Véritablement, au regard de la manière avec laquelle l’Ipres se gère, ce que le rapport
de la Cour des comptes de 2014 à bien révélé, elle est une vache à lait et une mangeoire pour
le C A, le PCA, le DG, le ministre de tutelle et l’État. Naturellement, cela au détriment des
ayants droit, les pauvres retraités qui peinent actuellement avec cette vie chère, à joindre les
deux bouts du fait de leurs pensions misérables. Alors, ceux qui ont été choisis pour gérer
cette institution, vertueusement et dans les règles de l’art, au lieu de cela, ont formé une bande
d’entente pour détourner les fonds de leur affection légale. Des fonds que, des travailleurs en
activité ont mis en épargne en vue de leurs vieux jours.
Ainsi,voici des individus, plus voleurs que gestionnaires intègres, qui se relaient à la
tête de l’Ipres, mais avec la complicité tacite de l’État par son laxisme et laisser-faire, qui se
servent illégalement à cœur joie des réserves des retraités allègrement et sans scrupule. Et cela
sous le regard complaisant et complicité de l’État qui n’assure et n’assume pas son rôle de
contrôle strict et rigoureux du fonctionnement de l’Ipres. Ainsi, telle une règle générale en
vigueur au Sénégal, les gestionnaires, partant du président de la République au petit
gestionnaire, détournent souvent les ressources sous leur garde sans courir aucun risque s’ils
sont en tout cas proches du pouvoir car, dans ce cas l’impunité totale leur est garantie, comme
le montre le cas de l’ex directeur du COUD.
Voilà pourquoi d’ailleurs, l’hémorragie des scandales financiers continue de plus
belle, malgré les recommandations persistantes et récurrentes des rapports de la Cour des
comptes. Et l’extrait ci-après du rapport de la Cour des comptes de 2014 montre éloquemment
combien la gestion de l’Ipres est désastreuse. Et cette gestion en est ainsi depuis des lustres
malgré pourtant, ses nombreuses irrégularités notoires signalées dans sa comptabilité et
synonymes de fraudes délibérées et de gestion débridée.
Et le plus navrant et inadmissible encore, c’est le fait que, quelques incriminés ne
daignent même pas répondre aux questions des rapporteurs. Une telle attitude est un manque
notoire de respect à l’égard de ce corps de hauts fonctionnaires de qui joue un rôle très
important pour la bonne gestion de l’État en dénichant les gestionnaires délinquants au sein de
l’État. Malheureusement, le pourvoir ne joue pas franc jeu avec ce corps de l’État par le fait
de douter de la crédibilité de son travail et d’accorder du crédit aux dénégations des
délinquants épinglés.
En outre, malgré toutes ces anomalies qui ont été décelées dans la gestion de cette
institution, il n’y a jamais eu d’audit sérieux de gestion, comme l’a bien souligné le rapport
d’ailleurs. Et jusqu’ici l’on n’a pas noté les moindres sanctions à l’encontre de tous ces
délinquants qui ont pillé l’Ipres aussi bien dans le passé qu’actuellement. Par ailleurs, malgré
aussi les nombreux détournements que l’Ipres a subis dans sa gestion, ils ont été tous
camouflés et passés à pertes et profits et les auteurs sont libres comme le vent. Tout cela s’est
passé sur le dos des retraités sans aucune autre forme de procès.
En effet, à y regarder de près, il y a, entre la gestion scandaleuse des affaires du pays
de Me Wade et celle de Macky Sall, une similitude extraordinaire comme des soeurs jumelles.
Et le traitement, que les deux présidents réservent aux rapports reçus de la Cour des comptes,
en est une preuve frappante. Il est vérifié que les deux présidents ne prennent aucune sanction
à l’encontre de ceux qui sont incriminés, bien que les fautes de gestion soient avérées si les
délinquants acceptent de rejoindre leurs partis ou bien les soutiennent politiquement.
En vérité, le Sénégal peine à se constituer en un véritable État de droit consacré. En
effet, même l’embryon d’État, qui était en cours de construction tant bien que mal, de 1960 à
2000, le président Wade l’a détruit, complètement au profit de son utopique État informel
intégral qu’il voulait instaurer et qui a été un échec lamentable. À cet effet, le président Wade
a mis l’État embryonnaire sens dessus dessous ainsi que tout le pays. Et son successeur, le
président Macky Sall poursuit lui aussi ce démantèlement des bases d’un État dans le vrai
sens du terme.
Il faut dire que la gestion de l’Ipres n’est que l’arbre qui cache la forêt car, tant d’autres
institutions ou sociétés nationales… sont dans la même situation.
Je vous invite à partager avec moi cet extrait du rapport relatif à la gestion de l’Ipres en le
parcourant.
« I. ORGANISATION ET GOUVERNANCE
1.1. Attributions excessives et durée de mandat courte pour le CA
Un Conseil d’administration représente dans toutes les organisations où il existe l’organe
délibérant et la direction générale, organe exécutif, est chargée de mettre en oeuvre les
autorisations et décisions du conseil.
Cependant, à l’IPRES, le Conseil d’administration, par le biais de son bureau et
particulièrement de son Président et du Premier Vice-président, participe activement et de
façon concurrente avec le Directeur général à la gestion de l’Institution conformément aux
dispositions statutaires. Tous les actes de dépenses, à l’exception de ceux liés aux charges
techniques, sont cosignées par le PCA, le Premier Vice-président et le Directeur général. Le
PCA signe des actes qui relèvent de la gestion quotidienne comme les baux concernant la
location des immeubles de rapport. Par ce fait, le CA est juge et partie et ne saurait jouer
convenablement son rôle au moment de la reddition des comptes.
Aux termes des dispositions de l’article 23 des statuts de l’IPRES, « la durée du mandat des
administrateurs est de deux(2) ans débutant obligatoirement le 1er janvier d’une année et
s’achevant le 31 décembre de l’année suivante…. ».
1.3. Prise en charge des dépenses de la tutelle
Les ressources de l’IPRES doivent servir à la gestion des missions qui lui sont confiées et non
à des activités étrangères. Cependant, des dépenses d’un montant de 8,3 millions FCFA ont
été effectuées pour le compte du ministère de tutelle. Il s’agit :
d’achats de billets d’avion et de paiement d’indemnités de mission pour la participation à la
conférence annuelle du BIT ; des appuis en carburant payés par chèques.
Selon l’ancien Directeur général, « Il s’agit, précisément, d’appuis financiers ponctuels de
l’IPRES, sur demande expresse du Ministre du Travail, notamment pour l’organisation de
séminaires et ateliers, de même que l’octroi de billets et d’indemnités de mission à certains
partenaires sociaux ».
Concernant les chèques destinés à l’appui en carburant, l’ancien Directeur général, M.
Alassane Robert DIALLO, tout en reconnaissant qu’une telle prestation n’est pas prévue dans
la convention IPRES/ETAT, précise que c’est sur insistance du Ministre du Travail de
l’époque qu’il a accédé à sa demande en accord avec le PCA.
La Cour recommande au Ministre chargé de la tutelle technique et au Directeur général de
l’IPRES de respecter les dispositions de la convention IPRES/Etat.
1.4. Audit interne inefficace
L’IPRES dispose d’un service d’audit interne depuis 2000.
Beaucoup d’insuffisances sont constatées dans son fonctionnement du fait notamment que les
programmes et chartes d’audit ne sont pas élaborés et validés.
En outre, il a été noté que pour des raisons de procédures non formalisées, le service de l’audit
interne n’effectue pas des contrôles a posteriori sur les opérations de l’Institution pour
s’assurer de leur exhaustivité, leur régularité et leur exactitude. Tous les contrôles réalisés par
ce service ne sont que des audits ciblés.
1.5. Insuffisances dans le pilotage de la modernisation du système d’information
Un bon système d’information devrait garantir une bonne circulation de l’information de
même que son exhaustivité, sa fiabilité, sa sécurité, son accessibilité.
Les insuffisances notées à cet égard ont amené les dirigeants de l’IPRES à faire de la
modernisation du système d’information un chantier prioritaire. Pour l’essentiel, le diagnostic
a été fait depuis plusieurs années sans que des mesures correctives ne soient prises.
En effet, depuis 2006, des termes de référence ont été élaborés pour le recrutement d’un
consultant en système d’information chargé de définir une architecture en vue de la refonte
des applications et la mise en place d’un nouveau système d’information.
À cet effet, une manifestation d’intérêt lancée par l’IPRES a recueilli vingt-deux (22) dossiers
dont trois (03) avaient été retenus. Cependant, la procédure n’a connu aucune suite.
Malgré la création d’une direction du système d’information (DSI), d’un comité de pilotage
au sein du CA en 2009 et le recrutement d’un Directeur du Système d’Information (DSI) en
2010, force est de constater que la finalisation de ce travail est régulièrement différée. Si des
acquis importants ont été obtenus dans la numérisation des archives documentaires qui
constituent la base de travail pour le calcul des pensions, les effets ne se font pas encore sentir
au niveau opérationnel.
Par ailleurs, l’orientation du nouveau système n’est pas clairement définie. En effet, si au
départ, l’option était de changer totalement le système d’information existant, à savoir l’AS
400 et de migrer vers un système ORACLE. Aujourd’hui, il n’est plus question d’abandonner
l’AS 400 dont les vertus ont été découvertes entretemps, mais plutôt de lui adjoindre une
application web.
Aussi, a-t-il été constaté une absence d’implication des chefs de service de la DSI dans la
modernisation du système d’information.
La Cour recommande au Président du Conseil d’administration et au Directeur général de
parachever la modernisation du SI et d’assurer un suivi technique correct de sa mise en
oeuvre.
II. GESTION BUDGÉTAIRE, COMPTABLE ET FINANCIÈRE
2.1. Gestion budgétaire
Le budget doit être adopté au plus tard le 31 décembre de l’année précédant son exécution.
Cependant, les budgets de l’IPRES sont votés au cours de l’exercice auquel ils se rapportent,
après l’exécution de plusieurs dépenses. En 2008, le budget n’a même pas été voté.
Par ailleurs, des écarts importants entre les données inscrites dans les rapports d’exécution
budgétaire et les montants enregistrés en comptabilité de 2009 à 2012.
Il s’y ajoute que des dépassements budgétaires importants et récurrents sont constatés sur les
charges de fonctionnement concernant les gestions 2010, 2011 et 2012, sans qu’aucun
réaménagement budgétaire ne soit effectué. Ces dépassements concernent essentiellement, en
2010, les jetons de présence pour 211,83%, les aides spéciales pour 1582,49%, les dotations
aux provisions pour 1092,41%.
La Cour recommande : au Président du Conseil d’administration de faire adopter le budget
dans les délais ; au Directeur général de prendre les dispositions nécessaires pour s’assurer de
la concordance des informations financières produites par les différents services de l’IPRES.
2.2. Gestion comptable
2.2.1. Insuffisances dans la comptabilisation des opérations
Sur la période de contrôle, la Cour a relevé beaucoup d’insuffisances dans la comptabilisation
des opérations de l’IPRES.
Comptabilisation des produits techniques
L’organisation comptable de l’IPRES est régie par le plan comptable général de référence
applicable aux organismes de prévoyance sociale des Etats africains membres de la
Conférence Interafricaine de la Prévoyance Sociale.
Ce référentiel stipule que le compte 70 « Produits techniques » enregistre les cotisations,
majorations et pénalités de retard ainsi que les rachats de cotisations.
Le contrôle des documents comptables, notamment les grands livres sur la période de 2008 à
2010, a permis de constater que les produits techniques ne sont pas enregistrés en cours
d’exercice au compte 70. Ils sont passés au débit du compte 5 « trésorerie» par le crédit du
compte 415 « cotisants ».
En fin d’année, pour avoir le chiffre d’affaires dans les états financiers, la Comptabilité
extourne de façon extra comptable le compte « 415 » au compte « 70 ».
Comptabilisation des charges techniques
Les dépenses de prestations effectuées par l’IPRES au profit des allocataires sont enregistrées
au compte 60 « charges techniques ». Le compte 60 est normalement débité du montant des
prestations à payer par le crédit du compte 405 « Prestations » dont le solde créditeur permet,
à une date donnée, d’apprécier le montant des prestations non encore réglées aux allocataires.
L’examen des grands livres des comptes établis révèle qu’aucun mouvement concernant le
compte 60 « charges techniques » n’a été effectué sur la période de 2008 à 2010.
Cependant, les situations « débit » et « crédit » du compte 60 étaient fournies de façon extra
comptable dans les balances générales des comptes.
Il est très difficile, avec ce mode de comptabilisation des prestations, de se prononcer sur la
réalité et l’exactitude des données relatives aux impayés.
Défaut d’exhaustivité des données déversées de l’AS 400 vers SAARI
Le déversement des données de l’AS 400 vers la comptabilité n’a été possible qu’à partir de
2012, avec la mise en place d’un module d’intégration des données de l’AS400 vers SAARI.
Cependant, ce logiciel d’intégration ne prend en charge que les cotisations encaissées en
espèces et par chèques bancaires. »
En conclusion : à la lecture de cet extrait relatif à la gestion ou plutôt au pillage de
l’Ipres, tous ceux qui ont participé de près ou de loin, à cette entreprise de malfaisance
devraient être traduits en justice et sévèrement sanctionnés. Mais, hélas ! Au total, il est
clair que le principal responsable de cette situation désastreuse à l’Ipres n’est personne
d’autre que le Président de la République qui refuse de suivre et d’exécuter les
recommandations de la Cour et de prendre les sanctions qui s’imposent à l’encontre de
tous les délinquants sans exception.
Dakar le 9/02/2020
Mandiaye Gaye
[email protected]
le slogan de l’IPRES est suffisamment éloquent Mon cher M. GAYE
« À L’IPRES TOUT LE MONDE Y GAGNE » j’ajouterai « SAUF LES RETRAITÉS »
Cer M. Gaye,
le slogan de l’IPRES, à lui tout seul suffit pour décrire cette bamboula au détriment de nos maigres pensions indignes
» L’IPRES, TOUT LE MONDE Y GAGNE »
sauf les retraités.
des membres du conseil qui en font une fonction à vie. C’est inouï