre du commerce Amadou Niang a d’ailleurs récemment reçu le collectif des importateurs dirigé par le PDG de la société Wafcom, Alassane Diouf. Du côté du ministère du commerce, on avance que ces discussions doivent se poursuivre pour aboutir à une solution à l’amiable. De toute façon les négociations vont se poursuivre entre les deux Etats sous l’égide de l’UEMOA. Il semble qu’elles sont plombées ces derniers jours par l’ambiance de remaniement ministériel en cours sur les bords de la Lagune Ebrié.
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