L’offensive lancée par le Hamas contre Israël samedi 7 octobre, est sans précédent. Pour la première fois depuis la naissance de l’Etat hébreu en 1948, des commandos palestiniens ont mené une attaque coordonnée contre des localités israéliennes, en lisière de Gaza.
L’attaque massive a fait au moins 700 morts, plus de 2?300 blessés, une centaine d’otages et environ 500 morts côté palestinien : c’est un séisme dans l’histoire du conflit israélo-palestinien. L’Etat juif, confiant dans sa stratégie de contrôle des territoires occupés, n’a jamais pensé que le Hamas oserait une attaquer d’une telle ampleur. Pourtant des observateurs n’avaient pas arrêté de tirer la sonnette d’alarme.
Comme lors de la guerre du Kippour en 1973, où le gouvernement de Golda Meir n’ avait pas tenu compte, des alertes, les attaques du Hamas, cinquante plus tard, ont surpris. Elles sont venues par voie terrestre, aérienne et maritime. Les groupes du Hamas ont réussi à occuper des villes et des villages israéliens, ce qui n’était pas arrivé depuis la guerre de 1948. Ces attaques interviennent aussi trente ans (le 13 septembre 1993) après la signature des accords d’Oslo.
Israël n’a pas attendu pour répondre. Des frappes aériennes de l’armée israélienne ont atteint les villes palestiniennes faisant de nombreux morts et des dégâts matériels considérables. Ce lundi, le ministre de la Défense israélien a annoncé, qu’un « siège complet » était imposé à la bande de Gaza, « Pas d’électricité, pas d’eau, pas de gaz, tout est fermé », a déclaré Yoav Gallant dans une vidéo communiquée par ses services.
En attendant, la perspective d’une issue pacifique et politique du conflit du proche orient semble soudainement lointaine avec cette offensive surprise du Hamas sur Israël. Les tentatives de normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite prennent du plomb dans l’aile.
En septembre dernier pourtant, à la tribune des Nations unies à New York, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’était félicité de la bonne voie d’une normalisation des relations d’Israël avec les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan.
Ces attaques bien préparées remettent la cause palestinienne au centre des enjeux dans les opinions publiques arabes et bloquent à coup sûr le rapprochement entre l’Arabie saoudite et Israël. Sous l’égide des Etats-Unis, la construire d’ une alliance israélo-saoudienne au Moyen-Orient serait un coup dur pour l’Iran.
« L’Iran soutient la légitime défense de la nation palestinienne », a déclaré dimanche 8 octobre de son coté, le président iranien Ebrahim Raïssi. Il a aussi appelé « les gouvernements musulmans » à affirmer leur soutien à la Palestine. L’Iran grand soutien de la cause palestinienne, voit sa côte rebondir dans les opinions arabes.
La normalisation des relations entre l’Iran et l’Arabie saoudite au printemps dernier était un coup de tonnerre diplomatique dans la région et au-delà. Encouragée par la Chine, cette normalisation était bien vue par les observateurs pour la stabilité et la paix de la région. Les cartes sont rabattues. Une reprise des pourparlers pour résoudre la crise entre la Palestine et Israël est une exigence. La communauté internationale doit se saisir de la question une bonne fois pour toute !
Rappelons que Gaza suffoque. Limitée au nord et à l’est par le territoire israélien, à l’ouest par la Méditerranée et au sud par l’Egypte, la bande de Gaza est un territoire exigu de 360 km2, long de 41 km et large de 6 à 12 km. S’y entassent plus de deux millions de Palestiniens, soit près de 6.000 habitants au km², la plus forte densité de population au monde. Les jeunes palestiniens n’ont aucune perspective.Ils ne savent pas ce que veut dire le mot paix. Ils ont grandi entre obus et barbelés.
Kirinapost