En projetant son fils aux commandes du ministère de l’Energie, en sus de ses autres attributions gouvernementales, le président Abdoulaye Wade semble le positionner de plus en plus comme le futur homme fort du Sénégal. Un garçon qui, à part d’être le fils de son père, n’a aucune légitimité sur le terrain politique, économique et social. S’étant tenu à dix mille lieues des mouvements protestataires initiés par le Parti démocratique sénégalais (Pds) que dirigeait son père à l’époque de la gouvernance socialiste, il ne s’était pas non plus révélé à l’attention de l’opinion, comme nombre de ses compatriotes connus dans les lycées, pour leurs brillants résultats scolaires, raflant tous les prix d’excellence ; ni pour son implication dans le mouvement élève, étudiant ou associatif.
De Karim, on ne connaissait que le héros du célèbre roman éponyme écrit par Ousmane Socé Diop. Et voilà que, comme sorti du chapeau d’un magicien, le « fils prodigue » veut se faire un nom et supplanter le héros romanesque. Trop facile !
A force de vouloir se matérialiser vaille que vaille, l’obsession prêtée au chef de l’Etat de voir son fils biologique lui succéder à la magistrature suprême se heurtera forcément à des obstacles insurmontables avec de fortes résistances provenant de différents pans de la société, en l’occurrence dans son propre camp, comme dans ceux de l’opposition et de la société civile. Ainsi, son ancien premier Ministre, Idrissa Seck, qui se définit comme un actionnaire majoritaire du Pds de déclarer que ni lui ni une frange importante du parti libéral n’étaient prêt à accepter une dévolution monarchique du pouvoir, rejoignant ainsi les prises de position de Benno Siggil Senegal et de nombreuses organisations de la société civile.
Héraut de la première alternance politique du Sénégal survenue à l’issue d’élections libres et transparentes, le président Abdoulaye Wade aurait été plus inspiré en articulant sa préoccupation autour de la donne essentielle qui met l’émergence économique et la bonne gouvernance au cœur du débat, au lieu de s’abîmer dans des calculs frappés d’indignité démocratique. C’est à se demander comment cet ancien opposant, juriste de surcroît, qui s’est battu pendant 25 ans pour une dévolution démocratique du pouvoir peut-il développer des pratiques autoritaires dignes d’un Mobutu ou autre Eyadema en « bombardant » son fils de lourdes responsabilités ministérielles ?
Jamais dans le Sénégal indépendant, famille de chef d’Etat n’aura été aussi présente dans l’architecture gouvernementale jusqu’à se retrouver au cœur de certaines prises de décisions qui engagent le devenir du pays. Un ambassadeur démis de ses fonctions et rappelé par la tutelle parce que la fille du chef de l’Etat, nommée dans la coordination du Festival mondial des Arts nègres serait mécontente du fait qu’il n’ait pu lui trouver une audience avec le président du Brésil. Un ministre renvoyé par la faute d’un désaccord avec le fils du président qui réclamait sa tête. Un Président de l’Assemblée nationale, 2ème personnalité de l’Etat de l’époque, destitué de ses fonctions pour avoir eu l’outrecuidance de convoquer ce même fils pour l’auditionner par les députés sur les chantiers controversés de l’Anoci dont il avait la charge.
En sus, on a eu droit à un chef d’Etat qui n’hésite pas à porter ses habits de père de famille ordinaire lorsque ses enfants sont soumis à quelques désagréments. Il en était ainsi lors du début d’incendie des locaux occupé par son fils unique. L’Etat s’était subitement arrêté, tout le gouvernement se retrouvant autour d’Abdoulaye Wade qui avait déboulé à pied de son bureau pour venir aux nouvelles. Une compassion s’était ainsi organisée comme jamais autour de cet incident. La tragédie du Diola n’y avait nullement bénéficié, pour peu qu’on se souvienne des différents dysfonctionnements qui ont encadré l’organisation des secours. Ni les populations qui croupissent dans les eaux sales des inondations ni les familles des trois bébés décédés à l’hôpital de Ziguinchor du fait des délestages d’électricité et de l’absence de groupe électrogène au niveau de cette structure sanitaire n’ont été mieux lotis.
Indignité démocratique donc que cette pratique qui privilégie la famille biologique au détriment du traitement égal des citoyens.
En fait ce qui sidère, c’est moins l’avidité gloutonne avec laquelle la famille présidentielle s’immisce dans les affaires de l’Etat que le laisser-faire du père et époux. En effet quand on est à la tête d’une nation démocratique, à la suite d’une élection transparente, il eût été judicieux d’être un digne héritier d’une histoire en construction dont on a été un des accoucheurs. A l’évidence, on ne peut tout s’autoriser en démocratie ni se laisser aller à penser que tout est permis. Même si cela n’est consigné dans aucun manuel, l’esprit démocratique exige de comprendre qu’il est des choses qui ne se font pas. Cela s’appelle savoir se tenir, avoir de l’éducation. Ce qui est loin d’être le cas du président Wade qui donne au contraire le sentiment de vouloir tout s’autoriser. Est-ce dû à son âge avancé ? Est-ce la révélation d’un penchant autocratique appuyé ? En tout état de cause, au regard du processus qui l’a amené au pouvoir, c’est une grande déception, un véritable gâchis.
Aussi, le président Abdoulaye Wade est-il instamment invité à savoir raison garder du fait que le challenge qu’il lui incombe de relever ne saurait se complaire, comme il en donne l’impression, dans une estime mégalomaniaque de soi.
Le Sénégal mérite d’offrir autre chose à l’Afrique et au monde que le visage hideux d’un Etat cabossé déroulant une chronique quotidienne de la désinvolture. Il y a urgence à le réconcilier avec l’Etat de droit, un Etat impartial garant de la laïcité, de la séparation des pouvoirs, de l’exercice des libertés et de l’unité nationale.
Cela est d’autant plus important que l’ancrage de l’idée suivant laquelle, l’accès aux ressources est inversement proportionnel à un positionnement proche du pouvoir politique, favorise à contre coup une insidieuse terreur et une pratique de Cour d’une perversité telle, que nombre d’opportunistes n’oseraient faire des remarques au chef de l’Etat et à ses affidés. Placement oblige !
Vieux SAVANÉ
lagazette.sn
PAS DE CRAINTE CE QUE NOUS LUI AVONS FAIT EN MARS 2009 NOUS LE FERONS A CHAQUE QUE CE SERA NÉCESSAIRE : NOUS NE LUI DONNERONS MÊME PAS SON BUREAU DE VOTE I
SON PÈRE PEUT LE NOMMER A TOUT MAIS IL NE SERA ÉLU NULLE PART
En 2012 si le candidat Wade obtient 15% des inscrits et je dis bien des inscrits je dechirerai ma carte d’identite nationale pour aller vivre le reste de mes jours au Pôle Nord quitte a vite mourir de froid.
Meme 15% ‘est trop. Wade ne doit pas depasser 5%. Ce Vieux est une honte pour notre pays.