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Injustice sociale  notoire de l’Etat et du président de la République à l’endroit des retraités de l’Ipres.

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L’Ipres, en décidant de mensualiser arbitrairement  la pension de retraite par une simple division de celle-ci par deux, sans prendre l’avis des concernés et sa revalorisation en tant que telle, s’est illustré encore dans une gestion, opaque et  un manque de respect inacceptable à ces braves hommes et femmes qui ont servi leur pays de leur mieux, des décennies durant. Mais voilà qu’aujourd’hui, en lieu et place de récompense méritée pour services rendus à la nation, l’Ipres ne leur attribue en ce moment, qu’une modique pension de retraite incongrue et indécente, pour des personnes âgées dont certaines sont encore responsables et gèrent elles-mêmes leur famille, à cause du chômage de leurs enfants. Comme, si l’Etat voulait les enterrer au plus vite. Et cependant, ce sont ces gens-là, qui ont durement sué sang et eau, en versant des cotisations pour faire face demain, à leurs vieux jours. Comme l’indique précisément l’appellation de l’Ipres  « Institution de prévoyance retraite au Sénégal »

Faut-il le rappeler à l’intention de ceux qui confisquent, usent, abusent et  utilisent l’argent de l’Ipres à des fins étrangères à sa vocation ou mission ?  Oui ! Tout le monde doit savoir que, ce sont ces retraités-là, traités aujourd’hui comme des moins que rien, qui sont à la base de la constitution de cette richesse de l’Ipres que l’Etat et des individus particuliers lorgnent, par leurs cotisations durant leur période d’activités ; ceci, dans le but de faire face demain à leurs vieux jours. Ce qui est tout le contraire de nos anciens chefs d’Etat déserteurs, à qui la nation sénégalaise à tout donné. Et au-delà des honneurs qui leur étaient rendus, ils ont été nourris, blanchis et tous frais payés par la nation. Mais malgré tout cela, dés la fin de leur mandat, les voilà rentrés en France leur véritable pays. Et même là-bas, ils sont encore dans des conditions super-confortables, toujours aux frais de la nation. Nul besoin de le dire, c’est absolument injuste !

L’autre verso de la médaille, c’est notre jeunesse à qui le  président de la République avait pourtant promis de donner du travail (500000 emplois) et été considérée comme faisant partie de ses priorités dans le cadre de son  programme de Yoonu Yookute, mais hélas !  C’est comme si le président de la République perdait complètement de vue, que ce sont les travailleurs en activité qui, par leurs cotisations alimentent les caisses de l’Ipres.  Et, autant ces derniers  sont nombreux, mieux cela vaudra, et les caisses de l’Ipres ne s’en porteront que mieux, mais malheureusement, l’Etat est bien loin d’en prendre conscience. Par conséquent, il est évident que  la richesse de l’Ipres est parfaitement proportionnelle au nombre de ses adhérents. A l’évidence, l’une des préoccupations principales que l’Etat du Sénégal devrait, en tout temps tenir à cœur et en faire une règle générale ou  logique sine quoi none, c’est faire de sorte, que la croissance des emplois, à défaut de doubler les départs à la retraite, les dépasser alors de loin. Donc, booster l’emploi des jeunes est une nécessité absolue pour assurer l’alimentation des caisses de l’Ipres. Par ailleurs, dans le même ordre d’idées, l’Etat doit se fixer aussi comme objectif,  de satisfaire ces deux catégories de personnes, considérées comme parmi les plus vulnérables  de notre société, à savoir les personnes âgées et les jeunes. Parce que les premières sont au crépuscule de leur vie  et les  seconds à l’aube de vie. Au total, le chômage s’amplifie parce que les départs à la retraite ne sont même pas remplacés par de nouveaux emplois.

En effet, nous  ne cessons de le répéter souventes fois, que le Sénégal est par excellence, le pays des paradoxes et des contradictions vraiment saugrenues. Alors, l’Ipres, considérée comme très riche par l’Etat, sous Me Wade, ce dernier l’avait obligé, par excès d’autorité ou  pour des raisons étrangères, d’acheter des terrains nus dans les ex-terres de l’aéroport LSS à un prix exorbitant incroyable, des immeubles,  faire des placements sur le marché financier. Aujourd’hui, en tout cas les retraités  ne savent quels sont les produits ou rendements que ces opérations ont procuré à l’Ipres et par ricochet les retraités. C’est la nébuleuse totale ! Alors que son DG se tape un salaire de plusieurs millions, son PCA de même, etc., au même moment, les retraités, qui ont participé par leurs efforts personnels, comme acteurs décisifs  à la capitalisation de cette richesse,  sont laissés pour compte au nom de je ne sais quel droit ou logique bizarres ? Nous sommes là, véritablement, en présence d’un partage inégal, comme celui de « Bouki diour» l’hyène..

Par ailleurs, qu’est-ce qui peut valablement, expliquer et justifier, que le PCA de l’Ipres  à lui tout seul, en plus de ses propres affaires privées, qui d’ailleurs sont en conflit d’intérêt quelque part avec les fonctions qu’il occupe, puisse cumuler tout cela entre ses mains, à savoir être PCA de l’Ipres, de la Caisse de sécurité sociale, DG de King Fahd, patron de Sénégal Tours, Sénégal Hôtels et j’en passe ? C’est, comme si, ce dernier disposait de compétences surnaturelles ou de savoir-faire exceptionnel que nul autre Sénégalais que lui ne possède parmi les 13 millions de Sénégalais que nous sommes. Et que nul autre également, n’est capable d’assumer convenablement aussi l’une quelconque de ces fonctions occupées. Et pourtant, la Cour des comptes l’avait épinglé dans un de ses rapports pour sa mauvaise gestion à la CSS. Il s’y ajoute que Mr Sy gère tout cela comme sa propre maison familiale. Il y fait la pluie et le beau temps, décide comme bon lui semble partout avec la complicité des conseils d’administration et l’aval implicite du président de la République et ministère de tutelle.

C’est ainsi d’ailleurs, qu’il a décidé, en amadouant quelques retraités avec forte publicité mensongère, synonyme d’arnaque,  de mensualiser la pension  de retraite, sans y associer les principaux concernés. C’est ainsi également que, fort sans doute de cela,  il a eu l’audace ou l’intrépidité de s’opposer actuellement à une loi de la République qui  proclame que dorénavant l’âge de la retraite c’est à partir de 60 ans. Il a agi de la sorte, mais il ne court le moindre risque. La preuve, personne ne l’a même pas interpellé pour cette grave violation de la loi et la pénalisation des travailleurs concernés. Il a refusé ainsi catégoriquement, de faire partir  les travailleurs qui sont dans les structures  qu’il dirige– très mal – à la retraite à 60 ans. Mais, pourquoi donc le président de la République le laisse t-il faire tant, comme s’il était un intouchable et bénéficiait d’une impunité totale ?  Ceci  n’est-il pas un paradoxe dans un Etat de droit ?

Avec cette situation qui prévaut à l’Ipres, les retraités sont bien en droit de se demander légitimement, à quoi leur sert réellement,  la présence des  représentants des  syndicats de travailleurs au sein du Conseil d’Administration  de l’Ipres?  Et, qui y représentent-ils au juste? Au regard de tous ces micmacs et le flou qui entoure la gestion opaque de l’Ipres, les organismes d’Etat habilités de contrôle tels que l’Ofnac, l’Ige, la Cour des comptes, etc.,  devraient s’autosaisir et auditer dans les meilleurs délais l’Ipres. Tous les retraités de l’Ipres doivent l’exiger pour que la lumière soit faite sur cette longue période d’une gestion jamais auditée à notre connaissance, malgré tous les DG qui sont partis avec l’argent de l’Ipres.

Tout ceci montre éloquemment toutes ces inégalités persistantes et inacceptables qui sont en cours dans notre pays. Et pourtant, voici ce que disait le président de la République à propos des inégalités sociales:

« Mettre fin aux injustices sociales

« Les injustices sociales sont la principale menace sur la cohésion sociale de notre pays. Les émeutes de la faim, la crise énergétique, montrent qu’à tout moment le pays peut s’embraser. Depuis trop longtemps les réponses ont été laissées à la seule charge des familles et des communautés.

L’Etat et ses partenaires ont trop souvent considéré qu’il s’agissait là d’un coût ou d’une dépense inutile alors qu’il s’agit de l’essence même de tout développement: la protection de ses concitoyens. »  Monsieur le président de la République, qu’en est-il en ce moment,  de cette déclaration très juste, qui nous rassurait? N’est-il pas temps, à présent, de commencer à lier l’acte à la parole ? Car, tout ce laxisme et ce laisser-aller et laisser-faire ambiants dans le pays, ne sont que le fait d’individus qui bénéficient ou le prétendent alors, de votre protection et d’une absence inexplicable d’application effective et rigoureuse de la loi dans son entièreté contre tous les délinquants sans exception. La République a besoin de lois non sélectives pour asseoir une justice équitable, sociale et justice tout court. Des lois qui doivent régir tous les citoyens, sans distinction ni discrimination aucune. Et, le signal de ces jours-ci de Madame Nafi  Ngom  Keïta, vérificateur général de l’IGE et présidente de l’Ofnac que voici, en dit long et devrait amener le président de la République  à agir promptement et immédiatement : « qu’un de vos barons refuse de se faire contrôler » par l’Ofnac. C’est une attitude grave de défiance à l’autorité, de votre autorité devrais-je dire monsieur le président de la République. Mais, malgré tout, vous ne faites ni ne dites rien ? Cela s’appelle ou traduit, en termes clairs, de l’impunité et la faiblesse de l’Etat, à sévir au moment opportun, contre des délinquants notoirement reconnus, qui se permettent tous les interdits, mais  sans avoir nullement peur de courir le moindre risque d’être sanctionnés. Et cependant, vous aviez bien déclaré devant tout le peuple sénégalais ceci : «  Je ne protégerai personne, c’est la République avant le parti » Avec, tout ce qui précède, nous sommes bien en droit d’en douter.

 

Oui, le président de la République peut, d’autorité sans aucune base légale ni légitime et moins encore être contraint de le faire, se permettre d’allouer arbitrairement, pour leur faire plaisir et peut être, pour lui demain, une pension de retraite injustifiable à nos deux anciens chefs d’Etat, aussi exorbitante qu’indécente de l’ordre de 9700000 FCFA, en plus de tous les autres privilèges qui leur sont accordés. Il s’agit en l’occurrence de ce décret que j’ai eu à dénoncer dans un article paru dans le Quotidien[1]  « le décret 2013-125 sur le traitement des anciens chefs d’Etat  est  injustifiable et si scandaleux, qu’il doit être abrogé le plus rapidement possible, car c’est un déni de justice et il est inconstitutionnel à bien des égards. » Curieusement,  le président  de la République semble manifester à l’endroit de ses anciens chefs d’Etat de la pitié ou compassion, alors qu’ils sont loin d’être dans le besoin ou préoccupés par la DQ. Paradoxalement, dans le même temps, le président ferme hermétiquement les yeux ou refuse de voir la situation scandaleuse  des conditions de vie misérable et désastreuse dans laquelle se trouvent en ce moment les retraités. Comme s’il ne voulait rien voir ou savoir, peut-être, pour ne pas se rendre à l’évidence d’une situation exécrable des retraités laissés pour compte.

Ainsi, le président de la république ne daigne même pas  constater les faits concrets dans le fond, en vue, toutefois, de réexaminer  objectivement et judicieusement, une situation dramatique, qui plonge injustement une catégorie de personnes âgées, dans la misère. Alors que, légitimement et raisonnablement,  la pension, de ces braves  citoyens retraités qui ont rempli pleinement leur devoir de travailleur à l’égard de la nation, dans des conditions très dures, devait bien être revue et augmentée régulièrement, par leur indexation au coût de la vie.  En fait, cette catégorie  de citoyens ne quémande et ne demande rien  d’autre qu’à recevoir en retour, le fruit de son labeur, donc son dû, pour être dans des conditions décentes de vie normale, comme il se doit. Les conditions actuelles dans lesquelles vivent les retraités, accompagnées de drames insoutenables, qu’eux seuls, sont en mesure d’appréhender correctement, à cause d’une modique et misérable pension qui ne leur permet point de joindre les deux bouts et mener après tant d’années de dur labeur dans le privé au service de la nation, sont une injustice notoire de la part de l’Etat et du président de la République à leur endroit. Ils ont parfaitement le droit, et méritent amplement  une pension et  vie décente, en attendant la mort qui s’approche d’eux, à grand pas, chaque jour davantage. C’est cela la vérité, mais tout le reste n’est que bavardage inutile et des discours trompeurs basés sur des journées de… rien que pour les endormir,  alors qu’ils  veulent simplement vivre décemment.

Cette indifférence du Chef de l’Etat, président, dit-on, de tous les Sénégalais, est un non assistance à personnes âgées en danger, par le fait de les laisser entre les mains d’individus irresponsables sans cœur ni humanisme pour s’occuper de leur sort. Ce traitement déplorable et dégradant à l’égard des retraités -personnes âgées- est indigne d’un Etat qui se respecte, prétend de surcroit, être un Etat de droit et signataire de toutes les conventions qui protègent l’intégrité physique de la personne humaine et des droits humains.

On n’est pas loin de penser que le président Macky Sall est bien au service d’une caste de riches affairistes, de privilégiés, d’intouchables, de proches, des militants de son parti, etc., et non, comme il se devait et que lui-même proclame dans la république, le président de tous les citoyens sénégalais au même pied et dignité. Au regard de ce qui se passe sous nos yeux, on peut bien retenir et affirmer sans risque d’être démenti, que la deuxième alternance avec Macky Sall n’a pas rompu avec les pratiques partisanes et antisociales de Me Wade, bien au contraire, c’est encore et toujours , la république d’une minorité de privilégiés au détriment de la grande majorité des citoyens, qui broient du noir. A titre d’exemple d’affairistes qui bénéficient des largesses du pouvoir et à qui des affaires importantes de l’Etat telles que des structures ou sociétés sont confiées, sans qu’ils aient prouvé ou justifié des preuves d’aptitudes professionnelles, managériales ou financières palpables pour en être des attributaires méritants, on peut citer parmi ceux-là Racine Sy, Abbas Jaber, Cheikh Amar, etc.

En tout cas, les retraités de l’Ipres exigent de l’Etat d’être  traités avec plus de dignité et de considération de leur vivant. A cet effet, ils revendiquent légitimement des pensions décentes maintenant et non demain, comme semble le dire évasivement la direction de l’Ipres. Oui, parce que c’est possible car, la situation financière florissante de l’Ipres le permet largement et, nul n’est plus prioritaire et méritant que les retraités eux-mêmes. Par ailleurs, il faudrait aussi que la gestion de l’Ipres soit auditée en profondeur car, il y a eu beaucoup de détournements qui n’ont jamais été élucidés jusqu’ici et, qui sont classés en pertes et profits. Une telle manière de gérer une institution de cette dimension est trop commode et facile pour n’importe qui. Et pendant ce temps, les retraités crèvent la faim. Non, une pareille gestion doit cesser maintenant et définitivement. A cet effet, il faudrait à l’avenir une participation plus large des pensionnaires eux-mêmes dans la gestion de l’Ipres et non, de quelques  représentants, parfois corrompus, qui finalement ne font qu’approuver machinalement toutes les décisions du PCA, DG et CA, avant de devenir leurs complices dans tout à cause des « dessous de table. »

Enfin, l’Etat doit prioritairement créer les conditions et l’environnement propice à la création d’emplois, afin de pouvoir trouver aux nombreux jeunes chômeurs, des emplois salariés décents. Pour ce faire, l’Etat doit éliminer absolument et définitivement les cumuls inacceptables des emplois comme des postes dans l’Administration et les services parapublics qui se pratiquent encore jusque-là dans notre pays, à l’heure où le chômage des jeunes est devenu chronique. Par ailleurs, le secteur privé national, qui clame partout le patriotisme économique doit lui aussi commencer, par embaucher les jeunes selon les normes réglementaires avec des salaires conformes à  la législation et au code du travail.et non, d’accorder des stages à l’infini à de jeunes demandeurs d’emploi.

Mandiaye Gaye

[email protected]

[1] http://www.lequotidien.sn/index.php/opinions-debats/le-decret-2013-125-est-un-scandale-sans-precedent-un-deni-de-justice-et-doit-etre-abroge

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