Keur Serigne bi a pris feu, hier, dans la soirée. Un incendie d’une rare violence a réduit en cendres plusieurs baraquements servant d’abris à des mendiants qui vivaient dans l’enceinte de la maison dans une promiscuité indescriptible. Le feu a été vite maîtrisé par les sapeurs-pompiers et aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée.
Un terrible incendie a dévasté, hier soir, le mythique lieu Keur Serigne bi, sur l’avenue Blaise Diagne. Même s’il n’y a aucune perte en vie humaine, le feu a causé plusieurs dégâts matériels. En effet, une soixantaine de chambres, selon certains riverains, ont été détruites par les flammes qui ont déclenché peu avant minuit. Mais le bâtiment du marabout est resté intact, car le feu n’a pas atteint le devant de la cour principale de cette maison, qui était jadis le royaume du médicament de la rue. Ces abris, selon certains témoins, accueillaient pour l’essentiel des personnes vivant avec des handicaps ainsi que des femmes restauratrices qui officiaient non loin dans l’enceinte de Keur Serigne bi et dans les parages. ‘Tous nos bagages sont restés dedans’, s’exclame la dame Ngoné, une des victimes de l’incendie. Désespérée, elle tente de s’assurer que tous ses voisins sont sains et saufs.
Pendant ce temps, des milliers de personnes se sont très vite rassemblées devant les lieux qui pour observer, qui pour aider et d’autres pour s’adonner à leur sale besogne, dépouiller les victimes du peu qui leur restait. Mais sur les causes de l’incendie, aucun témoin n’a pu les déterminer avec exactitude. Ce qui donnait libre cours à toute sorte d’hypothèse. Cependant, les jeunes commerçants, qui fréquentent l’endroit dans la journée, n’écartent pas l’hypothèse d’un incendie criminel. ‘Cet incendie est la preuve tangible qu’aucun médicament n’est plus vendu ici. Que les pharmaciens sachent qu’aucun médicament n’a brûlé dans cette maison’, balance Pape Ndiaye.
Qui ajoute : ‘Nous n’écartons aucune possibilité. Depuis 40 ans que je vis ici, la maison n’a jamais connu d’incendie. Il peut bien s’agir d’incendie criminel provoqué par les pharmaciens. Car, ils ne sont pas convaincus qu’on n’ait encore tourné le dos à la vente de médicaments’.
Du côté des soldats du feu qui sont arrivés très vite sur les lieux, le colonel de garde du jour, Mamadou Cissé, indique que ‘le groupement qui a été alerté à 23 heures 37 minutes a dépêché immédiatement sur les lieux huit motos pompes et cinq véhicules de liaisons en plus de 50 gradés et sapeurs, dont le colonel Ouattara, commandant du groupement national des sapeurs pompiers’. ‘Le feu a été éteint à 00 h 40 minutes et aucune victime n’est à déplorer fort heureusement. Le feu a couvert une superficie d’environ 500 mètres carrés.
Nous avons eu des difficultés d’accès à cause de l’étroitesse de lieux où vivaient des personnes dans une grande promiscuité… Mais nous avons quand (bien) même avec nos échelles fait des lances pour pouvoir circonscrire le feu et l’éteindre très rapidement’, soutient-il. Avant de confier que ‘l’enquête de police, qui a été ouverte, permettra de déterminer les circonstances de l’incendie’.
Informées de la situation, plusieurs autorités ont tenu à se déplacer pour témoigner aux victimes leur solidarité. On aura ainsi noté la présence du ministre de l’Enseignement technique, Moussa Sakho, Mamadou Diop Decroix, d’Aj/Pads, Cheikh Guèye, 1er adjoint au maire de Dakar, Moustapha Diakhaté de l’Apr/Yakaar, entre autres.
Seyni DIOP
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