Le gouvernement de Laurent Gbagbo, un des deux présidents proclamés de Côte d’Ivoire, a accusé vendredi son rival Alassane Ouattara d’essayer de nommer des représentants au sein des organisations économiques ouest-africaines, dans un communiqué lu à la télévision d’Etat.
« Des initiatives sont prises » par M. Ouattara, « ancien Premier ministre (…) en vue de désigner de nouveaux représentants dans les organes de l’UEMOA », l’Union économique et monétaire ouest-africaine, affirme ce texte lu par la porte-parole du gouvernement Gbagbo, Jacqueline Lohoues Oble.
L’UEMOA regroupe huit pays ayant le franc CFA comme monnaie commune et la
Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) comme institut
d’émission.
« En outre, on note une volonté » de M. Ouattara « et de ses soutiens
régionaux et internationaux de faire jouer à la BCEAO un rôle politique qui
n’est pas le sien », a dit Mme Oble, dénonçant une « immixtion de la politique
dans le fonctionnement normal des institutions ivoiriennes ».
La ministre française des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, a
récemment déclaré « que la seule signature bancaire valable pour l’Etat
ivoirien c’est désormais celle de M. Ouattara ».
Selon Mme Oble, ces « agissements » de M. Ouattara « font peser de graves
menaces sur la survie » de l’UEMOA. Elle a appelé les responsables régionaux « à
la réserve et à la retenue » en soulignant que la Côte d’Ivoire est la
« locomotive économique de la zone, même pendant cette crise ».
A l’issue du second tour de l’élection présidentielle du 28 novembre,
Laurent Gbagbo a été déclaré réélu par le Conseil constitutionnel, et Alassane
Ouattara, l’a été par la commission électorale et reconnu par la
quasi-totalité de la communauté électorale.
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