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Investissements à la Senelec sous l’Alternance: 803 milliards injectés en 10 ans

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Le programme d’investissement de 174 milliards de l’année 2007, celui de 520 milliards devant couvrir la période 2008-2015 et le plan de redressement économique et financier de 109 milliards de l’intervalle 2007-2009 ont porté le volume des investissements à la Senelec à 803 milliards Cfa. Malgré tout, l’entreprise peine toujours à prendre son envol.

Le programme d’investissement de la Senelec, mis en œuvre par le gouvernement du Sénégal depuis l’avènement de l’Alternance, a été à l’origine de la réalisation de plusieurs centrales électriques. Il s’agit de la centrale de Bel-Air d’un coût global de 32 milliards Cfa, de celle de Kahone évaluée également à 32 milliards Cfa, des installations du Cap des biches pour un montant de 15 milliards et de la centrale de Boutout qui a coûté 4 milliards Cfa. Sans parler de l’usine privée de Kounoun érigée en 2007. La réalisation de ces centrales a marqué le démarrage d’un programme d’investissements de 520 milliards couvrant la période 2008-2015 pour sortir la société d’électricité de la crise dans laquelle elle est plongée.

Auparavant, en 2001, la Senelec avait signé un contrat d’un montant de 12,5 milliards de francs CFA avec Warsila, une société française spécialisée dans la fabrication de groupes électriques. L’entreprise devait ainsi réaliser une centrale Diesel de 30 mégawatts. Cet investissement de 12,5 milliards de francs Cfa était financé à hauteur de 6 milliards de francs Cfa par la Banque ouest-africaine de développement (Boad) et de 4,5 milliards de francs Cfa par Ecobank. La Senelec y participait à hauteur de 2 milliards sur fonds propres. Le financement de la Boad était assorti d’une garantie du Fagace à hauteur de 50%. Le Fagace avait proposé que la garantie soit réalisée sous forme d’un consortium avec le fonds de solidarité africain, un organisme public international à caractère économique et financier basé à Niamey, à hauteur de 25% soit 1,5 milliards Cfa.

En 2005, un autre programme de 174 milliards Cfa avait été initié par Samuel Sarr, à la suite d’un plan industriel élaboré par les ingénieurs de l’entreprise et validé par les bailleurs de fonds. Ce plan devait donner lieu à un investissement structuré pour ceinturer la région de Dakar avec quatre postes supplémentaires dés l’année 2007. Ce plan visait aussi le renforcement des capacités de production de Ziguinchor, de Tambacounda, de la ligne Tobène-Touba-Kaolack, de Mbour, de Fatick et d’autres localités du pays.

Malheureusement il n’aura jamais eu l’effet escompté. L’ambitieux programme d’investissements de 520 milliards Cfa en cours après celui de 174 milliards bouclé en 2007 visait également le domaine des réseaux électriques et postes de transformation, les postes haute tension de Mbour et Mbao qui ont été mis en service. En 2008, c’était le tour de ceux de Touba et de Kaolack dans le cadre du projet de liaison TobèneTouba- Kaolack. En outre, ce plan intéresse d’autres domaines tels : les moyens de production (334 milliards hors projets communautaires), les réseaux de transport (83 milliards), les réseaux de distribution (19 milliards), les bâtiments (16 milliards), les Télécoms et l’Economie d’Energie (17 milliards). Dans ce cadre, la distribution n’a pas été en reste avec en 2005 d’importantes extensions à Dakar. Il y a eu en 2006 le poste de Hann suivi en 2007 par celui de Bel-Air. A l’intérieur du pays, grâce à un financement de 7 milliards 300 millions de francs Cfa octroyé par la Banque ouest africaine de développement (Boad), les réseaux de Touba et de Mbour ont été renforcés en 2008. La mise en œuvre du plan de redressement économique et financier de la Senelec avait amené l’Etat à décider de l’augmentation du capital de la société.

Ainsi 109 autres milliards y ont été injectés dans la période 2007-2009. Le gouvernement à l’époque avait entièrement libéré 65 milliards Cfa en juillet 2007, et le complément de 44 milliards Cfa provenait des appuis budgétaires de la Banque mondiale et de l’Afd. Par ailleurs, dans un élan de recapitalisation, la Banque mondiale avait octroyé en juin 2008, un financement d’un montant équivalent à 80 millions de dollars, dont les 70% représentant 24 milliards Cfa avaient été d’abord versés.

En outre, l’Afd avait, quant à elle, alloué pour le même objet, un prêt souverain d’un montant de 30 millions d’euros dont la première tranche, représentant 14 milliards Cfa soit 70%, avait été reçue en fin décembre 2008. Le reliquat du montant équivalent à 6,2 milliards Cfa a ensuite été versé au cours du premier semestre 2009, de même que les 9 milliards Cfa qui devaient être octroyés sous forme de prêt subordonné.

Par ailleurs, les volumes d’engagement décidés par l’Afd pour financer des projets ou programmes au Sénégal ont connu une forte augmentation depuis 2006. Après les 21 milliards Cfa en 2005, les engagements sont passés à 43 milliards en 2006 et 55 milliards en 2007 comme en 2008. Le président Wade, depuis son accession à la magistrature suprême a pu mettre en place prés d’une dizaine de centrales. Cependant, les efforts sont anéantis par la négligence constatée dans la gestion aussi bien des usines nouvellement créées que de celles héritées des socialistes. En moins de dix ans, plusieurs centrales dont une à Kaolack, une à Bel-Air et à Saint Louis ont arrêté de fonctionner du fait de l’absence d’entretien, confesse une source proche de la direction de la Senelec.

Alioune Badara COULIBALY
lagazette.sn

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