Les populations du village de Bandia, une localité de la communauté rurale de Diass (département de Mbour, ouest), sont très remontées par une affaire de trafic de chanvre indien qui aurait entaché la réputation du village et des localités environnantes.
Mardi dernier, une information parue dans la presse révélait que les gendarmes de la brigade de Popenguine ont détruit un champ de chanvre indien qui se trouvait à l’arrière-cour de la maison d’un trafiquant de drogue, à Bandia Bambara, village rendu célèbre par sa réserve communautaire, ses carrières et maintenant le nouvel aéroport Blaise Diagne en cours de construction.
Par un appel anonyme, les gendarmes se sont rendus chez Djiby Ciss, surpris chez lui occupé à transformer le chanvre indien, avant son écoulement sur le marché. Il était en possession de 5.000 FCFA, une somme qui était le produit de la vente. Il détenait aussi une arme de calibre 22 et de fabrication italienne.
Une fois arrivés au domicile du mis en cause, les gendarmes ont procédé à une fouille minutieuse des lieux ont découvert, à l’arrière-cour, un champ de « yamba » qu’ils auraient détruit par la suite.
Cuisiné par un agent enquêteur, Djiby Ciss, âgé de 47 et se disant marabout, a avoué également être un trafiquant de chanvre indien depuis deux ans.
Après la durée légale de sa garde-à-vue, il a été déféré au parquet du tribunal régional de Thiès pour usage, culture, transformation de chanvre indien et détention illégale d’arme.
Indignées par cette affaire, les populations de Bandia se sont réunies ce vendredi pour apporter la riposte, en vue de donner « la bonne information » dans cette affaire.
« Le coran nous a enseigné que si un malfrat emmène chez vous des pratiques pas du tout recommandées par les préceptes de l’islam, il faut le dénoncer avec force et détermination, tout en dégageant en touche une quelconque implication de l’islam », a rapporté El hadji Abibou Ndione, chef religieux à Diass et représentant du khalife général des Tidianes dans la communautés sérère Safy.
« Nous sommes ici (Bandia) qui est une zone de croyants, de musulmans depuis la nuit des temps. Nous ne connaissons que le travail de la terre, l’éducation islamique, le respect des recommandations divines et de la sunna du Prophète (Mohamed, PSL) », s’est défendu le chef religieux le plus révéré de la zone pour qui « si une affaire de trafic de drogue vient ternir notre image et celle de Bandia, nous ne pouvons ne pas réagir pour apporter la bonne information », a-t-il insisté.
« Cet individu dont parle n’est pas bien connu dans ce village, parce qu’il ne fréquente pas les lieux de culte et n’assiste jamais aux manifestations qui sont organisées dans le village. Comment peut-on considérer un tel individu comme étant un digne habitant de notre terroir où tout le monde se connaît ? », s’est interrogé El hadji Abibou Ndione.
« A travers ces précisions que nous avons apportées, nous voulons défendre l’islam de toute impureté. D’ailleurs, lors de nos différents sermons de vendredi nous allons largement parler de cette affaire, pour permettre à tout un chacun d’être édifié. Parce que nous ne voulons pas rester les bras croisés face aux agressions que subit l’islam », a soutenu le chef religieux.
Abondant dans le même sens que le religieux, le chef du village de Bandia Bambara, Moussa Ngom, a lancé : « Nous voulons que la justice soit appliquée dans toute sa rigueur car une telle affaire ne peut rester impunie, parce que nous ne voulons pas que telles pratiques soient tolérées dans notre cher village », a-t-il lancé.
Pour le chef du village, « le mis en cause aurait dû prendre toute sa responsabilité en assumant tous ses agissements, fussent-ils délictuels, et éviter de salir notre réputation et celle de notre village », a estimé Moussa Ngom.
Quant à son collègue et homonyme, Moussa Thiandoum, chef du village de Bandia Sessène, cette localité est « un bastion incontesté de l’islam ». « Qu’une si odieuse nouvelle puisse paraître dans la presse alors que la vérité n’a pas été dite. C’est indigne ! », clame Moussa Thiandoum.
Selon lui, aucune personne à Bandia n’était au courant que Djiby Ciss s’adonnait à cette pratique, car il le faisait à l’insu des populations qui l’ont su que lorsqu’il a été interpellé.
Par ailleurs, d’autres accusations pourraient, selon nos interlocuteurs, tomber sur les épaules de Djiby Ciss. Il vivait avec sa fille de 19 ans avec qui il partage la même chambre depuis plusieurs années et jusqu’à ce que la fille soit tombée enceinte.
Aujourd’hui, avec l’arrestation de son père, elle vit seule avec son enfant, ajoutent les mêmes sources.
aps.sn